Les marchés se montrent à nouveau nerveux à propos de la Zone euro…
- S&P a abaissé de « stable » à « négative » la perspective de la note de la dette italienne.
- Les socialistes au pouvoir en Espagne ont enregistré hier une lourde défaite aux élections régionales, ce qui jette un doute sur l’avenir des mesures d’austérité espagnoles.
- La Grèce fait des pieds et des mains pour vendre des actifs non précisés (le Parthénon ?) dans le but d’éviter une « restructuration » (comprendre : une extension des échéances des paiements) de sa dette.
- Les obligations grecques à 10 ans rapportent 16,98% au moment où j’écris ces lignes. Sur le marché des CDS (Credit Default Swap), les traders attribuent à présent à la Grèce une probabilité de 68,7% de défaut dans les cinq années à venir.
En ce moment, l’impact du marché ressemble à ceci :
Le Dow et le S&P ont tous deux chuté d’un peu plus de 1%. Le pétrole plonge de plus de 3%, à 96,90 $.
Le rendement du bon du Trésor US à 10 ans est en baisse de 3,1%… le plus bas depuis le début de l’année.
L’euro s’accroche à 1,40 $… alors que l’indice dollar est passé de manière décisive au-dessus de 76 pour la première fois en un mois.
En revanche, l’or se maintient face à ces mouvements. Au dernier pointage, le cours spot était à 1 513 $ — quasiment inchangé après la hausse de vendredi. De même, l’argent-métal reste stable, à 35,15 $.
En euro, l’or a atteint un record de 1 080 euros l’once.
Voilà qui sera intéressant à observer. Nous pourrions entrer dans une période qui ressemble beaucoup à la première moitié de 2010 — au cours de laquelle l’indice dollar a augmenté de 19%… mais l’or n’avait pas chuté en conséquence. En effet, il avait bondi de 11%… avant de remonter encore de 13% à la fin de l’année.
▪ Le Shanghai Gold Exchange prévoit de lancer des ETF pour répondre à la demande de métaux précieux. Aucun calendrier n’a pour l’instant été établi mais il ne fait aucun doute que les chefs de file de l’opération ont noté une énorme demande pour les ETF aurifères étrangers — auxquels les Chinois ont pu pour la première fois avoir accès en janvier.
Comme nous l’avons remarqué la semaine dernière, la Chine est à présent la source principale de demande d’investissement pour l’or — dépassant le leader de longue date, l’Inde. Et la Banque centrale chinoise a pour objectif long terme de multiplier par huit ses réserves d’or.
Peut-être la nouvelle loi instituant l’or comme moyen de paiement légal en Utah aura-t-elle un impact un peu plus important que nous ne l’avions prévu de prime abord.
En début de cette année, le parlement de l’Utah a voté cette loi et le gouverneur l’a contresignée, affirmant ainsi le statut de l’or et de l’argent-métal en tant que monnaies officielles. Le seul effet dans la pratique que nous avions vu à l’époque était que les métaux précieux étaient devenus exempts d’impôt sur les gains du capital.
Un entrepreneur nommé Craig Franco prévoit d’ouvrir la semaine prochaine l’Utah Gold and Silver Depository. Il ne possède pas encore de site internet ; nous sommes donc obligés de nous fier à un compte-rendu de l’Associated Press : « l’idée est simple : entreposez vos pièces en or et en argent dans un coffre et M. Franco vous donne une sorte de carte de paiement pour que vous puissiez effectuer des achats garantis par vos avoirs ».
« Je prévois une attitude attentiste », explique Franco. « Une fois le dépôt effectué et dès que les transactions pourront avoir lieu, alors je pense que les gens commenceront à acheter avec cette carte ».
A lire cela, nous ne sommes pas certains de la manière dont cette « sorte de carte de paiement » est supposée fonctionner… ou en quoi elle diffère des autres tentatives comme celles de nos amis chez goldmoney.com. Mais nous suivrons avec la plus grande attention la suite des événements…