Si Warren Buffett est out, qui diable peut faire des profits dans les conditions actuelles, et surtout, en valent-ils la peine ?
De nos jours, les bulles et les krachs sont un mode de vie. Les prix chauffent quand la Fed donne plus d’argent à l’industrie financière. Ils s’effondrent quand le robinet monétaire se ferme.
Mais les bulles ne conviennent pas aux vieillards comme Warren Buffett. Ils ont vu trop de promesses non tenues… trop de plans qui ont capoté… et trop de rêves devenus amers avant de terminer dans le caniveau. Ils ont trop d’expérience ; ils savent que les bulles ne finissent jamais bien.
Buffett a un jour décrit sa méthode pour évaluer un chef d’entreprise :
« On cherche trois choses, généralement, chez une personne : l’intelligence, l’énergie et l’intégrité. Si elle n’a pas la dernière, inutile de vous fatiguer avec les deux premières. »
A présent, c’est le marché tout entier qui manque d’intégrité. Il a été corrompu par la Fed et sa fausse monnaie. Ce n’est pas un marché adapté aux talents de la génération qui disparaît.
Une dangereuse naïveté
A qui est-il adapté, alors ? Visiblement, il est parfait pour les day traders, les détenteurs de comptes Robinhood et les jeunes blanc-becs trop confiants pour s’inquiéter… trop verts pour voir les panneaux « danger »… et trop naïfs pour s’imaginer que M. le Marché leur tend peut-être un piège.
Regardez par exemple la société de location de voitures Hertz. Comme de nombreuses autres entreprises attirées par les taux bas de la Fed, elle a lourdement emprunté… et se retrouve désormais avec 4 Mds$ d’obligations en cours, ayant récemment perdu la moitié de leur valeur.
Qui plus est, les prix des voitures d’occasion ont radicalement chuté, ce qui signifie que leurs actifs valent encore moins qu’avant. Les voyages en avion – le début de la plupart des trajets des clients de Hertz – ne sont plus qu’une fraction de ce qu’ils étaient… et ne se remettent que lentement.
L’entreprise a déposé le bilan le mois dernier. Les actionnaires arrivent après les détenteurs d’obligations, en cas de faillite. Un actionnaire Hertz pourrait donc raisonnablement s’attendre à ne rien recevoir du tout pour ses titres.
Pourtant… le titre Hertz a grimpé de 680% après la faillite. L’équipe Hertz a été si encouragée, en voyant cela, qu’elle a proposé de vendre encore plus d’actions… à hauteur de 500 millions de dollars… voire un milliard de dollars.
Un risque significatif
Evidemment, la société a dû l’avouer :
« Il existe un risque significatif que les détenteurs de nos actions ordinaires, y compris les acheteurs de cette dernière offre, ne reçoivent rien suite à notre dépôt de bilan, et que nos actions ordinaires perdent l’intégralité de leur valeur. »
Même ainsi, les Non-Warren-Buffett de Bulleville auraient probablement avalé les nouvelles actions, si la SEC, l’équivalent américain de l’AMF, n’avait pas mis le holà à toute l’affaire.
Lorsqu’on est jeune… amoureux… en guerre… ou dans une bulle…
… On n’a pas le temps de réfléchir correctement… ni même de réfléchir tout court.