▪ C’est l’odeur que nous préférons.
Les parfums du début de l’automne dans les rues de Paris — les premières feuilles plaquées sur les trottoirs, teintant le macadam de jaune et de brun… les marrons qui s’ouvrent et poussent leurs fruits comme des oisillons hors du nid… l’air vif du matin, encourageant les piétons à accélérer le pas et poussant les âmes oisives vers le chaleureux café le plus proche — quels souvenirs tout cela fait remonter !
Mais nous sommes ici pour parler argent… non de l’ambiance parisienne.
La semaine dernière, le pape et la présidente de la Fed ont occupé les feux de la rampe. Dieu et Mammon — ou leurs représentants terrestres — ont fait les gros titres.
Mammon était peut-être devenu légèrement envahissant au sein de l’establishment américain |
Le pape François s’est adressé au Congrès US. "Il faut rendre à César…" n’a-t-il pas dit. Il n’a pas non plus suggéré que Mammon était peut-être devenu légèrement envahissant au sein de l’establishment américain. Apparemment — selon les sources du Vatican –, il a oublié de le mentionner. MSN News :
"Le pape François a omis un passage court mais lourd de sens lors de son discours au Congrès — dans lequelle il enjoignait les politiciens à ne pas être ‘esclaves’ de l’économie ou de la finance — parce qu’il a perdu sa ligne et a accidentellement manqué cette partie du script, a déclaré le Vatican.
Ces remarques auraient pu causer un légère malaise au sein de la foule de législateurs assemblés, étant donné le sentiment largement répandu que les membres du Congrès, des deux partis, sont trop engagés auprès des intérêts particuliers".
▪ Eglise et politique…
Les législateurs lèvent des dizaines de millions de dollars auprès d’entreprises et autres intérêts — particulièrement les banques — pour aider à financer leurs campagnes. Les entreprises paient aussi des dizaines de millions de dollars chaque année aux lobbyistes pour aider à faire plier, modifier ou simplement supprimer les législations proposées, en fonction de leurs besoins.
Au lieu de conseiller au monde de se tenir loin de la politique, François a conseillé aux législateurs américains de faire cause commune avec l’Eglise pour rendre le monde meilleur.
"Il est important qu’aujourd’hui, comme par le passé, la voix de la foi continue à être entendue, car c’est une voix de fraternité et d’amour, qui essaie de tirer le meilleur de chaque être et de chaque société. Une telle coopération est une puissante ressource dans la lutte pour éliminer de nouvelles formes d’esclavage nées de graves injustices qui ne peuvent être surmontées que par le biais de nouvelles politiques et de nouvelles formes de consensus social".
Comment les représentants du peuple peuvent réellement faire du monde un endroit meilleur — sinon en limitant leurs actions — n’a jamais été dévoilé, ni dans les Ecritures ni au cours de l’Histoire. Mais les membres du Congrès sont tout sauf timides. Amener la paix au Proche-Orient… éliminer la pauvreté… mettre fin à l’utilisation de drogues illégales… il n’y a pas de tâche trop grande ou trop petite… pas de problème trop immense ou trop insignifiant… et aucun lobbyiste trop veule ou sali pour qu’on refuse son argent !
En attendant, le Dow a reperdu du terrain. Il est en route pour les 16 000 points. Une fois ce seuil franchi, nous verrons probablement de plus grandes chutes. A un moment ou à un autre… d’une manière ou d’une autre… le marché doit baisser. C’est toujours comme ça — et ça le restera.
La Fed n’a pas à se mêler des prix que les investisseurs paient pour les actifs US |
▪ Fed et taux…
La Fed n’a pas à se mêler des prix que les investisseurs paient pour les actifs US. Mais 81 mois de gestion activiste — durant laquelle le prix du crédit de la Fed a été maintenu bien au-dessous du taux "naturel" — ont cassé le système. A présent, il appartient à la Fed. Cette dernière — en toute connaissance de cause et préméditation — a intentionnellement fait passer des milliers de milliards de dollars de devise papier vers les propriétaires d’actifs. Maintenant, elle doit tenter de maintenir ces gains mal acquis là où elle les a mis.
La pression doit commencer à se faire sentir sur Janet Yellen. Sur scène la semaine dernière, elle était visiblement affectée. Elle a hésité… elle a toussoté… elle a fait allusion à des hausses de taux… et la structure capitalistique du monde entier a frissonné.
Puis la grande prêtresse de Mammon, tirant de la force d’une source invisible, a semblé se remettre. A la fin nous est resté l’impression que la Fed a pour but d’augmenter les taux avant la fin de l’année. Mme Yellen :
"La majorité des participants au FOMC, moi y compris, anticipe actuellement que parvenir à ces conditions entraînera probablement une augmentation initiale du taux directeur plus tard dans l’année, puis un rythme de resserrement progressif par la suite. Mais si l’économie nous surprend, nos jugements quant à la politique monétaire appropriée changeront".
Nous sommes d’avis que l’économie va surprendre la présidente de la Fed. C’est toujours un choc, pour les manipulateurs, lorsqu’une économie ou une société refuse d’obéir à ses ordres. Janet Louise Yellen, présidente de la Fed, ne peut pas plus améliorer le monde que le peuvent les politicards écoutant Jorge Mario Bergoglio, le pape François.
Ils ne sont qu’humains. Et comme tous les humains, nous sommes parfois bons, parfois mauvais… et toujours soumis à influence.