L’inflation s’envole, et ses conséquences à long terme pourraient être absolument désastreuses – pourtant, les dirigeants préfèrent le confort du court terme… et ne rien faire face à la catastrophe qui s’annonce.
En 1980 aux Etats-Unis, l’inflation des prix à la consommation avait pris le mors aux dents. Les gens s’attendaient à une hausse des prix. Ils dépensaient donc rapidement, augmentant la « vélocité » de la monnaie, un composant clé de la formule inflationniste.
Les taux d’intérêt grimpaient mais avaient du mal à conserver leur avance sur la hausse des prix. La production réelle ralentissait, alors même que les prix grimpaient en flèche.
Les autorités étaient confrontées à un choix difficile. Elles pouvaient prendre les devants et étouffer l’inflation – mais cela signifiait une récession, voire pire.
S’ils laissaient l’inflation se poursuivre, d’un autre côté, le pays en souffrirait pendant des années… et qui sait comment cela se terminerait.
Paul à la rescousse
Puis, en août 1979, Paul Volcker, alors président de la Fed, est entré en lice – annonçant qu’il mettrait fin à tout cela. Oui, c’est Volcker le solide qui s’est mis au travail.
Il a porté le taux directeur à 20%, mettant ainsi fin au crédit à tout le secteur bancaire.
Immédiatement, la presse… les lobbies d’entreprises… les consommateurs… l’industrie financière – tout le monde ou presque – a demandé sa tête. Il « détruisait des emplois », disait-on. Il étouffait l’investissement. Il causait une récession !
C’était bien entendu exactement ce qu’il faisait. Il dégonflait l’économie. Et Ronald Reagan l’a maintenu à son poste jusqu’à ce que le travail soit accompli.
En 1982, le taux d’inflation avait été divisé par deux. En 1983, il était sous les 3%.
A présent, quatre décennies plus tard… il est temps de redécouvrir tout cela.
Durant le premier trimestre de cette année, les prix à la consommation US ont grimpé de 5% au taux annualisé. Tôt ou tard, le « taux d’inflation » atteindra les 10%.
Ne vous donnez pas la peine de chercher un Paul Volcker ou un Ronald Reagan, cela dit : il n’y a pas de candidats. Même s’il y en avait, on ne les laisserait pas approcher de Washington.
Au lieu de cela, l’impression monétaire continuera (peut-être interrompue par un bref resserrement), jusqu’à ce que cela se transforme en désastre bien plus grave.
Rythmes et rimes
L’impression monétaire n’est pas de la poésie… mais elle a ses propres rimes et rythmes… et ses redécouvertes aussi.
Une sorte de poésie se dégageait d’un gros titre du New York Times, le 1er août 1987 :
« Ses déboires immobiliers acculent Connally à la faillite.
John B. Connally, ancien secrétaire au Trésor US et gouverneur démocrate du Texas, qui a ensuite brigué l’investiture républicaine pour la présidentielle, a déposé aujourd’hui un dossier de mise en faillite, invoquant des problèmes dus à la dépression du marché immobilier texan. »
Nous avons parlé du pauvre M. Connally hier : cet ardent partisan des manipulations monétaires et de la fausse monnaie s’était heurté à un mur. Surveillant les environs d’un œil d’aigle… il a réalisé qu’il était ruiné.
« C’est l’une des choses les plus difficiles que j’aie faites, mais des engagements nés de la société Barnes-Connally Partnership ne me laissent hélas pas le choix », a déclaré M. Connally.
Nous offrons pour notre part une prédiction inutile : aucun Volcker n’apparaîtra cette fois-ci pour sauver la situation, ni aucun Reagan.
Des Connally, en revanche… nous n’en manquerons pas.