Les mauvaises nouvelles sont des bonnes nouvelles pour les marchés
Un monde de « bruit et de fureur » ? Mais non, c’est « Goldilocks » !
Un monde de « bruit et de fureur » ? Mais non, c’est « Goldilocks » !
Les marchés obligataires s’effondrent, tandis que les marchés actions continuent de monter… C’est le signe que la hausse est désormais bien due à un facteur et un seul, qui sera confronté à des tensions inédites durant ces prochains mois.
Des milliers de milliards de dollars sortis de nulle part, ça n’est pas nouveau : c’est la solution à tout depuis 2008. Ce qui est nouveau, en revanche, c’est l’ordre de grandeur des montants générés, et pour quoi ils sont utilisés.
La semaine dernière, le président de la Fed a marqué dans une de ses déclarations un complet retournement de sa position sur l’inflation, surprenant certains observateurs. En réalité, c’est le résultat d’une douzaine d’années de changements profonds.
Beaucoup d’analystes envisagent un scénario optimiste, avec une économie « ni trop chaude, ni trop froide », à la Boucle d’or… mais il se pourrait bien que leurs souhaits soient contrariés.
« Ni trop chaud, ni trop froid », telles sont les conditions économiques appréciées des marchés, basées sur le conte de Boucle d’or. C’est oublier un peu vite que ledit conte est basé sur un vol pur et simple (doublé d’une effraction…).
Les marchés restent enfermés dans leur univers imaginaire – et face à cela, les réactions se découpent en deux catégories.
▪ Vous vous rappelez la « Nouvelle économie », cher lecteur ? Au milieu des années 90-début des années 2000, quand Internet était en train de révolutionner le monde… que les dot.com naissaient par dizaines et filaient faire grimper les cours du Nasdaq à peine introduites en Bourse… qu’on célébrait « la fin de l’Histoire » et que le « Nouveau paradigme » promettait des lendemains qui chantent ?
Il nous est parfois difficile de dissimuler notre satisfaction de voir nos prévisions conjoncturelles et boursières — inflation, panne de croissance, crise du subprime, retournement du cycle immobilier, inversion du carry trade, flambée des matières premières — se vérifier de façon aussi exacte et systématique après que le rouleau compresseur médiatique et institutionnel américain a soutenu point par point des thèses opposées durant plus de neuf mois
Goldilocks, Goldilocks… se sont écriés mercredi soir les traders américains en arrachant le Dow Jones à la hausse (+1%) et le Nasdaq (+1,5%) par-delà les 2 860 points, soit un nouveau record annuel pour 2007. La Fed venait d’abaisser comme prévu ses deux taux directeurs (Fed Fund et escompte) de 0,25% ; une décision prise à l’unanimité moins une voix