** Eh bien voilà ! Nous l’attendions avec impatience, nous le prévoyions depuis longtemps, nous nous en sommes languis, nous avons eu quelques faux espoirs… mais le rebond est bien là. Six semaines de hausse à la file pour Wall Street — et une séance flamboyante pour le CAC 40 vendredi — ont signé une vraie remontée des cours, au lieu de quelques poussées hésitantes dans le vert.
La prochaine question, c’est… touche-t-il déjà à sa fin ?
Examinons les faits : le CAC 40 a terminé la séance de vendredi sur une hausse de 1,77%, à 3 091,96 points (il a même touché les 3 100 durant la séance). A Londres et à Francfort, le Footsie et le DAX ont quant à eux fini avec des hausses respectives de 0,98% et 0,92% sur la journée. Ce matin, en revanche, notre indice national subissait des prises de bénéfices et était en baisse…
Mais revenons à vendredi, et intéressons-nous aux places américaines, car ce sont elles qui ont fait l’actualité — notamment grâce aux publications de General Electric et de Citigroup. Les deux sociétés ont annoncé des résultats trimestriels meilleurs que prévus… ce qui a redonné du coeur aux investisseurs.
C’est ensuite l’indice de confiance du consommateur de l’université du Michigan qui est venu rassurer — que dis-je, enflammer les investisseurs : les analystes avaient prévu une hausse légère, de 57,3 en mars à 58,5 en avril… mais finalement, l’indice est ressorti à 61,9. De quoi décider pas mal de frileux à rejoindre les marchés.
C’est ainsi que le Dow Jones clôturait à 8 131,41 points — soit une hausse de 0,07% sur la journée. Le Nasdaq engrangeait dans le même temps une petite grimpette de 0,16%, à 1 673,07, et le S&P 500 s’adjugeait 0,5%, terminant la semaine à 869,60 points.
Alors, ce rebond ? Encore là pour longtemps… ou déjà en phase descendante ? Si vous voulez mon avis, cher lecteur, M. le Marché ne s’est pas encore assez amusé. Il reste trop d’investisseurs encore sur le banc de touche, hésitant à se lancer dans la partie. Non… mieux vaut les rassurer encore… leur donner quelques publications "moins mauvaises que prévues"… leur lancer quelques statistiques encourageantes… leur faire miroiter une fin de récession "pour le deuxième semestre 2010", comme en Grande-Bretagne… Bref, les attirer, les rassurer — pour ensuite mieux leur couper l’herbe sous le pied !
Mais nous n’en sommes pas encore là.
** Pour l’instant, tout va de nouveau pour le mieux dans le meilleur des mondes — et il n’y a qu’à regarder le métal jaune pour s’en persuader : l’once d’or a baissé, perdant encore 1,50 $ entre le premier et le second fixing à Londres, terminant la semaine à 870,5 $. Les investisseurs pensent ne plus avoir besoin de refuge… ou alors ils sont certains de pouvoir le trouver ailleurs : dans le dollar, par exemple.
Le billet vert connaît en effet un joli rebond, poussé encore par la différence de stratégie entre les banques centrales de la planète. L’euro est en baisse, à un plancher d’un mois par rapport au dollar, à 1,2966 $ (sous les 1,30 $).
Comme l’explique La Tribune, "la Bank of England (BoE) a choisi d’adopter une stratégie ‘à l’américaine’, de baisse massive du coût de l’argent. Le principal taux directeur a été ramené en quelques mois à 0,5%, à coups de réductions massives. Les autorités britanniques ont en cela suivi les exemples de la Réserve fédérale américaine (Fed) et de la Banque du Japon qui ont presque abaissé leur taux à zéro. La Banque centrale européenne (BCE), elle, a adopté une stratégie beaucoup plus conservatrice. […] Pour les investisseurs, les autorités de la Zone euro ne font pas assez pour soutenir leur économie. Par conséquent, tous les indicateurs macroéconomiques négatifs en provenance des pays de l’Eurogroupe sont particulièrement mal reçus. Dans les autres pays occidentaux, Etats-Unis et Royaume-Uni en tête, les devises résistent mieux à un mauvais chiffre macroéconomique et elles réagissent mieux aux bonnes nouvelles".
On refera les comptes à l’heure de l’inflation… qui ne manquera pas d’arriver, sous une forme ou une autre, à plus ou moins longue échéance !
** Pour terminer, un petit mot du pétrole, qui se maintient en forme : le baril de WTI New York a terminé la semaine à 49,96 $… et son rebond à lui, c’est certain, ne fait que commencer. Il y a là des affaires à faire, comme nous l’expliquera très prochainement Isabelle Mouilleseaux : restez à l’écoute !
Françoise Garteiser,
Paris