▪ Le CAC 40 est revenu de 3 775 points à 4 000 points en l’espace d’une petite semaine. Soit un gain hebdomadaire de 6%. Cela faisait longtemps qu’on avait connu un rebond d’une telle ampleur.
Même constat pour l’indice phare américain (S&P 500) qui stagnait plus ou moins depuis janvier et qui explose littéralement de 6% sur la semaine…
Les marchés fêtent la solution grecque. Même les commos ont suivi, à l’exception du maïs et du blé. Côté consensus : l’optimisme plane. Les analystes prévoient une hausse de l’indice actions phare de quelque 5% d’ici la fin de l’année.
5% à prendre sur les marchés actions donc… Selon le consensus. Voilà pour les faits.
Maintenant, deux remarques…
▪ 1. Je lève mon chapeau aux agences de notation pour une fois courageuses
On a beaucoup critiqué par le passé, à juste titre d’ailleurs, les agences de notation pour leur manque de crédibilité et d’objectivité. Aujourd’hui, force est de constater qu’elles disent les choses telles qu’elles sont. Forcément ça dérange… d’où les critiques acerbes.
Les agences ont décrypté les accords récents sur la dette grecque. Le verdict est sans appel : nous sommes confrontés à un défaut sélectif.
Comprenez… le « volontariat des banques » autour de la question grecque est un leurre. Le montage imaginé par les brillants cerveaux de la finance française n’a qu’une seule et unique vocation : masquer la réalité, et poursuivre la fuite en avant…
Mais le défaut/la faillite de la Grèce est bien là — quoi qu’on dise, quoi qu’on fasse, quoi qu’on pense. Chassez le naturel, il revient au galop ; restons donc prudent.
▪ 2. Le rendement des obligations souveraines américaines s’envole
Alors même que les marchés actions étaient la semaine dernière transportés au septième ciel, le rendement américain de la dette souveraine de long terme enregistrait un rebond tout aussi violent. Le taux a grimpé de 4,17% à 4,40%. Regardez :
Rendement obligataire US à 30 ans
En clair et sans décodeur : les investisseurs ont lâché les obligations pour les actions. Pendant encore combien de temps ?
▪ La question est : où s’arrêtera la jauge dans les prochains mois
Sachant qu’on attend une hausse de 5% du S&P 500 d’ici la fin de l’année. Et que le rendement de l’obligation américaine de long terme est de 4,4%, avantage au marché actions. Pour l’instant.
Maintenant, si les actions grimpent, et que les taux obligataires continuent de grimper en parallèle, ce qui est plus que probable, que feront les actionnaires ? Ne vont-ils pas quitter les marchés actions au top et devenus moins rentables pour revenir sur les obligations qui présenteront un rendement supérieur pour un risque moindre ?
Il suffirait de pas grand-chose pour renverser la vapeur et dégonfler le marché actions. Car pourquoi diable détenir des actifs risqués, à savoir des actions, alors que les emprunts d’Etat présentent un rendement équivalent, voire supérieur, pour une dose de risque plus faible.
Poussé à l’extrême, n’est-ce pas ce mécanisme de remontée des taux long américains qui a déclenché le krach de 1987 ?
Donc une fois encore, profitez du rebond, mais restez prudent. Tant que la jauge penche du côté actions, c’est tout bon pour les commos.
Première parution dans l’Edito Matières Premières du 05/07/2011.
1 commentaire
d apres certains specialistes l abandon de la grece et le retour du francs serait un remede pire que le mal
la dette francaise serait augmentee par dix et l inflation serait telle qu elle aneantirait toute epargne;
je ne suis pas specialiste mais leur seule solution serait une europe plus federatrice comprenant un gouvernement europeen qui edicte des reglesplus strictes auèx banques et recree en ce sens un tissus indusriel en europe