▪ Est-ce que les nouvelles découvertes énergétiques et technologiques feront baisser les prix du pétrole ? Cette chute des prix sauvera-t-elle le monde de la Grande Correction ?
Peut-être, déclarent Porter Stansberry et un bon nombre d’analystes et d’experts présents ici.
Nous assistons à une conférence sur l’investissement — réservée aux professionnels. Elle se déroule sur Sea Island, un endroit idéal pour une conférence. L’île est un cordon littoral, constitué en majeure partie de sable… entouré d’océan ou de marais. Il y a un terrain de golf… un terrain de tennis… un terrain de bocce… peut-être même un terrain d’entente… voire un terrain glissant.
Le pavillon semble avoir été construit dans les années 20. Il a cette allure glamour qui semble exiger qu’on porte pull et pantalon de flanelle blanc… On sent qu’on devrait s’habiller comme Clark Gable, en espérant rencontrer Claudette Colbert sur la pelouse.
Les chambres sont luxueuses… spacieuses et calmes, tandis que le hall regorge de tissus somptueux et de fauteuils confortables. Le personnel est digne, aimable, presque maniéré. Le genre de personnes idéales lorsque l’on devient fou, ou lorsqu’on perd toute sa fortune. Non que nous ayons l’intention de faire aucun des deux, mais il faut être prêt à tout. En tout cas, que vous ayez perdu la tête ou votre argent, les gens qui gèrent l’endroit attendraient probablement quelques jours avant de vous jeter dehors.
On dirait qu’il n’y a presque personne, ici. Le hall est vide la majeure partie de la journée. Nous nous demandons comment l’établissement fait pour rester en activité.
C’est aussi là que George W. Bush a organisé un sommet avec les dirigeants du G7. Dans la chambre à côté de la nôtre, les murs sont couverts de photos de Tony Blair, Silvio Berlusconi, George W. Bush… et bien d’autres.
Plus aucun n’est en fonction aujourd’hui — à part Vladimir Poutine, un homme dont on dirait qu’il ne partira jamais.
▪ Nouvelle révolution pétrolière à l’horizon ?
Mais ici, les nouvelles sont optimistes, grâce au fractionnement et au forage horizontal. On dit que ces techniques permettent d’atteindre des milliards de barils de pétrole. Croyez-le ou non, les Etats-Unis devraient être le plus grand producteur d’ici 2020, selon une étude de Goldman Sachs.
Un spécialiste texan nous a montré une carte. Elle comprenait une bonne partie du sud-ouest du Texas, montrant où les sociétés avaient acheté les droits pétroliers, et où elles étaient en fonctionnement.
Eh bien, il y en a à peu près dans tout l’état ! L’expert a ensuite détaillé la carte, analysant qui travaillait où… et la quantité de pétrole susceptible d’être extraite.
Les résultats étaient vertigineux.
« Le pétrole chutera sous les 40 $ le baril », a prédit notre hôte, Porter Stansberry.
Est-ce que ce sera bien le cas ? Nous n’en savons rien. Mais ça a déclenché des conversations animées.
« Le pétrole bon marché déclenchera une renaissance industrielle aux Etats-Unis », a suggéré quelqu’un.
« Vendez les compagnies pétrolières et gazières », a recommandé quelqu’un d’autre.
« Cela aidera à mettre l’économie américaine sur la route d’une vraie reprise », a dit encore un autre.
Mais attendez une minute… Un article du Financial Times nous dit que « l’époque du pétrole bon marché est terminée » parce que « les coûts de production pétrolière marginaux se dirigent vers les 100 $ le baril ».
En ce qui nous concerne, nous n’avons pas vraiment d’avis sur la question. Nous aimerions bien payer le pétrole moins cher. Mais nous allons attendre une baisse des prix avant de vraiment nous réjouir.