Quelles seront les conséquences des politiques ultra-accommodantes de la Fed ? Déflation, inflation… en tout cas, elles ne passeront pas inaperçues sur les marchés boursier et aurifère.
Comme nous le disions hier, pour assurer la survie de l’économie américaine – et mondiale – la Réserve fédérale injecte des sommes sans précédent dans l’économie. Rien qu’au cours du mois de mars, la Fed a augmenté son bilan de plus de 1 000 Mds$.
Comme vous pouvez le voir sur le graphique ci-dessous, son bilan s’établit à présent à plus de 6 000 Mds$ (un chiffre en constante augmentation) – soit quasiment 27% du PIB. Il devrait atteindre facilement la barre des 10 000 Mds$ d’ici à la fin de l’année.
Ce que la politique de la Fed signifie pour les investisseurs
Pour le marché boursier, la question est maintenant de savoir si la Fed réussira à contrecarrer les forces déflationnistes en augmentant la taille de son bilan. Nous pensons que la Fed perdra cette bataille, mais gagnera la guerre.
En effet, au regard des chiffres catastrophiques du chômage qui ont été publiés ces dernières jours – plus de 26 millions d’Américains supplémentaires figurent désormais sur les listes de demandeurs d’emploi – les actions, les obligations et même l’or pourraient baisser simultanément avant que la Fed puisse mettre en place les mesures nécessaires pour soutenir les cours.
Nous aimons à décrire la situation en ces termes : « Tokyo d’abord, Buenos Aires ensuite. »
En d’autres termes, la déflation d’abord… puis une inflation beaucoup plus forte. Explications :
Au cours d’une crise financière déflationniste – le type de crise que d’après moi nous observons actuellement ou que nous allons rapidement rencontrer – les actifs situés en bas de la pyramide sont plus « sûrs » que ceux situés en haut.
Lors d’une crise financière typique, les liquidités commencent d’abord par se retirer des actifs situés en haut de la pyramide. Elles se déplacent vers le bas de la pyramide afin d’y trouver un refuge.
En termes de flux de liquidités, les capitaux ne se dirigent pas seulement là où ils sont le mieux traités, mais également là où ils sont le plus en sécurité.
La pyramide en question est la pyramide des liquidités imaginée par John Exter. Vous pouvez la voir ci-dessous.
Attention à l’or !
Le point important pour nous est que les obligations, la monnaie papier et l’or se situent en bas de la pyramide. Les actions sont juste au-dessus, comme vous pouvez le voir sur le graphique précédent.
Si la crise déflationniste se poursuit, les liquidités continueront de ruisseler vers le bas de la pyramide. Les actions et les obligations seront échangées contre de la monnaie, puis contre de l’or.
L’or se situe tout en bas de la pyramide pour une bonne raison. Il s’agit de l’apex – ou la référence – en termes de qualité d’actif dans le système financier.
La mauvaise nouvelle, c’est que vous pourriez rencontrer des difficultés pour vous procurer de l’or physique sur le marché à l’heure actuelle. Cela pourrait devenir un peu plus facile si les banques centrales ainsi que d’autres acteurs majeurs sur le marché décident de vendre leur or afin de lever des liquidités.
En attendant, nous attendons patiemment notre heure. La phase de liquidation devrait se poursuivre encore un moment. La création monétaire et les dépenses publiques financées par la dette se poursuivront à un rythme effréné.
Si nous avons raison, cela finira par déclencher une inflation galopante.
A ce moment-là, les actions de sociétés minières aurifères – celles qui disposent de réserves d’or physique sous terre – afficheront les meilleures performances sur le marché boursier.