Les lecteurs nous reprochent à ces chroniques d’être trop optimistes sur l’état des banques ou de manquer de mémoire concernant l’absurdité des taux négatifs.
René C. : Madame Wapler, vous sous-estimez largement le risque bancaire, il n’est pas tellement européen, mais mondial. Voyez plutôt les chiffres américains http://www.usdebtclock.org/index.html .
Si la dette fédérale est de l’ordre du PNB, il n’en va pas de même pour la dette totale qui représente plus de 3,5 fois le PNB.
La création de monnaie en 17 ans (2000-2017) s’est accrue de 500% […].
Cet afflux de liquidités est la raison profonde des taux d’intérêts proche de zéro voire même négatifs, le fait de passer sous silence ces faits ne fait que retarder l’éclatement de la bulle financière ainsi constituée.
C’est la raison majeure pour laquelle les banques ne se font plus confiance et travaillent à l’international exclusivement en INTRA-GROUPE.
Simone Wapler : Hem, cher lecteur, vous êtes très injuste. Si je me concentre sur les banques européennes, c’est simplement parce que leurs difficultés auront un effet plus direct sur nos lecteurs européens francophones.
Pour le reste, je partage votre point de vue. Bill Bonner et moi-même dénonçons sans relâche ces orgies de dettes et leurs rejetons, les bulles financières.
Francis H. : Pendant les années 1976-1980, l’inflation était entre 15% et 20%. L’épargne était rémunérée entre 10% et 15%. Les taux d’intérêts étaient donc bien négatifs mais ça a été oublié, n’ayant pas provoqué de crise particulière. Qu’en pensez-vous ?
Simone Wapler : Si, il y a eu une crise. L’or s’était enflammé car les étrangers vendaient leurs dollars contre de l’or. Puis lorsque Volker a dû pousser les taux courts à 20%, les Etats-Unis sont entrés en récession (avant de rebondir) et la crise asiatique a éclaté.
Francis H. : Les banques systémiques qui ont acheté n’importe quoi, les fameux produits dérivés, les ont payés par définition, à ceux ou celles qui les ont vendu. Donc, l’argent se trouve forcément quelque part, dans un paradis fiscal. En cas de crise, comme celle que vous annoncez, ne peut-on pas imaginer aller rechercher de force cet argent là où il se trouve ? Quand la criminalité économique arrive à une telle échelle, risquant de provoquer la guerre civile dans nos pays européen, ne vaut-il pas mieux une bonne petite guerre sur les îles « parasitaires ». Ou alors, ce qui serait pire, ce paradis d’argent sale serait-il le Delaware ?
Simone Wapler : Hahahahaha : il suffirait donc de retrouver de l’argent enfoui dans un paradis fiscal. L’argent EST du crédit, de la dette. Il n’y a pas de liasses de billets dans des paradis fiscaux. D’ailleurs, il n’y a pas de « paradis » en matière fiscale. Il n’y a que des enfers localisés. Le garant en dernier ressort de ce crédit, de cette dette, ce sont les contribuables, vous et moi. Les émetteurs de ces crédits ce sont les Etats-providence qui servent des allocations avec de l’argent qu’ils n’ont pas. Les « produits dérivés » sont des instruments émis légalement par les banques et les politiciens bénissent le système de « réserves fractionnaires ». Ils ont légalisé une arnaque qu’ils prétendent réguler.
Je vous conseille de relire à ce sujet cet excellent papier de mon collègue Nick Hubble « Comment réguler la fraude bancaire »
Les taux négatifs sont une insulte au bon sens, à l’épargne, à la propriété. Ils sont rendus possibles par l’arnaque de la monnaie réduite à l’état de ligne de crédit qu’on peut multiplier à l’infini.
C’est grâce aux élucubrations des économistes à la solde des banquiers centraux que nous sommes entrés dans l’étrange univers des taux négatif. Je vous propose de sourire des prétentions de la pseudo-science économique avec Daniel Tourre.
Pour terminer, une autre immersion avec Nicolas Perrin dans l’univers parallèle (mais néanmoins douillet) dans lequel vivent nos politiciens.
En espérant vous retrouver la semaine prochaine pour de nouveaux commentaires sur les bizarreries de la vie financière.
1 commentaire
Francis devrait s’informer sur ce que sont les produits dérivés, car l’immense majorité sont extrêmement utile au bon fonctionnement des entreprises appartenant « l’économie réelle » (les contrats futurs par exemple sont des produits dérivés), ils offrent une forme d’assurance financière qui permet au contraire de mieux maitriser le risque, et si certains produits ont pu entrainer des défauts, le produit en lui-même n’était pas la cause du problème (exemple : la titrisation des crédits immobiliers subprime, dont l’origine était d’abord l’intervention du gouvernement et de la FED).