Nous entrons dans la phase finale d’un désordre financier extrême. Les intervenants pensent que la Fed saura maîtriser la bulle… mais est-ce bien vrai ?
Le bilan de la Fed a augmenté de près de 3 200 Mds$ en 43 semaines.
Un rally historique a vu les cours des actions terminer 2020 à des niveaux historiques.
Les conditions financières se sont assouplies de façon spectaculaire, avec une année record d’émissions d’obligations aussi bien de bonne qualité qu’à haut rendement.
Ajoutez les introductions en Bourse et les SPAC… et on obtient une année qui a été marquée par une augmentation colossale des volumes de négociation tant pour les actions que pour les options.
Les fragilités financières se sont été révélées – puis apparemment résolues grâce à la générosité de la Réserve fédérale et de la communauté des banques centrales mondiales.
L’hypothèse de travail selon laquelle les bulles ne font qu’enfler et nécessitent toujours plus d’alimentation monétaire se trouve une fois de plus vérifiée : plus on se rapproche de la fin, plus il faut injecter de monnaie pour soutenir la bulle.
Les phases finales sont des ogres. Les bulles sont condamnées soit à enfler, soit à éclater. Ce que j’exprime régulièrement vulgairement : c’est marche ou crève.
Hors de contrôle
Je vais plus loin aujourd’hui – avec la conscience que je suis peut-être en avance, mais tant pis, je prends le risque de dire que la bulle est hors de contrôle. Le désordre monétaire est maintenant aigu et hautement déstabilisant.
Les exemples du Bitcoin et de Tesla vont dans ce sens – mais aussi la hausse des rendements du 10 ans américain et la folie sur les émergents.
Le système commence l’année 2021 sous le signe « des excès de la phase terminale » du cycle de 70 ans qui a débuté au lendemain de la Deuxième guerre mondiale, comme le démontre le gestionnaire de hedge fund Ray Dalio.
L’assaut contre le Capitole américain est révélateur de l’impasse politique. Les infections au Covid-19 continuent de devenir incontrôlables.
Pendant ce temps, Tesla a bondi de 25% (794% en glissement annuel) – augmentant sa capitalisation boursière à 834 Mds$. Le bitcoin a dépassé les 40 000 $ vendredi dernier, avec des gains d’une semaine et d’un mois de 38% et 100% respectivement.
Les petites capitalisations du Russell 2000 ont bondi de 5,9%. L’indice des services pétroliers de Philadelphie a grimpé de 13,6%. L’indice Goldman Sachs Most Shorted a pris 10,1% en une semaine.
Un signe important
Il commence à y avoir des discussions sur les « bulles » : c’est un signe qui indique que l’excès est devenu flagrant.
Néanmoins, la confiance dans la capacité de la Réserve fédérale à soutenir le boom est plus profondément enracinée que jamais.
Les mesures de crise sans précédent de l’année dernière ont enhardi la spéculation financière. Les fragilités sous-jacentes ne sont plus prises en compte, sauf pour renforcer la spéculation : les marchés sont persuadés que les autorités n’ont plus le choix.
L’opinion générale est que le risque peut être facilement ignoré : la Fed a tout sous contrôle, elle veillera à ce que jamais les conditions financières ne deviennent serrées.
Mais la Fed peut-elle maintenir des conditions financières ultra-souples dans tous les cas et toutes les circonstances ?
C’est ce que nous verrons demain.