** Je vais devoir faire court aujourd’hui, cher lecteur ; Philippe Béchade est absent jusqu’à demain — et quant à moi, je suis de retour sur les bancs de l’école… pour une journée de "formation à la Bourse et aux marchés".
En ce qui me concerne, j’aurais plutôt tendance à parler de "déformation boursière", mais passons. Ca fait toujours du bien de se rafraîchir un peu la mémoire sur les marchés, leur fonctionnement, leur utilité première et les mécanismes qui sont censés les faire fonctionner, du moins en théorie.
Je me demande s’il y aura un chapitre spécial "Fed et manipulation des cours", cet après-midi…
** Quoi qu’il en soit, les marchés ont vécu une semaine quelque peu agitée, ces derniers jours. Le CAC 40 a enregistré des secousses relativement violentes, tandis que les marchés américains avaient du mal à se maintenir à flot.
Il faut les comprendre : le baril de pétrole, qui a dépassé les 132 $ et ne donne pas franchement signe de redescendre, commence à peser sur le moral… sur les comptes des ménages… et sur les capacités des entreprises.
Et les Etats-Unis ne sont pas les seuls touchés : dans la Zone euro, la croissance des services est en recul, apprenait-on vendredi, à 50,6 points ce mois-ci contre 52 en avril. Idem pour l’industrie — où l’on est passé de 50,7 le mois dernier à 50,5 en mai. Eh oui, l’euro est fort (à 1,5713 $ la dernière fois que j’ai regardé) : cela a peut-être permis d’adoucir légèrement l’impact de l’envolée de l’or noir, mais cet effet "amortisseur" ne suffit pas à compenser l’effet pénalisant sur les entreprises européennes…
** Et tandis que les rumeurs de récession croissent et se multiplient, il en va de même pour les statistiques mi-figue mi-raisin : l’Insee a ainsi annoncé vendredi un "repli surprise" de la consommation des ménages français (pourquoi "surprise" ? Les prix grimpent, le carburant flambe et le moral est en baisse : faut-il s’étonner, dans ces conditions, que les ménages ne se ruent pas dans les magasins pour y acheter folies, futilités et falbalas ?).
La consommation de produits manufacturés a ainsi baissé de 0,8% en avril… alors que le consensus attendait au contraire un rebond de 0,7%. Cette baisse suit une chute de 1% en mars… et tout cela commence tout de même à grignoter la performance sur un an — qui reste tout de même positive, à 0,4%.
** Un dernier petit mot de l’or, qui se remet doucement mais sûrement. L’once était à 927 $ à Londres vendredi à la mi-journée… et si les marchés actions (et obligations, comme nous l’expliquait Bill la semaine dernière) continuent à se montrer d’humeur morose… il pourrait rapidement revenir au-dessus des 1 000 $ : avis aux amateurs !
Sur ce, cher lecteur, la cloche a sonné, la récréation est terminée… et je dois retourner en cours : je vous souhaite donc une bonne fin de journée, avant de vous retrouver demain matin.