Il est devenu prioritaire de garder des liquidités, et de privilégier l’or plutôt que les actions ou les obligations.
Si nous avions raison à propos de la tendance primaire, la chose la plus simple à faire pour un investisseur est simplement de se couvrir. Nous avons activé notre mode « sécurité maximale », c’est-à-dire que notre priorité est de garder des liquidités, et de privilégier l’or plutôt que les actions ou les obligations.
La plupart de nos abonnés ont plus de 55 ans. A cet âge, perdre de l’argent présente une menace plus grande que de ne pas en gagner davantage. Une personne plus jeune peut subir une grosse perte, en tirer des leçons et récupérer son argent plus tard. Voire en gagner encore plus.
Mais au-delà de 55 ans, cela devient de plus en plus difficile. Vous n’avez pas le temps de vous remettre d’une perte majeure. Notre stratégie est donc conçue avant tout pour éviter de tout perdre, tout en bénéficiant, sûrement et prudemment, des gains du marché. Nous achetons donc des actions lorsqu’elles ne sont pas chères, et nous les revendons lorsqu’elles le sont.
Utiliser le ratio Dow/or
Comment savoir si les actions ne sont pas assez chères, ou au contraire, trop chères ? Pour le déterminer, nous utilisons un modèle très simple, axé sur l’or.
L’or s’est avéré être le moyen le plus sûr et le plus fiable pour accumuler des richesses au cours des 3 000 dernières années. Nous nous focalisons donc sur le prix des actions, en termes d’or, pour savoir si elles sont vraiment bon marché ou chères. Et comme nous ne sommes jamais sûrs de rien, nous prévoyons une généreuse « marge d’erreur » pour éviter de subir une grosse perte.
Lorsque vous pouvez acheter l’ensemble des trente actions du Dow Jones pour cinq onces d’or ou moins, il est temps de vendre votre or, et d’acheter des actions. Lorsque le prix de ces actions dépasse les quinze onces d’or, il est temps de faire l’inverse, c’est-à-dire de vendre vos actions et d’acheter de l’or. A l’heure actuelle, avec un ratio Dow/or d’environ dix-sept, nous recommandons de conserver l’essentiel de votre patrimoine en liquidités ou en or, et de ne détenir que quelques actions dont vous estimez que le prix est juste. Nous maintiendrons cette position jusqu’à ce que le ratio tombe à cinq, ou moins.
La dernière tendance primaire s’est installée lorsque Paul Volcker a remédié à l’inflation et a sauvé le système monétaire post-1971. Suite à quoi, les feds ont amplifié la tendance en baissant et en maintenant les taux d’intérêts trop bas, pendant trop longtemps (sous la barre de zéro, ajusté à l’inflation).
Notre intuition nous dit qu’ils vont aussi amplifier la tendance primaire actuelle, en nous dirigeant tout droit vers une baisse des prix des actifs et une hausse de l’inflation et des taux d’intérêt. Ils creuseront les déficits budgétaires, en engageant les Etats-Unis dans des guerres inutiles et en sapant le dollar américain par des sanctions et des saisies. Enfin, ils draineront de plus en plus les capitaux de l’investissement réel, pour les dilapider dans des gâchis gouvernementaux.
Mais le moment où la hausse des taux d’intérêt déclenchera une vague de panique du marché obligataire pourrait survenir bientôt, ce qui ferait grimper le coût des fonds empruntés par le gouvernement à des niveaux inatteignables. C’est alors que le piège de « l’inflation ou la mort » se refermera. Le gouvernement sera alors contraint de choisir entre le fait « d’imprimer » plus d’argent, ou laisser mourir l’économie, criblée de dettes.
Une montagne de dettes
L’objectif de la politique des taux ultra-bas du gouvernement avant 2022 était de créer une montagne de dettes. Dans le monde, cette dette a atteint plus de 300 000 milliards de dollars. La dette du gouvernement américain, à elle seule, atteignait près de 35 000 milliards de dollars. La dette totale des Etats-Unis (gouvernement, entreprises et ménages) s’élève désormais à près de 100 000 milliards de dollars, ce qui représente presque quatre fois le PIB du pays.
Il s’agit d’une dette plus importante que celle qui peut être supportée ou gérée dans un environnement où les taux d’intérêt sont élevés. Paul Volcker a poussé le taux des fonds fédéraux à 20% pour étouffer l’inflation dans les années 1970. Ce n’est plus possible. Même un taux de 10% s’abattrait sur les marchés financiers comme un marteau sur un oeuf.
Le gouvernement n’a plus que deux choix : l’inflation ou la mort. Soit l’inflation continue (avec des taux réels bas et de gros déficits) ou bien il réduit radicalement les dépenses, ce qui déclenchera des faillites majeures, des défauts de paiement et une dépression… tuant ainsi l’économie de bulle que ses taux ultra-bas ont créée.
Comment envisager la suite ?
Nous pensons savoir ce qui nous attend. Voyez-vous, les grands empires suivent aussi des schémas et des modèles. Ils s’élèvent. Ils s’écroulent. Tous.
En 1992, les Etats-Unis ont eu l’opportunité d’une vie. L’Union soviétique s’est dissoute. Les oligarques ont pris le relais et ont commencé à vendre des matières premières, en vrac, à bas prix.
Les Chinois, pendant ce temps, avaient décidé qu’ils prendraient la « route capitaliste ». Dans les années 1990, ils ont baissé les coûts des produits finis.
Ses ennemis écartés et ses coûts de consommation en baisse… Les Etats-Unis auraient pu réduire leur budget militaire (un « dividende de la paix ») et utiliser l’argent pour renforcer leurs industries et leurs infrastructures nationales.
A la place, ils ont envahi l’Irak et ont fait la guerre en Afghanistan. Ensuite, ils ont soutenu les guerres en Ukraine et à Gaza. Le budget militaire a explosé à la hausse. Leur réputation a chuté. Et la dette est montée en flèche.
Nous pensons que cet échec s’avérera fatal pour l’empire. La tendance primaire actuelle sera exacerbée et les prix des actifs chuteront à des niveaux scandaleusement bas (en termes réels).
L’échec financier, combiné au chaos social et politique, risque de provoquer un fiasco majeur. A l’approche des élections au Royaume-Uni et aux Etats-Unis, les choses pourraient changer, mais c’est peu probable.
Nous vous conseillons plutôt de boucler votre ceinture. Placez-vous du bon côté de la tendance primaire. Apprenez à regarder les prix du marché en termes concrets, pas en faux termes. Entourez-vous d’amis qui voient le monde pour ce qu’il est, et trouvez un moyen d’y naviguer ensemble.