Avec la reprise de l’activité économique vient celle du transport de marchandises… Sauf qu’il y a désormais tellement de produits transportés que des perturbations les empêchent de tous arriver à destination dans les temps.
No sugar tonight in my coffee
No sugar tonight in my tea
[Ce soir, pas de sucre dans mon café
Ce soir, pas de sucre dans mon thé]
– No Sugar Tonight, The Guess Who
Oui, cher lecteur, comme si la montée du niveau des océans et la baisse de la protection vaccinale ne suffisaient pas, voici quelque chose d’autre dont il faut s’inquiéter : les perturbations de chaînes d’approvisionnement.
Selon le Times :
« Biden annonce de nouvelles mesures pour faire face aux perturbations de chaîne d’approvisionnement. »
Selon la chaîne de télévision KHOU*11 :
« N’attendez pas ! Les cadeaux de Noël que vous devez acheter dès maintenant à cause des problèmes de chaîne d’approvisionnement. »
Selon CNBC :
« Les livraisons de véhicules électriques de Nio, le constructeur chinois, ont baissé en octobre en raison de perturbations de la production et de la chaîne d’approvisionnement. »
Votre marque de céréale favorite a disparu des rayons ? C’est un problème de chaîne d’approvisionnement.
Votre concessionnaire ne parvient pas à trouver la voiture que vous voulez ? C’est un problème de chaîne d’approvisionnement.
Le prix du gallon (3,7 l) de lait est désormais à 6,99 $ ? C’est un problème de chaîne d’approvisionnement.
Jusqu’à cette année, nous n’avions jamais entendu parler de problèmes de chaînes d’approvisionnement.
Alors que, pendant plus de 2 000 ans, on avait rarement fait état de ce genre de problèmes, on ne parle plus que de ça, désormais.
Des navires de transport s’accumulent au large du port de Long Beach, en Californie… alors que les Chinois tentent vaillamment de surmonter ces problèmes de chaînes d’approvisionnement en surchargeant les canaux d’acheminement en direction des Etats-Unis.
Et tout le pays est à cran et se demande si ces perturbations de chaîne d’approvisionnement vont gâcher Thanksgiving, Noël et l’« american way of life », le mode de vie américain.
Pourquoi maintenant ?
Mais pourquoi – après tant d’années exemptes de problèmes de chaîne d’approvisionnement – le monde en est-il soudain assailli ? Comment cela se fait-il ? A qui la faute, d’après vous ?
Adam Smith, moraliste et philosophe, a illustré la complexité de la répartition du travail dans l’Angleterre du XVIIIe siècle en décrivant une manufacture d’épingles ainsi :
« Un ouvrier tire le fil à la bobille, un autre le dresse, un troisième coupe la dressée, un quatrième empointe, un cinquième est employé à émoudre le bout qui doit recevoir la tête. Cette tête est elle-même l’objet de deux ou trois opérations séparées : la frapper est une besogne particulière ; blanchir les épingles en est une autre ; c’est même un métier distinct et séparé que de piquer les papiers et d’y bouter les épingles ; enfin l’important travail de faire une épingle est divisé en dix-huit opérations distinctes ou environ, lesquelles, dans certaines fabriques, sont remplies par autant de mains différentes […]. »
Plus de 200 ans plus tard, l’économie mondiale est bien plus compliquée.
Un groupe extrait et raffine le silicium, et un autre – comportant des chimistes, ingénieurs, métallurgistes, machinistes, mathématiciens, électriciens, agents de nettoyage et de sécurité, et Dieu sait qui d’autre – le transforme en « puces ».
Ces puces traversent ensuite l’océan le plus vaste du monde pour être utilisées dans des milliers de différentes « applications » selon lesquelles elles sont intégrées dans tout ce qui va du grille-pain aux capteurs de pression atmosphérique… lesquels sont assemblés par d’autres équipes s’appuyant sur des spécialistes, scientifiques et ouvriers des chaînes d’assemblage du monde entier… lesquels utilisent des composants, provenant d’Europe, d’Asie et d’Amérique du Sud, réalisés à partir des 118 éléments du tableau périodique et assemblés en millions de composants et de pièces… destinés à des millions d’autres produits finis.
Eh bien !
Et ça n’est même pas le fin mot de l’histoire… sur lequel nous nous pencherons vendredi.
1 commentaire
Les problèmes d’approvisionnement sont provoqués par les banques US, comme la JP Morgan, qui achètent les produits et font tourner au large les cargos pour spéculer sur le prix ou faire monter les prix… pour ensuite livrer dans les ports avec du retard. Voilà ce que c’est que les banques US, des spéculateurs qui attrapent à la gorge les consommateurs! Ce sont des salauds!