Une combinaison fatale pour les centres-villes américains.
Un vieil ami nous a écrit de Baltimore :
« L’autre jour, je me baladais après le déjeuner, en remontant St. Paul, prenant la rue à gauche sur Read, puis en redescendant sur Charles.
J’ai remarqué qu’il n’y avait qu’une seule voiture garée à l’intérieur du kraal 1217. Deux sur le parking derrière le 808.
J’ai pu voir un panneau ‘à vendre’ sur la clôture en fonte devant la propriété de la rue Charles. Des restaurants morts et déserts à l’heure du déjeuner en direction de Pratt. Là où Kerrigan Kitikul avait l’habitude de préparer le meilleur poulet pad thaï du pays, se plaignant des jeunes cadres dynamiques de l’ère moderne, qui commandaient des plats au poulet sans poulet.
Pas de poulet, ni de jeunes cadres en vue. Juste quelques étudiants avec des piercings au nez et des gribouillis tatoués sur la peau.
En contemplant la statue de ce bon vieux George Washington, je me suis demandé si le moment était venu de le remplacer par Horatio Nelson, contemplant les houles de Trafalgar… les navires de ligne français en train de couler… les galions espagnols ruinés… une rame solitaire s’agitant toujours en cônes frénétiques : un survivant solitaire ignorant que la figure de proue faisait déjà des clins d’œil aux maquereaux de passage.
o quae mutatio rerum. »
Machines politiques
Notre ami décrivait dans sa lettre la carcasse de notre propre entreprise ! Jusqu’en 2020, nous avons attiré des centaines de jeunes travailleurs dans la ville… prêts à dépenser leur argent et à profiter de leur jeunesse. Aujourd’hui, ils n’ont plus aucune raison de venir en ville. Nos immeubles – dont dix au cœur de la ville – sont pour la plupart totalement vides. Ils étaient autrefois de grandes maisons pour de riches familles. Puis, après le départ des riches, ils sont devenus des lieux de travail agréables, avec des bureaux et des écrans d’ordinateur au milieu des boiseries classiques.
Hier, nous avons commencé à décrire ce qui est arrivé aux villes américaines. Les maires démocrates, les magouilles politiques et les guerres contre la pauvreté et la drogue ont affaibli les villes pendant des décennies. Aujourd’hui, nous sommes descendus plus bas, comme Dante Alighieri, et poursuivons notre exploration des cercles de l’enfer.
Fox Business rapporte :
« Les quartiers d’affaires d’un nombre croissant de grandes villes américaines, comme New York et San Francisco, sont confrontés à une ‘spirale urbaine tragique’, la main-d’œuvre délaissant le travail de bureau à la suite de la pandémie de Covid-19 – une tendance qui a alarmé les économistes quant à ses répercussions fiscales. »
Les municipalités démocrates ne sont pas les seules responsables de cette situation. Alors qu’elles continuaient à s’en prendre à leurs propres électeurs, l’administration Trump les a attaquées comme Mike Tyson s’en prenant à l’oreille gauche d’Evander Holyfield. En mars 2020, M. Trump a déclaré mettre l’économie à l’arrêt durant « deux semaines pour arrêter la propagation ». Les travailleurs n’avaient soudain plus besoin de se rendre au bureau. Ils pouvaient travailler, ou non, à distance.
Ou pas…
Déjà à l’époque, il était évident que le virus du Covid constituait une menace pour les personnes âgées et inaptes au travail… et non pour l’immense majorité des personnes ayant un emploi de 9 à 17 heures. La plupart des personnes actives ont moins de 65 ans. Or, la grande majorité des victimes de Covid étaient déjà à la retraite. La clinique Mayo rapporte :
« Aux Etats-Unis, environ 81% des décès dus à la maladie sont survenus chez des personnes âgées de 65 ans et plus. Les risques sont encore plus élevés pour les personnes âgées lorsqu’elles présentent d’autres problèmes de santé. »
En d’autres termes, les gens sont morts du Covid de la même manière qu’ils sont morts de tout le reste, c’est-à-dire en vieillissant. Aujourd’hui, malgré les vaccins qui promettaient de les en protéger, presque toutes les personnes que nous connaissons ont contracté le Covid 19, certaines plus d’une fois. Et (presque !) chacun d’entre eux est encore en vie.
Les horreurs de l’enfermement sont largement pardonnées. Mais elles ne sont pas oubliées. Le Dr Fauci, l’auteur de l’escroquerie, a rejoint la faculté de notre ancienne alma mater, Georgetown, où il pourra contaminer de jeunes esprits. Mais les bureaux sont encore largement vacants.
Pendant le confinement, les habitants des villes pouvaient à peine quitter leur maison ou leur appartement. Ils étaient pris au piège, souvent dans des conditions épouvantables. En effet, dans les grandes villes, l’espace a tendance à être cher. De nombreuses personnes – en particulier les jeunes – n’utilisent leur minuscule logement que pour dormir. Le reste du temps, ils sont à l’extérieur, au travail, dans les clubs de sport, dans les bars, les parcs et les restaurants.
Mais pendant le confinement, ils étaient, eh bien, confinés. Il n’y avait nulle part où aller. Et rien à faire. Dieu vous garde de vous retrouver coincé dans un petit espace avec quelqu’un que vous n’aimez pas.
Fausse alerte
De nombreuses personnes – les précurseurs – ont pris ces fermetures comme une invitation à s’enfuir. Aux Etats-Unis, ils se sont dirigés vers des Etats moins enclins à dire à leurs citoyens ce qu’ils pouvaient ou ne pouvaient pas faire. Les petites villes et les banlieues étaient plus agréables, plus libres et même moins chères. Et les émigrés ont découvert qu’ils pouvaient travailler aussi bien dans leurs nouveaux jardins – à distance – qu’ils le faisaient auparavant dans leur bureau.
Puis, une fois la fausse alerte passée, ils n’ont pas voulu retourner au travail. Fox poursuit :
« La popularité croissante du télétravail a réduit le nombre de travailleurs se rendant quotidiennement au bureau et a permis aux travailleurs de vivre plus facilement que jamais dans les banlieues et les zones rurales sans avoir à faire la navette.
Cette migration de la main-d’œuvre pose des problèmes aux entreprises qui dépendent des ventes et du trafic des centres-villes animés, et risque de déclencher un cercle vicieux fiscal dans lequel les villes voient leurs recettes fiscales diminuer et réagissent en augmentant les impôts ou en réduisant les services, ce qui aggrave encore les conditions pour les résidents et les entreprises restants. »
Les taux d’occupation des bureaux dans les grandes villes sont tombés à 10% seulement à la fin de 2020. Aujourd’hui encore, seule la moitié environ de la main-d’œuvre a regagné les bureaux et les restaurants qui l’accueillaient autrefois. En réaction, les propriétaires ont dû réduire la valeur des bureaux d’environ 39% pour retenir leurs locataires. Mais le taux de vacance est deux fois supérieur à la moyenne historique. Les économistes estiment que la valeur totale des bureaux commerciaux de New York pourrait être réduite d’environ 500 Mds$.
Oui, les autorités municipales et le gouvernement national ont tous deux contribué à rendre la vie urbaine encore plus misérable. Mais il ne s’agit là que des anneaux extérieurs de l’enfer urbain. Il y en a d’autres.
Restez à l’écoute…