De Donald Trump à Zohran Mamdani, la politique américaine oscille entre populisme de droite et utopie dépensière.
« L’avenir est entre nos mains. » – Zohran Mamdani
« C’est le début des hostilités », a déclaré Donald Trump.
Il se trompe sur bien des choses, mais sur ce point… il a probablement raison.
La politique américaine semble aujourd’hui plongée dans une forme de dégoût ricochetant : lassés d’une folie, les électeurs sont tentés par une autre, rebondissant de la déraison vers l’absurdité. Et à moins que M. Trump ne brûle le Reichstag et ne suspende les élections, il y a fort à parier que les électeurs américains finiront par se retourner contre lui lors du prochain scrutin.
Comme Trump, Mamdani est un activiste, et un grand dépensier. New York dépense déjà plus, par habitant, que n’importe quelle autre grande ville américaine. Mamdani veut aller encore plus loin. Son principal argument de campagne : il n’est pas Donald J. Trump.
The Washington Post résume la situation ainsi :
« Cette élection portait entièrement sur Trump. Il a soutenu les principaux candidats républicains et a lié chacune de ces élections à sa croisade contre le coût de la vie : ‘Si le pouvoir d’achat est votre préoccupation, VOTEZ RÉPUBLICAIN !’, a-t-il posté sur les réseaux sociaux.
Mais les prix ont augmenté, Trump reste profondément impopulaire, et les candidats démocrates ont accueilli avec satisfaction le fait que leurs élections tournent autour de lui. Les sondages à la sortie des urnes montrent que la plupart des électeurs de Virginie et du New Jersey désapprouvent les politiques de Trump. »
Nous ne pensions pas que cela était possible : le peuple pouvait-il élire quelqu’un avec un programme pire que celui de Donald Trump ?
Eh bien, les New-Yorkais l’ont fait.
Forbes détaille ce que Mamdani compte mettre en œuvre :
- gel des loyers stabilisés ;
- épiceries appartenant à la ville ;
- arrestation de Benjamin Netanyahu ;
- bus et garde d’enfants gratuits ;
- réglementation des applications de livraison ;
- création d’un programme pour promouvoir les petites entreprises familiales.
Le programme de Mamdani prévoit de financer cet agenda par des hausses d’impôts, notamment une surtaxe de 2 % pour le 1 % des New-Yorkais gagnant plus d’un million de dollars par an. Il propose également de relever le taux d’imposition des sociétés de 9 % à 11,5 %, afin de l’aligner sur celui du New Jersey – une mesure censée rapporter 5 milliards de dollars supplémentaires par an à la ville.
Ce qu’il y a d’intéressant dans ces propositions (mise à part l’arrestation de Netanyahu), c’est que tout le monde sait – ou devrait savoir – qu’elles ne fonctionneront pas.
L’un de nos fils a vécu un temps à New York. (Brooklyn attire les jeunes comme le rocher de Lorelei attirait les bateliers ivres.) Nous lui avons apporté des meubles avec notre pick-up. Et nous avons été consternés : l’appartement était minuscule, délabré et hors de prix. La moquette des escaliers était spongieuse, sans doute d’époque – années 1960, au mieux. Le sol était gondolé. Et la salle de bains semblait sortie des débuts de la plomberie intérieure.
« C’est le contrôle des loyers, nous a expliqué un voisin. Aucun intérêt à faire des travaux : il est impossible d’augmenter le loyer. »
Tous les programmes gouvernementaux qui promettent quelque chose en échange de rien ne sont en réalité que des programmes de transfert. L’Etat fédéral ne produit aucune richesse : il se contente d’en prendre à certains pour la redistribuer à d’autres. La lutte politique n’est, au fond, qu’une compétition pour déterminer qui obtient quoi.
Et lorsque le public se lasse d’être dépouillé par un groupe, il se tourne simplement vers un autre.
Trump, par exemple, se vantait du marché boursier, qui a atteint plusieurs « sommets historiques » sous son mandat. Mais à moins que ces records ne se traduisent par une véritable création de richesse, la Bourse n’est qu’un autre outil de transfert. La plupart des Américains ne détiennent pas d’actions en quantité significative – ils sont, comme on dit à Wall Street, « à découvert » sur le marché.
Ainsi, lorsque la Fed fait grimper les cours en baissant les taux, le citoyen moyen s’appauvrit, au lieu de s’enrichir.
Les droits de douane, eux aussi, transfèrent de l’argent sans en créer : Trump affirme que les étrangers paieront, mais en réalité, l’argent passe de la classe ouvrière (les consommateurs) à la classe dirigeante (l’Etat fédéral, ses amis, ses donateurs et ses clients).
Le contrôle des loyers, de son côté, transfère la richesse des propriétaires vers les locataires – nombreux à New York. Et malgré la pénurie chronique de logements, entre 20 000 et 60 000 appartements à loyer stabilisé resteraient vacants, faute de moyens pour les remettre en état.
Le triomphe de Mamdani marque donc un simple passage d’un ensemble de politiques ratées à un autre. A droite comme à gauche, elles reposent toutes sur la même illusion : croire que quelque chose pour rien puisse être un choix politique durable et efficace.
Et désormais, la course est lancée pour savoir qui fera faillite en premier : New York ou les Etats-Unis.
La suite à venir… mais en résumé : Trump a probablement raison. Une fois que le public sera lassé de ses échecs, il ne renoncera pas à l’idée du tout pour rien – il la réclamera simplement sous une autre forme.
