Entre le coronavirus et le pétrole, l’économie mondiale est mise à mal. Les autorités sont à la manœuvre… et on leur souhaite bonne chance.
Le Covid-19 continue d’évoluer… apparemment, il existe désormais deux souches distinctes.
Les marchés continuent de découvrir et de s’adapter. Ils découvrent principalement que les entreprises valent moins… tandis que les obligations valent plus… qu’il y a quelques semaines.
Du côté des autorités, c’est « réagir, résister, paniquer ». Elles ne peuvent peut-être rien faire pour arrêter le virus… mais c’est bien le diable si elles ne parviennent pas à faire remonter les cours boursiers !
Quant aux gens, ils s’en sortent comme ils peuvent. Les riches se retirent dans leurs maisons de campagne… et télétravaillent. Les autres sont fidèles au poste.
Bloomberg a demandé à Mohammed Abradou, qui tient un stand de sandwiches à Manhattan, ce qui se passerait si les courtiers, employés de bureau et comptables arrêtaient de venir au bureau.
« Je n’aurais plus de clients », a-t-il répondu. « Ce serait épouvantable. J’ai une femme, des enfants, un loyer. »
Un système fragilisé
Comme nous l’avons vu cette semaine, le véritable problème, c’est que le virus met à nu les fragilités du système financier.
Sur les 10 dernières années, les autorités ont découragé l’épargne, fait grimper les prix des actifs et déformé l’économie toute entière avec des taux d’intérêt factices et de la fausse monnaie. Maintenant que son système immunitaire est gravement fragilisé, l’économie a peur de sortir en public.
Mais pas d’inquiétude, les autorités sont là ! Voilà ce qu’a dit Eric Rosengren, président de la Fed de Boston :
« Nous devrions permettre à la banque centrale d’acheter une gamme plus large de titres ou d’actifs. Une telle politique exigerait toutefois un changement de la loi encadrant la Réserve fédérale. »
Cela a suffi pour que les joueurs restent un peu plus longtemps aux tables du casino. Les marchés se sont brièvement repris… avant de retomber.
Nous avons trouvé une idée encore plus idiote dans le Wall Street Journal :
« Le Congrès US devrait envoyer [à chaque Américain] 1 000 $ – et 500 $ de plus pour chacun de [leurs] enfants – dès que possible.
Considérant les risques économiques croissants associés à la propagation du coronavirus, le Congrès devrait agir rapidement mais intelligemment pour approuver des relances budgétaires. Cela s’ajouterait à une politique continue de financements importants pour la recherche médicale, les tests, la prévention et les traitements.
Le coût total de la relance serait d’environ 350 Mds$ mais pourrait être plus important ou plus limité selon l’évolution de la situation économique. Le Congrès devrait concevoir ces mesures de manière à ce qu’elles soient rapides, importantes, exhaustives et dynamiques. »
Les autorités ne reculent pas. Elles s’entêtent dans leurs erreurs.
Le virus ne recule pas, lui non plus. Il est désormais considéré comme une pandémie par l’Organisation mondiale de la santé A l’heure où nous écrivons ces lignes, on compte plus de 125 000 cas dans le monde, et plus de 4 600 morts.
Drames !
L’Italie a décidé de mettre 16 millions de personnes en quarantaine. En France, les rassemblements de plus de 1 000 personnes sont interdits.
Ce n’est pas tout : en Irlande, « notre » ville, Youghal, a annulé son défilé de la St Patrick. Nous avons également appris une autre nouvelle, moins tragique, de la part de Bloomberg :
« Un chef de parti politique reconnu en Italie et un responsable politique français ont attrapé le coronavirus, tandis que l’épidémie continue de progresser dans le monde.
Un parlementaire iranien de 55 ans est mort de la maladie, la première victime parmi 23 membres du Parlement infectés. »
Généralement, les politiciens prennent soin de s’éviter les misères qu’ils infligent au reste de la population. Mais le Covid-19 ne respecte pas les élites, et il se fiche complètement des baisses de taux.
Quatre membres du Congrès US sont déjà en confinement volontaire. Le Congrès va-t-il fermer ses portes ? La prochaine élection présidentielle sera-t-elle annulée ?
Le président lui-même attrapera-t-il le virus ? Quel drame !
Imaginez, le commandant-en-chef alité à l’hôpital tandis que le monde entier retient son souffle… la moitié priant pour qu’il s’en sorte… l’autre moitié encourageant le microbe !