L’une des grandes raisons de la baisse d’hier était le pétrole — un autre indicateur des attentes de crise : l’économie ralentit, elle consomme donc moins de pétrole… Et inversement : si la consommation de pétrole baisse, c’est que l’économie ralentit. Or les stocks de brut américains ont atteint un sommet historique la semaine dernière, selon l’Agence américaine d’information sur l’énergie. Plus précisément, selon le site Investir.fr, "les réserves de brut ont diminué de 800 000 barils la semaine dernière, alors que le marché anticipait un repli d’un million de barils
croissance
-
-
Les analystes parlent d’un "double creux". Ils s’inquiètent de voir l’économie glisser une nouvelle fois dans la récession au quatrième trimestre. Il y a effectivement des signes d’affaiblissement. Les chiffres de la croissance sont révisés à la baisse un peu partout. Les consommateurs ne dépensent pas. Les banques ne prêtent pas — sinon au gouvernement. Aux Etats-Unis, les remboursements de prêts hypothécaires prennent du retard — alors que les taux hypothécaires fixes sont à des planchers record
-
Si l’on en croit les chiffres qui nous arrivent d’Extrême-Orient, l’activité économique de la Chine a produit 1 300 milliards de dollars au deuxième trimestre. Le Japon, deuxième économie mondiale jusque-là, n’a produit que 1 200 milliards de dollars. Qui plus est, d’après la trajectoire actuelle, l’économie de la Chine devrait être plus puissante que celle des Etats-Unis d’ici 2030. Mais mes yeux suspicieux ont décelé deux pépites dans le rapport du ministère japonais
-
Au deuxième trimestre, le PIB chinois a en effet atteint 1 336,9 milliards de dollars contre 1 288,3 milliards pour celui du Japon. Si, sur un semestre le PIB de l’Archipel reste supérieur à celui de son challenger, il y a toutefois peu de chance que le Japon réussisse à conserver sa place. Malgré une baisse de régime, en rythme annuel, la Chine a enregistré une croissance de 10,3% au deuxième trimestre, contre 0,4% pour le Japon"
-
"La reprise économique a été favorisée en grande partie par les dépenses des personnes les plus aisées. A présent, même les riches semblent se serrer la ceinture". "A la fin de l’année dernière, les ménages aux revenus les plus élevés ont commencé à dépenser avec plus de confiance, tandis que d’autres consommateurs restaient sur la réserve. Mais leur confiance a reflué depuis, selon les rapports sur les ventes de détail et certaines analyses économiques"
-
Puisqu’elles n’avaient rien appris au début des années 2000, les autorités se sont remises au travail en 2008-2009, répétant et multipliant leurs erreurs. Au lieu d’accumuler des déficits de 500 milliards de dollars, elles sont passées à des déficits de 1 500 milliards de dollars. Au lieu de faire passer les taux sous l’inflation, elles les sont mis aussi bas que possible — à zéro, dans les faits. En plus, elles ont nationalisé des secteurs entiers, renfloué des grandes entreprises et se sont mises à ajouter d’immenses engagements financiers que personne ne comprenait vraiment
-
"Et si on effaçait toutes les dettes ?" demandait ainsi l’un de nos lecteurs il y a quelques semaines. Après tout pourquoi pas ? Lors d’un G20 où tout le monde est de bonne humeur, on met tous les chefs d’Etat autour de la table, on s’organise un brin (on explique par exemple aux Chinois qu’ils ont bien assez de dollars comme ça, et qu’il est tout dans leur intérêt d’avoir des débiteurs en mesure de dépenser à nouveau de l’argent chez eux…), et hop ! Un système tout beau tout neuf. On remet les compteurs à zéro.
-
Les milliers de milliards de relance vont déboucher sur… rien, mais c’est de la faute de l’euro. Il est urgent pour la Fed de préparer le terrain pour expliquer l’échec de sa politique keynésienne qui va bientôt apparaître au grand jour
-
Sur le mois, le CAC 40 a perdu seulement un peu plus de 8% mais a touché un plus bas annuel sous les 3 400 points avant de rebondir violemment : +9,6% en une séance ! Et c’est bien là qu’est le problème : le retour d’une volatilité très forte. Je vous ai souvent montré l’évolution du VIX, indice de volatilité qui est la traduction graphique du trouillomètre des investisseurs et on peut dire qu’en mai, la nervosité est montée en flèche
-
Les pays occidentaux font pression sur la Chine pour qu’elle réévalue le yuan, avons-nous vu hier… mais est-ce vraiment une si bonne idée ? Partons du principe que la Chine accède aux revendications politiques pressentes des Occidentaux. Elle réévalue son yuan de 40%. Que va-t-il se passer ?
-
Un "jeu politique" se déroule à l’échelle planétaire : la question de la réévalution du yuan. Chacun avance ses pions sur l’échiquier. Les Occidentaux frappent fort. Mais surtout n’écoutez pas nos politiques. Car celui qui mettra l’autre échec et mat, sera la Chine, assurément. Voici pourquoi
-
Pendant que j’attendais dans ma chambre d’hôtel, je suis accidentellement tombé sur la chaîne CNBC à la télévision.Les présentateurs se sont largement étendus sur les chiffres de l’emploi de vendredi dernier, ils ont chantonné au sujet du rally boursier, des actions décisives et salvatrices de la Fed, et ils ont lancé les paris pour savoir quand les marchés atteindraient 11 000 points, tout en inscrivant déjà 12 000, 13 000, 14 000… et plus encore sur le script des prochaines nouvelles télévisées
-
La dégradation des T-Bonds n’a pas empêché Wall Street de poursuivre l’inscription quotidienne de nouveaux records annuels — aucune anticipation de tension durable sur les taux américains à l’horizon. Le bon accueil réservé à la dernière enchère de 21 milliards de dollars de bons du Trésor US à échéance 2020 a de quoi réjouir les investisseurs. Avec un rendement de 3,90% contre 3,65% lors de la dernière adjudication, les acheteurs se sont bousculés au portillon et l’émission a été sursouscrite 3,7 fois (contre trois fois fin mars). Conclusion, les liquidités demeurent abondantes et les institutionnels continuent de préférer détenir des T-Bonds US plutôt que des emprunts grecs. Athènes pourrait ne plus trouver preneur pour sa dette long terme… à moins d’offrir 7% si jamais elle devait annoncer une levée de fonds dans l’urgence. Depuis que des rumeurs d’amendement au plan de refinancement circulent dans les salles de marché, les investisseurs exigent une prime de 400 points par rapport aux Bunds
-
Le Wall Street Journal de vendredi claironnait en première page que l’industrie mondiale connaît une véritable hausse. Selon le journal, tout le monde fabrique de plus en plus de choses. Cela permet d’assurer que la reprise "a des jambes". Les ventes de voitures ont elles aussi été plus vigoureuses que prévu en mars. On dirait donc que la reprise a aussi des roues. Ce que nous aimerions savoir, c’est : a-t-elle un cerveau ? Qui achète tout ça, et où trouvent-ils l’argent
-
Les dépenses de consommation sont en hausse aux Etats-Unis, apprend-on. Les prix de l’immobilier aussi. Même l’emploi grimpe. Enfin… pas vraiment. L’emploi se "stabilise". Parallèlement, les chiffres nous disent que les revenus sont en baisse. Il est donc difficile de savoir quoi croire. Nous aimerions voir des espèces sonnantes et trébuchantes… entre les mains des gens. Une chose est en train de se passer, selon les experts : les Américains perdent leur maison et ne paient pas leurs dettes. Ce qui libère une partie de leurs revenus pour être dépensée
-
On dirait qu’une faille s’élargit aux Etats-Unis. La classe supérieure est éduquée… intelligente… et a de l’argent. Ses membres peuvent faire concurrence aux élites de n’importe quel pays au monde. Mais à partir de la classe moyenne, on a un problème. Les gens ont l’habitude de percevoir les salaires d’un pays riche et développé. Mais ils n’ont pas vraiment plus de compétences que les habitants d’Inde, du Mexique ou de Russie. Durant trente ans, le salaire horaire moyen d’un travailleur américain a stagné, à mesure qu’une main-d’oeuvre non-qualifiée entrait sur le marché du travail. Une grande partie venait de l’immigration légale et illégale en provenance d’Amérique latine. Et le reste concernant de la main-d’oeuvre en dehors des Etats-Unis
-
Une chute du PIB de 0,3% seulement, voilà l’effet qu’a eu la crise sur le Brésil l’année dernière. C’est la première fois que le gouvernement brésilien est en réelle mesure de réagir face à une crise et de ne pas la subir. Pour preuve, sa maîtrise des taux, ou le budget qu’il a consacré à ses plans de soutien à l’économie. La situation actuelle est le résultat, pour beaucoup, des réformes mises en place à la fois par le président Lula, mais aussi par son prédécesseur, Fernando Henrique Cardoso (1995-2002). Ils ont encouragé la croissance, en soutenant les entreprises. Surtout, ils ont assaini les finances du pays, lui assurant un confortable matelas de devises qui a permis au Brésil de s’adapter dans la crise
-
En France, le PIB a reculé de 2,2% en 2009, soit la plus forte baisse depuis l’après-guerre. Les dépenses de consommation des ménages se sont maintenues : +0,8% après +0,9% en 2008, grâces en soit rendues à la "prime à la casse". Cependant, l’investissement a lourdement chuté : -7% après +0,4% l’année précédente… où tout s’était arrêté net à la fin de l’été, il y a déjà plus de 18 mois. Une reprise sans investissement, voilà bien un phénomène singulier mais qui ne dissuade pas le gouvernement de tabler sur 2,5% de croissance en 2011. François Baroin, nouvellement installé au ministère du Budget dans le fauteuil d’Eric Woerth, rappelle que le projet du gouvernement "vise justement à favoriser la reprise". Mais il enchaîne sur ce terrible aveu : "si la croissance faisait défaut, la France ne serait pas seule dans ce cas de figure"