Quel est le lien entre un plan élaboré pendant la Grande Dépression et les prochains Jeux olympiques d’hiver à Pékin ? Dans les deux cas, les autorités cherchent à encore plus centraliser la création monétaire.
Nous avons un ennemi qui possède une supériorité écrasante. Il dicte les règles de la bataille !
Cet ennemi élabore une nouvelle arme. Une arme qui ferait qu’il deviendrait presque impossible de nous protéger. Il s’agit de nouvelles devises digitales émises par les gouvernements.
Dans un avenir proche, les banquiers centraux vous offriront un compte numérique très « pratique ». Ce pourrait être un moyen de vous distribuer directement de l’argent : allocations de Sécurité sociale, chèques de soutien à la consommation, tickets alimentaires ou bons d’essence, par exemple.
Ce compte numérique serait vu d’un bon œil par la plupart des gens. Bon marché, efficace… Ils en verraient seulement les avantages : plus d’argent provenant directement de la banque centrale !
Ce compte pourrait par ailleurs être exigé pour effectuer toutes les transactions avec l’Etat, que ce soit pour payer ses impôts ou percevoir un remboursement.
Une arme à la hauteur des projets
Songez, par exemple, à la portée du programme européen de lutte contre le changement climatique annoncé par Christine Lagarde en juillet 2021.
On pourrait très bien concevoir que chacun ait un compte en monnaie numérique pour orienter les « bons » comportements : acheter une voiture électrique, s’équiper en panneaux solaires, etc. A l’inverse, les mauvais comportements comme consommer trop de diesel, d’essence ou de gaz, voire réparer une chaudière à gaz ou au fuel, feraient l’objet de surfacturation.
Un tel système permettrait aux gouvernements d’exploiter un nouveau réservoir de taxes, simplement en prélevant l’argent sur ces comptes. Peut-être même n’aurions-nous plus besoin de déclarer nos revenus. L’administration fiscale ayant accès à toutes nos transactions, elle serait capable de déterminer très facilement ce que nous lui devons.
Et si les banques centrales voulaient « relancer » l’économie, elles pourraient imposer une pénalité sur l’argent détenu sur votre compte ou encore pourrait le transformer en « monnaie fondante » qui disparaîtrait si elle n’était pas utilisée dans un délai prescrit.
Un « plan de Chicago » pour l’ère moderne
Le « plan de Chicago » est un programme qui vise à prendre le contrôle du système monétaire américain.
Ce plan a été conçu en 1933, durant la Grande Dépression. Le mémorandum était signé de sept professeurs de l’université de Chicago, d’où son nom. Il prévoyait un système dans lequel la création monétaire deviendrait le monopole du gouvernement fédéral.
Les ministères clés créeraient de l’argent par leurs dépenses (déficits) selon des priorités définies par les politiciens élus.
Certains éléments de ce plan furent adoptés par Roosevelt. D’autres, les plus radicaux, furent abandonnés. Nixon endossa cependant la responsabilité de la mort du dollar adossé à l’or.
Le plan a été altéré depuis sa première formulation, et il est devenu encore plus dangereux pour la monnaie saine, les libertés individuelles et la confidentialité financière.
Aujourd’hui, les gouvernements du monde entier accélèrent leurs projets de devises numériques.
Selon le plan de Chicago initial, le gouvernement « dépenserait » de l’argent qui n’existe pas, éliminant les soucis de plafond de la dette ou de devoir emprunter. Ainsi, la Banque centrale européenne dépenserait directement – en les créant – les 780 Mds€ pour le plan de relance européen pompeusement baptisé Next Generation EU… sans avoir à lever les fonds comme devrait le faire n’importe quelle autre entreprise ou institution.
Le plan de Chicago était conçu pour bétonner le monopole de la création monétaire par le gouvernement. Seuls les billets et pièces émis par le gouvernement avaient cours légal et pouvaient être utilisés dans les transactions courantes.
Ce n’était pas une coïncidence si la détention privée d’or fut légalement interdite en 1933 par un décret de Roosevelt. Toute forme de concurrence monétaire sapait la puissance du gouvernement et l’efficacité de la politique monétaire de la Réserve fédérale.
Quand la monnaie est la source du pouvoir politique et des privilèges, elle ne souffre pas de concurrence.
En définitive, Roosevelt n’adopta pas le plan de Chicago dans son intégralité. Le gouvernement se concentra sur de nouvelles émissions de dettes et de nouvelles dépenses (politique fiscale) pour sortir de la Grande Dépression. Le plan fut mis au placard. Jusqu’à maintenant.
Les cobayes chinois de la monnaie numérique de banque centrale
Les quatorzièmes jeux nationaux de la Chine se sont déroulés en septembre à Xi’an, capitale de la province de Shaanxi. Ce fut une répétition des Jeux olympiques d’hiver qui vont débuter en Chine en février 2022. Lors de ces deux événements, la monnaie numérique va jouer un rôle de premier plan.
La Chine a pu tester son « yuan numérique » à l’occasion des jeux de Shaanxi. Il ne s’agissait, pour l’instant, que de paiements sans espèces et d’argent crédité directement sur téléphone mobile.
Tout cela fait partie d’un plan. La banque centrale chinoise, la BPC, a publié un livre blanc au mois de juillet à propos de son yuan numérique. C’est le premier test important de monnaie numérique émise par un gouvernement.
Sentant la menace, trois sénateurs américains ont adressé une lettre au Comité olympique des Etats-Unis, pressant ce dernier d’interdire aux athlètes américains et aux visiteurs d’utiliser cette devise durant les jeux de Pékin.
Selon eux, la Chine emploie déjà de nouvelles technologies ou des technologies émergentes telles que WeChat pour « surveiller, menacer et arrêter des citoyens chinois ».
Quand la monnaie devient l’espion du gouvernement
Il s’agit d’utiliser la monnaie comme moyen de surveillance. Cette monnaie digitale chargée sur votre téléphone est de l’argent qui signale aux autorités ce que vous faites.
La technologie – surtout la monnaie numérique émise par les gouvernements et disponible sur votre téléphone – rend possible un niveau de centralisation, de surveillance et de contrôle dont Marx et Lénine n’avaient même pas rêvé…
La Chine pave la voie, exactement comme elle l’a fait avec les confinements au début de l’épidémie de Covid. Pensez-vous vraiment que les planificateurs fédéraux américains ou bruxellois ne suivront pas ce même chemin ?
Le contrôle de la monnaie leur donnera toujours plus de pouvoir.
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