Paul Volcker a sauvé le dollar dans les années 1980 – et permis à cette « fausse monnaie » de devenir la devise de réserve mondiale. Aujourd’hui, nous en payons le prix…
Mercredi, nous avons étudié notre théorie selon laquelle aucune devise purement fiduciaire n’a jamais survécu à un cycle de taux d’intérêt complet.
Aujourd’hui, nous la mettons à l’épreuve… une fois encore !
Notre hypothèse de départ : tous les dégâts engendrés par le Covid-19… et par le confinement universel désastreux des gouvernements… ne sont qu’un prélude.
L’économie a rétréci. 38,6 millions d’emplois ont été perdus rien qu’aux Etats-Unis. La production industrielle et manufacturière a été atteinte de plein fouet. Les ventes au détail ont connu une chute record au mois d’avril.
L’industrie ne s’est jamais remise de la crise de 2008-2009 – de sorte que ce sont les secteurs des loisirs, de la restauration et de l’hôtellerie qui ont engendré quasiment toute la croissance de ces 10 dernières années.
A présent, tous les éléments liés aux loisirs, au tourisme et à la restauration – le seul canot de sauvetage disponible pour la classe ouvrière après le naufrage de l’industrie – ont été torpillés par les autorités.
Où est-ce que tout cela nous mène ?
Tout cela n’était qu’un échauffement… comme des artistes de second rang préparant le public à la vraie tragédie qui arrive. Aussi idiot qu’il ait été de fermer l’économie entière, il est encore plus idiot de prétendre qu’on peut remplacer de vraies pertes économiques par de la monnaie papier vide et sans valeur.
Nous allons nous retrouver à court de métaphores pour décrire ce phénomène. Les anciennes formules – imprimer de l’argent « à ne plus savoir qu’en faire »… « à tour de bras »… « jusqu’à plus soif » – ne semblent plus suffire.
La folie d’impression monétaire a commencé, rappelez-vous, le 17 septembre 2019. C’est à ce moment-là que les grandes banques ont découvert qu’elles avaient besoin de plus de cash pour acheter les obligations gouvernementales.
La Réserve fédérale est intervenue sur les marchés de rachats au jour le jour, avec son programme de folie repo. Au cours des semaines qui ont suivi, achetant des obligations avec de la fausse monnaie, elle a ajouté 3 000 Mds$ de nouvel argent au système financier US.
Tout le monde sait où cela nous mène. L’émission de dette corporate, par exemple, devrait doubler cette année. Les PDG (déjà profondément endettés) obtiennent de l’argent aux taux les plus bas de l’Histoire… tandis que les acheteurs obligataires savent qu’ils peuvent espérer se débarrasser de ces cochonneries auprès des autorités à des prix plus élevés.
Au milieu de la pire crise économique de ces 90 dernières années au moins, les spéculateurs font grimper les actions à des niveaux constatés d’ordinaire au plus haut d’un boom.
Fou ? Bien sûr… mais ils comptent sur l’impression monétaire des autorités pour les faire grimper plus encore.
Revenons un peu en arrière pour voir comment nous en sommes arrivés là…
Plancher générationnel
Après la Deuxième guerre mondiale, les taux d’intérêt remontaient depuis un plancher générationnel. Ensuite, ils ont grimpé pendant 36 ans environ.
Le système de monnaie papier des Etats-Unis a commencé le 15 août 1971. Toute l’arnaque de la fausse monnaie se serait probablement effondrée dans les années 80… sans le président de la Fed de l’époque, Paul Volcker.
Démontrant un courage et une force d’âme rares chez un fonctionnaire, Volcker a contraint le dollar à se comporter comme si c’était du vrai argent.
En d’autres termes, alors que l’inflation et les taux d’intérêt grimpaient à des niveaux à deux chiffres durant les années 1980, il a mis le taux directeur de la Fed jusqu’à 20%. Cela a causé une récession – mais a sauvé le système du dollar factice.
Ce sauvetage de la part de Volcker a donné au dollar une vie plus longue que prévu… et a mené les gens à penser que le dollar était une devise fiable pour le long terme. Si jamais il y a une autre crise, se sont-ils dit, il y aura sûrement un autre fonctionnaire têtu comme Volcker pour rétablir la situation.
Un « nouveau » dollar
Nous sommes désormais dans la 49ème année du système de fausse monnaie. La planche à billets est chauffée à blanc.
Mercredi, nous avons vu que le cycle de taux d’intérêt dure 60 ans environ. Il faut une génération pour apprendre… et une autre pour oublier, avons-nous résumé.
Le dernier sommet (en termes de rendements) s’est produit en 1981. Le prochain devrait se situer aux environs de l’an 2040. Quelque part entre les deux – c’est-à-dire en ce moment ou à peu près – la tendance devrait passer d’une chute des taux à une hausse des taux. En d’autres termes, une hausse des taux est en chemin.
D’ici à la fin de cette tendance – couronnée par un nouveau sommet du cycle des taux d’intérêt –, nous devrions voir des taux d’inflation bien plus élevés… voire carrément de l’hyperinflation.
Ensuite, afin d’échapper à la catastrophe financière, les autorités américaines introduiront probablement un « nouveau » dollar… peut-être adossé à l’or… peut-être une forme de devise numérique. Qui sait ?
Bienvenue dans la Dépression Trump
Nous venons de passer le point de non-retour, sans le moindre Volcker en vue. La Dépression Trump se profile à l’horizon.
La nécessité est mère de l’invention… mais aussi père indigne de sottises catastrophiques. Dos au mur, les gens sont prêts à faire à peu près n’importe quoi… aussi idiot ou absurde que ce soit.
Déjà, à peine la moitié des Américains travaillent. Et personne – républicains ou démocrates – n’a de plan pour gérer tout cela, à part imprimer encore plus de fausse monnaie pour « remplacer » les pertes causées et « relancer » l’économie afin qu’elle revienne à la « normale ».
C’est la recette du désastre. Il faut vraiment être diplômé d’économie pour ne pas s’en rendre compte.