Les Etats-Unis traversent une crise économique qui a débuté en 2007. Cette crise fait partie d’une crise mondiale plus vaste, la première depuis les années 1930. Cette Nouvelle Crise continuera indéfiniment, à moins que ne soient apportés des changements de politique dans les années à venir.
Le chemin actuel et futur de cette crise a des implications profondes pour vous en tant qu’investisseur. Si vous ne saisissez pas cette dynamique unique, vous vous exposez au risque de voir toute votre richesse réduite à néant.
Appeler le malaise économique actuel une crise surprend la plupart des investisseurs que j’ai l’occasion de rencontrer |
Appeler le malaise économique actuel une crise surprend la plupart des investisseurs que j’ai l’occasion de rencontrer. On leur répète que l’économie redémarre depuis 2009.
Les économistes conventionnels et les présentateurs télé ne font jamais référence à une crise.
Les économistes n’aiment pas le terme de "crise" parce qu’il ne possède pas de définition mathématique exacte. Pour les économistes, ce qui ne peut être quantifié n’existe pas. Cette vision est l’une des nombreuses failles de la science économique moderne.
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Mais ceux qui sont âgés de moins de 90 ans n’ont jamais connu de crise jusqu’à aujourd’hui. La plupart des investisseurs n’ont pas la connaissance pratique de ce qu’est une crise ni de la façon dont elle affecte la valeur des actifs. Les économistes et les décideurs se sont engagés dans une conspiration du silence à ce sujet. Pas étonnant alors que les investisseurs soient désorientés.
▪ Définition de la crise
Pour comprendre une crise il faut commencer par définir correctement ce que c’est. On peut envisager une crise comme une chute continue du PIB. La définition standard d’une crise est deux ou plusieurs trimestres consécutifs de baisse de PIB et de hausse du chômage. Depuis qu’on a compris qu’une crise est pire qu’une récession, les investisseurs pensent que cela doit signifier une période ultra-longue de déclin. Mais ce n’est pas cela, la définition d’une crise.
La meilleure définition est celle donnée par John Maynard Keynes dans son ouvrage de 1936, Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie. Keynes disait qu’une crise est "une situation chronique de sous-activité pour une période considérable sans tendance marquée ni vers une reprise ni vers un effondrement complet".
Il est tout à fait possible d’avoir de la croissance lors d’une crise. Le problème est que cette croissance est en dessous de la tendance |
Keynes ne faisait pas référence à un PIB en baisse ; il parlait de "sous-activité". En d’autres termes, il est tout à fait possible d’avoir de la croissance lors d’une crise. Le problème est que cette croissance est en dessous de la tendance. C’est une croissance faible qui ne permet pas de fournir assez d’emplois ni de contenir la dette nationale. C’est exactement ce qui se passe aujourd’hui.
La tendance de croissance long terme du PIB américain est d’environ 3%. Une croissance plus élevée est possible pendant de courtes périodes. Elle peut être provoquée par une nouvelle technologie qui améliore la productivité du travailleur. Ou elle pourrait être due à de nouvelles entrées sur le marché du travail. De 1994 à 2000, au coeur du boom Clinton, la croissance de l’économie américaine se situait en moyenne aux alentours de 4% par an.
Durant trois ans, de 1983 à 1985, au coeur du boom Reagan, la croissance de l’économie américaine a atteint en moyenne plus de 5,5% par an. Ces deux périodes ont été exceptionnellement fortes mais elles montrent que l’économie américaine peut réussir avec de bonnes politiques. En comparaison, la croissance aux Etats-Unis de 2007 à 2013 n’a atteint en moyenne que 1% par an. La croissance au premier trimestre 2014 est encore pire, en moyenne de seulement 0,95%.
Voilà la signification de la crise. Ce n’est pas une croissance négative mais une croissance en dessous de la tendance. Ces sept dernières années de croissance à 1%, en regard de la croissance historique à 3%, sont une période de crise, exactement comme l’avait définie Keynes.
[NDLR : Ce texte est extrait du premier numéro de la toute nouvelle lettre d’investissement de Jim, Intelligence Stratégique : pour en savoir plus, cliquez ici.]