Vous avez certainement déjà ressenti cette impression… Celle qui vous dit que le pire est à venir…
Elon Musk a un « très mauvais pressentiment » concernant l’avenir.
Jamie Dimon, le patron de JPMorgan, explique qu’il pense qu’un « ouragan économique » se prépare… et nous imaginons que tout cela tourbillonne dans son cerveau – le « cycle de resserrement » de la Fed… la flambée des prix de l’essence et du diesel… les déficits fédéraux à outrance… la guerre… les sanctions… Dieu sait quoi encore.
Consommer moins, par choix ou par obligation
Déjà, les Américains – en particulier ceux qui vivent dans des caravanes – posent du contreplaqué et vérifient leurs réserves de papier toilette. C’est ce que nous apprend le LA Times :
« Les Américains au bas de l’échelle des revenus ont une fois de plus du mal à joindre les deux bouts.
Une convergence de facteurs – l’expiration des chèques de relance et l’inflation galopante sur des produits de base comme l’essence et la nourriture – creuse un fossé encore plus grand entre les nantis et les démunis.
Bien que les consommateurs les plus riches continuent de faire des folies, ceux à faible revenu ont diminué leurs achats plus rapidement que prévu au cours des deux derniers mois. Ils se concentrent sur les produits de première nécessité et se tournent vers des articles moins chers ou des magasins moins chers. Et ils n’achètent que très peu à la fois. »
Et, bien sûr… il y a « la grande crise du lait pour nourrissons ». Charlie Bilello :
« La pénurie de lait pour bébé continue de s’aggraver, avec 74% des magasins aux Etats-Unis en rupture de stock (il y a un an, le taux était inférieur à 5%). Dix Etats américains affichent désormais des taux de rupture de stock de 90% ou plus, dont l’Etat le plus peuplé (la Californie).
Espérons que les mesures prises pour augmenter l’offre feront bientôt effet, car 75% des bébés utilisent de ce lait avant l’âge de 6 mois. »
Ne vous inquiétez pas, Charlie. Les bébés grandissent. Ensuite, ils peuvent tout simplement manger des hamburgers.
Ce monde cruel
Comme nous l’avons vu hier, la plupart des problèmes s’autocorrigent, y compris l’inflation. Le remède aux prix élevés, dans un monde honnête, c’est les prix élevés. Les hausses de prix inhibent l’achat… ce qui signifie une baisse de la demande. Elles incitent également les producteurs à mettre davantage de produits sur le marché, ce qui signifie une augmentation de l’offre. C’est le contraire de ce qui cause l’inflation. Le résultat devrait être la déflation.
Mais est-ce que c’est ce qui « devrait arriver » ?
Eh bien, oui.
Nous ne vivons pas dans un monde honnête. C’est un monde cruel. Un monde où les décideurs – la caste dirigeante – semblent disposer d’une stupidité presque miraculeuse. S’ils étaient des météorologues, vous ne voudriez pas compter sur eux pour leurs prévisions.
« Eh, Lael ! », s’exclame Jerome Powell pour attirer l’attention de la vice-présidente de la Fed, « Regarde ça. C’est quoi cette grosse masse de nuages au large de la côte ? »
« Je ne sais pas, Jerry. On dirait qu’ils tournent autour d’un point calme au centre. Et qu’ils se dirigent vers Miami. »
« Ce n’est probablement rien… Vérifions ça avec la machine. »
Quelques minutes plus tard…
« C’est exactement ce que je pensais. Encore un autre jour ensoleillé dans le sud de la Floride. »
Encore plus d’argent
Même dans une économie honnête, il y a des booms et des krachs, les prix augmentent et diminuent. Mais la tempête à l’horizon en ce moment n’est pas un événement météorologique normal.
Au contraire, c’est ce que vous obtenez lorsque vous imprimez 8 000 Mds$…. et que vous étouffez ensuite la production par des réglementations, des sanctions, des fermetures et des taux d’intérêt fictifs.
Plus d’argent. Moins de biens et de services. Ce qui devrait arriver, c’est l’inflation, une tempête d’augmentations de prix et de pénuries.
La Fed, pendant ce temps, prépare son panier de pique-nique. Ses augmentations de taux « baby steps », ne sont que d’un demi-point de pourcentage chacune. Même si elle le faisait tous les trimestres, il faudrait près de quatre ans pour que son taux directeur soit à égalité avec l’inflation.
Nous prévoyons que la tempête frappera bien avant que cela ne se produise.
Même si la Fed luttait vraiment contre l’inflation, il faudrait des mesures énergiques – et du temps – pour que la tempête passe. MarketWatch :
« Les investisseurs pourraient avoir une mauvaise surprise : l’histoire montre que l’inflation peut mettre des années à revenir à la normale, même lorsque la Fed augmente les taux d’intérêt au-delà de 10%.
Ce risque a été mis en évidence jeudi par les stratèges de BofA Securities, Vadim Iaralov, Howard Du et d’autres, qui désignent la période entre 1974 et 1988 comme la période la plus comparable au cours de laquelle l’indice global annuel des prix à la consommation aux Etats-Unis augmentait à un rythme similaire à celui de l’ère pandémique de 2019-2022.
En 1980, alors que le principal objectif de taux directeur de la Fed était déjà supérieur à 10% pendant la majeure partie de l’année, l’IPC global annuel, également à deux chiffres, n’est toujours pas retombé sous la barre des 3% au bout de 36 mois, ‘même après les hausses de taux sans précédent décidées par le président de la Fed, Paul Volcker’, précisent-ils. »
Hors de contrôle
Que doit-il vraiment se passer ?
On ne le saura qu’après que cela se soit produit. En attendant, nous devinons : la persistance de l’inflation… à des niveaux peut-être encore plus élevés… est susceptible de raidir l’échine de la Fed. Les gouverneurs de la Fed ne voudront pas laisser l’inflation devenir « incontrôlable ». Ils exprimeront leur détermination à faire baisser l’inflation. Et certaines personnes les prendront au sérieux.
Les investisseurs vont paniquer. Les entreprises se retireront. Les ménages se replieront sur eux-mêmes. Les prix chuteront ! Comme Elon Musk, ils auront un « très mauvais pressentiment »… qui conduira à l’ouragan que Jamie Dimon craint.
Et alors, alléluia… les gouverneurs de la Fed seront épargnés. Pas besoin d’augmenter les taux, après tout. Pas besoin d’endurer la colère d’une nation désespérée. Pas besoin d’essayer de défaire ce qu’ils ont fait.
S’ils sont chanceux, ils pourront même se retirer dans l’œil du cyclone… avant que le vent ne les renverse.