Et voilà une semaine financière qui se termine avec des marchés actions en mode rebond.
Les marchés sont alléchés et calmés par la perspective de l’arrêt de la hausse des taux directeurs de la Fed et de voir des milliards de dollars déversés par la Chine dans son système financier. Le Brexit, hard ou soft, ne fait plus peur.
Du coup, La Chronique a vagabondé dans le domaine politique et le débat s’est animé.
Un lecteur rebondissait lundi parce que je considérais que les flammes de l’enfer fiscal nous léchaient déjà les pieds : « les taux ne montent pas parce que les zinzins pensent que les contribuables paieront quand il le faudra. Tant qu’il n’y a pas de révolte fiscale tout baigne dans le beurre. »
Ce lecteur écrivait en substance « soyons civilisés, volons », tenant le discours selon lequel il serait bon de dépouiller les riches car les pauvres avaient besoin d’argent.
Du coup, je l’ai traité (publiquement) de parasitocrate — « quelqu’un qui forge ou détourne les lois et les règlements pour obtenir quelque chose contre rien, pour forcer un échange gagnant (pour lui) et perdant (pour l’autre) ».
Un commentaire de « Gérard » enfonçait le clou :
« Dès qu’une personne politique est élue, elle se tourne vers les lobbies qui ont fourni l’argent de son élection. La loi votée sera donc une astuce favorisant certains intérêts ; pas ceux du Peuple. On favorise aussi les journalistes pour les mêmes raisons.
Notre démocratie n’est qu’une façade, un décor de cinéma peuplé d’acteurs qui ne défendent que les intérêts de leur caste et ceux des lobbies.
Inutile d’espérer qu’ils résolvent les problèmes du Peuple ».
Mais oui, c’est vrai, il est inutile d’espérer d’un gouvernement qu’il résolve nos problèmes. Ce n’est pas du tout son rôle. On lui demande de faire respecter des lois justes.
« Ce n’est pas parce que les hommes ont édicté des lois que la personnalité, la liberté et la propriété existent.
Au contraire, c’est parce que la personnalité, la liberté et la propriété existent que les hommes font des lois ».
Frédéric Bastiat
Et Bill Bonner de poser la question douloureuse : « élit-on les meilleurs ? »
« Parmi les théories du gouvernement démocratique se trouvent certaines des affirmations les plus folles, les plus extravagantes et les moins exactes de la mythologie moderne.
L’idée générale : les foules élisent les meilleurs et les plus intelligents — ou du moins pas les plus bêtes et les plus vénaux — pour les représenter à la tête du pays ».
En France, si nous nous penchons sur les résultats, force est de constater que nous n’élisons pas les meilleurs. Malgré un Etat omniprésent, contrôlant 57% de l’économie, les gens sont mécontents. Ce qui a d’ailleurs obligé le Trésor à un récent louable effort de transparence sur la répartition des dépenses.
Bill Bonner ironisait sur notre « Grand Débat – Grand Blabla » mais les « gilets jaunes » ont au moins le mérite de servir de révélateur.
« La démocratie moderne, en revanche, dépend autant de la fraude que de la force. Les conquérants de l’élite font semblant de répondre à ‘la volonté du peuple’. Mais le vrai jeu reste le même — ils utilisent des mythes et des foutaises (en lieu et place de lances et d’arbalètes) pour prendre le contrôle du gouvernement et l’utiliser pour extraire ce qu’ils veulent.
Le problème, c’est qu’à mesure que les élites prennent de plus en plus, le reste de la population commence à gémir et grogner. »
Alors tentons de conclure (la semaine et non pas ce sujet inépuisable).
Avec des lois bien faites :
Une minorité ne devrait pas pouvoir opprimer une majorité.
ET
Une majorité ne devrait pas pouvoir opprimer une minorité.
Pour cela, il faut que les gouvernements, à tous les niveaux, soient réduits à la portion congrue.
Si on en revient au fameux tableau du Trésor, sur 1 000 € de dépenses publiques, les fonctions régaliennes de l’Etat n’absorbent finalement que 60 €. Pas si cher que ça d’avoir un Etat minimal. Ça tombe bien, car c’est nous qui payons.
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Réduire l’Etat à ses fonctions régaliennes permettrait d’élargir considérablement le champ de la liberté économique, mais au travers des forces de police et des lois l’Etat serait encore en capacité d’opprimer les citoyens dans de nombreux domaines.