Ce n’est pas pour rien qu’il est considéré comme l’un des meilleurs investisseurs de tous les temps… Alors pourquoi ne pas suivre le chemin qu’il a tracé par ses récents achats en Bourse ?
Dans mon article d’hier, j’ai indiqué que trois mesures – appliquées par la plupart des gouvernements du monde – étaient les principales responsables de l’inflation que nous constatons depuis 18 mois, à savoir les confinements, les plans de relance budgétaires massifs et le maintien de taux d’intérêt ultra bas, alors même que l’inflation s’emballait.
Pour lutter contre ce taux d’inflation le plus élevé jamais constaté en 41 ans (au moins pour les Etats-Unis), les banques centrales ont enfin décidé de relever les taux d’intérêt cette année, et ce au rythme le plus effréné jamais constaté en 30 ans.
Et cela perturbe les investisseurs, qui craignent que la Fed nous fasse sombrer dans une récession.
Mais, comme je l’ai souligné dans ce précédent article, ces craintes se reflètent déjà dans le cours des actions.
Voilà pourquoi, lorsqu’on a appris qu’aux Etats-Unis, l’indice des prix à la consommation n’avait progressé « que » de 7,7% en octobre, les actions ont opéré un puissant rally.
Où est le plus bas ?
Et maintenant, les chroniqueurs financiers débattent de la question de savoir si c’est le signe que le plus bas a été atteint, ou s’il s’agit d’un faux plus bas de plus.
Peu importe qui a raison.
Nous savons que les actions de grande qualité sont bien moins chères qu’elles ne l’étaient en début d’année. Et les investisseurs avisés vont en tirer parti.
Prenons Warren Buffett, par exemple.
Pendant que tout le monde s’inquiète et « reste assis » sur son argent, le président de Berkshire Hathaway (NYSE : BRK-A) – et le plus brillant investisseur de notre époque – fait activement travailler son argent.
Après s’être plaint ces dernières années qu’il ne trouvait rien qui vaille la peine d’être acheté – et avoir dépensé à la place des dizaines de milliards en rachats de ses propres actions – Buffett a relâché les cordons de sa bourse, en 2022.
Berkshire a racheté la société d’assurance Alleghany, en mars, pour la somme de 11,6 Mds$, soit sa plus grande acquisition en 6 ans.
La société a également acheté des millions d’actions de HP Inc. (NYSE : HPQ), Activision Blizzard (Nasdaq : ATVI), Taiwan Semiconductor (NYSE : TSM), Louisiana-Pacific (NYSE : LPX), Jefferies Financial Group (NYSE : JEF), Paramount Global (Nasdaq : PARA), Celanese (NYSE : CE), RH (NYSE : RH) et Occidental Petroleum (NYSE : OXY).
Et elle a augmenté de façon spectaculaire sa participation dans Chevron (NYSE : CVX), qui fait désormais partie des quatre principaux investissements de Berkshire avec Apple (Nasdaq : AAPL), American Express (NYSE : AXP) et Bank of America (NYSE : BAC).
Une performance remarquable
En quoi est-ce important ?
Au cours des 20 dernières années, Berkshire n’a fait que surperformer l’indice S&P 500 de 110 points de base par an. (C’est suffisant pour transformer 10 000 $ en 71 041 $, au lieu de 58 137 $).
En fait, si vous aviez investi 10 000 $ sur le S&P 500 en 1964 – quand Warren Buffett a pris les commandes de Berkshire – et tenu bon jusqu’à la fin de l’an dernier, ils vaudraient 2 519 417 $.
Mais si vous les aviez investis dans Berkshire, ces 10 000 $ auraient été transformés en 366 866 167 $. (Même si Berkshire avait plongé de 99%, Buffet aurait tout de même surperformé l’indice S&P 500 au cours des 50 dernières années).
C’est ce que j’appelle une performance remarquable.
Buffett s’est bâti une réputation d’investisseur « value » [NDLR : stratégie visant à acheter des actions décotées par rapport à leurs fondamentaux], en achetant les actions d’entreprises sous-évaluées dès que l’opportunité se présentait.
Or sur le type de marché baissier que nous traversons, les entreprises sont très sous-évaluées.
Selon les déclarations de Buffett auprès de la SEC, il a investi 66 Mds$ en actions, au cours des 9 premiers mois de l’année.
Des millions d’investisseurs du monde entier rêvent d’obtenir les mêmes rendements que lui.
Mais pour obtenir des rendements aussi élevés, il faut faire le même genre de choses que lui.
Comme il le dit : « Ayez peur quand les autres sont avides et soyez avide lorsque les autres ont peur. »
Les investisseurs qui n’ont pas tenu compte de ce conseil au pic du marché ont perdu des plumes.
Aujourd’hui, nous sommes face à la situations inverse : les cours sont bon marché et la plupart des investisseurs ont l’impression que « ce n’est pas bien » d’acheter des actions.
Mais si ce n’était pas bien quand on avait l’impression que c’était bien, admettez que c’est bien quand on a l’impression que ça ne l’est pas.
Je sais qu’il est difficile d’engager de nouveaux fonds sur des actions lorsque leurs cours sont bas, que le sentiment est négatif et que les médias nationaux sont extrêmement alarmistes.
Mais c’est pourtant l’approche qui s’est révélée payante au cours de chaque marché baissier – sans exception – de l’histoire américaine.
Il n’y a aucune bonne raison de penser que ce serait différent cette fois-ci.