▪ "Le dollar, le yen et l’euro convergent tous trois vers zéro… au final", prédit mon collègue Chris Mayer. "Mais il y a du chemin à parcourir avant d’en arriver là. Entre temps, vous serez content de posséder des actifs réels tels que le pétrole, le gaz naturel et l’or".
Mais sur la même période, vous serez également désolé de posséder des actifs réels comme le pétrole, le gaz naturel et l’or. C’est simplement là la nature des marchés financiers. Même dans les marchés haussiers, l’infortune rend des visites périodiques.
L’histoire récente des prix du gaz naturel illustre cela. Si vous aviez investi dans le gaz naturel début 1999, vous seriez aujourd’hui assis sur un confortable bénéfice de 150% — soit plus de cinq fois ce que l’indice S&P a gagné au cours du même laps de temps.
Mais si vous avez décidé d’établir votre position long terme de protection contre l’inflation dans le gaz naturel fin 2005, juste après que l’ouragan Katrina ait provoqué une flambée des prix du gaz naturel au-delà de 400 $/m3, vous devez subir une douloureuse perte de 69%… cinq ans plus tard !
Plus récemment, l’infortune a frappé le marché du pétrole. Après avoir atteint un sommet à 145 $/baril le 14 juillet 2008, le prix du pétrole a plongé de plus de 100 $ pour n’être plus qu’à 34 $/baril. Et le prix du pétrole reste encore près de 40% en dessous de son plus haut. Mais cet énorme effondrement a eu lieu dans le contexte d’un marché haussier également énorme. Si au lieu d’investir dans le pétrole en été 2008 vous aviez investi dans le pétrole à l’été 1998, vous auriez vu votre investissement multiplié par huit !
▪ Où est-ce que je veux en venir ?
Simplement que les tendances long terme, importantes, succombent parfois à des corrections importantes à court terme. Lorsque par exemple le prix de l’or a explosé à la hausse, passant de 253 $ l’once en 1999 à 1 367 $ aujourd’hui, il a subi plusieurs corrections importantes court terme. Douze fois au cours de ce long marché haussier, le prix de l’or a baissé de 10% ou plus. Deux fois, le prix de l’or a chuté de plus de 20%.
Dans un marché haussier, de tels revers sont des opportunités d’achat. Dans un marché baissier, chaque prix est une opportunité de vente.
Que devrions-nous donc faire de l’actuelle volatilité sur les marchés des matières premières ? Le prix des céréales grimpent en flèche tout comme celui du pétrole. Mais en même temps, le prix de l’or stagne et celui de l’argent-métal s’enlise.
Le marché haussier des matières premières est-il sur sa fin du fait que l’or et l’argent-métal stagnent ? Ou bien est-il simplement en train d’éclore et/ou de souffler un peu ?
C’est au lecteur de décider. Mais avant de se décider, laissons le lecteur considérer que chaque billet qui sort de la planche à billets coûte pour le produire au gouvernement qui l’émet environ un cent chacun. En comparaison, les boisseaux de blé et les onces de platine exigent des investissements bien plus importants… et nécessitent également la coopération de la météo ou de la géologie.
Si tout va bien, un investissement massif combiné à des conditions favorables produisent un peu de céréales ou un petit morceau de métal précieux. Sinon, rien. C’est pourquoi les métaux précieux sont précieux…et c’est pourquoi des générations d’êtres humains ont imploré le Seigneur : "donne-nous notre pain quotidien".
En résumé, les actifs physiques sont précieux parce qu’ils sont soit rares soit essentiels… soit les deux. Et les actifs physiques deviennent d’autant plus essentiels que les banquiers centraux déprécient les monnaies qu’ils prétendent protéger.