Par Raphaël Garaud (*)
En France et en Europe nous avons, semble-t-il, plutôt bien résisté aux secousses et bouleversements du premier trimestre. Les publications de résultat de part et d’autre de l’Atlantique sont plutôt conformes aux attentes — voire moins mauvaises que prévues, bancaires mises à part. Alors ça y est ? La crise est finie ? Nous repassons à l’achat ?
Les experts ont de grosses craintes pour l’avenir…
Hélas, non, cher lecteur ; pas encore. Pour le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, l’économie n’évolue "en aucun cas sur un terrain sûr".Le hic, c’est que pour nombre d’analystes, la crise et le ralentissement mondial nous rattraperont aux deuxième et troisième trimestres.
"La croissance en France et en Allemagne semble avoir bien résisté au premier trimestre malgré ce qu’on pouvait pressentir, mais cela décale d’autant le creux du cycle car on n’est pas insensible au ralentissement mondial",explique Jean-Christophe Caffet, économiste chez Natixis.
"Le deuxième trimestre devrait marquer une sorte de contrecoup après le premier, et ça ne devrait pas être meilleur au troisième",avertit-il.
Leur indicateur ? Le moteur de notre croissance : la consommation des ménages. Elle a ralenti… comme prévu, mais le coup de frein de -1,7% en mars fait craindre le pire pour l’activité. Du coup, les maigres prévisions de croissance pour 2008, déjà revues à la baisse entre 1,7% et 2%, risquent fort de ne pas être atteintes.
Et les autres chiffres ne plaident pas pour une relance de la consommation :
– le chômage tend à remonter en mars… après des mois de baisse ;
– les prix augmentent (0,8% en mars et 3,3% sur une année glissante en France). L’inflation se situe dans la Zone euro, en mars 2008, bien au-dessus des 2% fixés par la BCE, à 3,6% contre 1,9% en mars 2007.
Une économie qui ralentit et une inflation qui augmente rappellent de bien mauvaises périodes. La BCE devra tôt ou tard revoir son taux directeur à la baisse. Ace sujet, un panel d’économistes interviewés par Reuters anticipe deux baisses d’ici la fin de l’année, ramenant le taux directeur à 3,5%. Mais la BCE aura-t-elle la possibilité de baisser ses taux face à la montée de l’inflation ? Sacré challenge.
Les Etats-Unis jouent leur place dans cette crise
Du côté des Etats-Unis, la croissance est finalement ressortie positive au premier trimestre, à 0,5%. Ouf. Certains économistes osent même anticiper une petite reprise mais la situation reste tendue :
– le pétrole à 127 $ freine la consommation des ménages américains ;
– le taux de chômage est en hausse, à 5,1% ;
– le marché immobilier reste déprimé ;
– malgré les interventions de la Fed et d’autres banques centrales, le marché du crédit se durcit : les banques restent méfiantes même entre elles ; les ménages sont pris à la gorge.
Les Etats-Unis ne pourront rester longtemps dans la situation économique où ils sont, car ils jouent actuellement leur statut de leader… et le rôle du dollar en tant que devise mondiale [Et la situation est loin d’être gagnée, comme le confirme Addison Wiggin dans son dernier livre — restez à l’écoute…].
Le challenger est l’Asie.
Les Etats-Unis ont évidemment besoin des Chinois comme les Chinois ont besoin d’eux : 60% des exportations chinoises sont à destination des Etats-Unis… et ces derniers maintiennent leur consommation grâce à ces produits bon marché.
Mais la croissance asiatique est bien plus élevée que celle des USA, et leur monnaie pourrait supplanter le dollar dont la valeur diminue fortement ! Un rééquilibrage se produira sans nul doute… Il se fera de toute manière dans la douleur ; il faut juste s’y préparer au maximum.
Vous l’avez compris : pour moi, la situation réelle de notre économie n’est pas réjouissante. Cependant, dans certains secteurs, de belles valeurs continueront de croître. Lesquelles ? Les valeurs saines, les leaders de leur marché, les sociétés indispensables. Précisément celles que je vous aide à détecter mois après mois dans Vos Finances – La Lettre du Patrimoine…
Meilleures salutations,
Raphaël Garaud
Pour la Chronique Agora
(*) Raphaël Garaud est le rédacteur en chef de Vos Finances – La Lettre du Patrimoine. Ce service d’information financière offre à ses membres des moyens exclusifs et fiables de protéger et d’accroître leur patrimoine. Actions, fiscalité, immobilier, investissements alternatifs… Vos Finances – La Lettre du Patrimoine ne laisse rien au hasard lorsqu’il s’agit de faire fructifier votre capital.