▪ Les marchés sont fermés aux Etats-Unis pour cause de Thanksgiving. Et l’Europe, comme prévu, part en vrille. La dette française ne semble plus très sûre. Et l’Allemagne ne parvient pas à vendre ses obligations.
L’échec des enchères sur les obligations allemandes en début de semaine est le dernier choc en date. Il nous dit que la pression monte sur la BCE.
C’est une chose que la Grèce ou même l’Italie ne puissent pas financer leur dette. Qui s’en soucie ? Mais les banquiers allemands doivent s’inquiéter un peu quand personne ne veut acheter leurs obligations.
Pourquoi le voudrait-on, après tout ? D’après vous, quel est le taux de croissance enregistré par la Zone euro ces quatre dernières années ? Zéro. Moins que zéro. L’euro-économie s’est contractée. Pas autant que les 5% de déclin du Japon, mais une baisse tout de même.
Et devinez quelle banque est la plus sûre — une solide banque allemande comme Deutsche Bank… ou la fine fleur de Wall Street, J.P. Morgan ? La lettre Grant’s Interest Rate Observer a comparé les deux, et découvert que la banque américaine est en tête selon quasiment tous les critères. En ce qui concerne l’effet de levier — mesuré par le ratio actifs/valeur — Deutsche Bank en a trois fois plus.
L’Allemagne a presque autant de dettes, par rapport au PIB, que les Etats-Unis. Quasiment tout le reste de l’Europe en a encore plus. Pas étonnant que les gens ne veulent pas acheter leurs obligations.
▪ Qu’est-ce qui va céder ? Nous pensons que ce sera la BCE. Voici ce qu’en pense le Daily Crux :
« Le milliardaire George Soros appelle à une inflation massive de l’euro. La Banque centrale européenne (BCE) doit injecter des liquidités dans le système financier de ses 17 membres pour mettre fin à la fuite hors de ses obligations, et même fixer un plafond aux rendements afin d’éviter la dislocation de la zone de change, déclare le financier milliardaire George Soros ».
« Soros écrit dans un éditorial du Financial Times que les décideurs devraient utiliser le Fonds européen de stabilité financière — un fonds d’aide d’urgence — pour aider la Banque centrale européenne à inonder l’économie de liquidités, une stratégie qui aurait pour but de freiner la hausse vertigineuse des rendements sur les obligations souveraines émises par les pays endettés du sud de l’Europe ».
« ‘Les marchés financiers testent la BCE et veulent savoir ce qu’il lui est permis de faire. Il est impératif que la BCE n’échoue pas à ce test’. »
La BCE décidera-t-elle de ne pas faire jouer l’inflation ? Sa planche à billets restera-t-elle silencieuse… sourde aux cris de tant de banquiers et de riches ? Comment peut-elle être aussi dure ? Aussi insensible ?
Non, cher lecteur, il y a fort à parier que la BCE arrivera à la rescousse — que ce soit légal ou non… sensé ou non — et achètera elle-même les obligations. C’est une « monétisation » classique de la dette… parce que pour ce faire, la BCE devrait créer de l’argent à partir de rien. Elle n’est pas autorisée à contrefaire ainsi de l’argent, mais vous savez ce qui arrive, pendant une crise. Les gens oublient les règles.