Macron a officiellement demandé à l’UE de renoncer au critère plafonnant le déficit budgétaire à 3% du PIB. Cette stratégie ouvre la voie à un endettement public sans limite destiné à préserver provisoirement la paix sociale. Attention aux dérapages incontrôlés…
C’est officiel : le ministre des Affaires européennes, Clément Beaune, jusqu’en juillet conseiller diplomatique d’Emmanuel Macron à l’Elysée, a donné une interview à l’AFP pour réclamer un abandon du critère de 3% de PIB au maximum pour le déficit public, tel qu’il est écrit dans le traité de Maastricht.
Il y a peu de chances pour que cette demande suscite un enthousiasme débordant chez nos partenaires européens. Mais elle lève le voile sur la fuite en avant française.
Macron en pleine fuite en avant sur les dépenses publiques
Depuis le confinement, Emmanuel Macron a une stratégie simple, qui est aussi sa stratégie électorale pour 2022 : dépenser sans compter pour assurer sa réélection. Le plan de relance à 100 Mds€ en a constitué une illustration. On affiche une série interminable de lignes, chacune présentant une action avec un nombre à dix chiffres au minimum.
On n’est pas sûr que cela serve vraiment à quelque chose, mais cette stratégie de communication donne au petit peuple le sentiment qu’on s’occupe de lui et qu’il peut dormir tranquille.
Certains esprits chagrins se sont inquiétés de voir les promesses de milliards défiler sans aucun début de stratégie pour les rembourser, par exemple en diminuant les dépenses publiques.
… Et cette réponse est très simple : on remboursera la dette par de la dette (ce que certains ont appelé de la dette perpétuelle), et aucun effort ne sera demandé à personne. Pour en être sûrs, nous allons négocier les traités par lesquels nous nous engagions à un peu de discipline budgétaire.
Bref, on se demandait quand la France rentrerait dans les clous. Emmanuel Macron explique qu’il vaut mieux supprimer les clous.
Les risques de crise de la dette sont déjà là
Bien entendu, tous les pays ont commencé à s’endetter pour faire face aux urgences liées à l’épidémie de Covid-19. Mais sur ce point, la prise de risque est également importante dans de nombreux pays, comme l’a pointé l’agence de notation Standard & Poor’s.
Comme en 2010, les banques européennes concentrent les risques en achetant massivement les dettes souveraines de leur pays.
Il suffirait donc que l’un de ces pays peine à faire face à ses échéances pour que les banques nationales soient elles aussi entraînées dans une crise de la dette dont les effets seraient dévastateurs. Et ce pays pourrait tout à fait être la France.
On comprend bien le problème qui se pose à Emmanuel Macron. Soit il dit la vérité aux Français, et il perd les élections. Soit il la leur cache et il conserve une chance d’être réélu. Mais il prend le risque d’une crise qui sera terrible pour le pays.
En posant ce dilemme, nous connaissons déjà la réponse du président. Il suffit de voir comment il a verrouillé les chaînes de télévision pour comprendre que la France se prépare à un bel exercice de propagande pour les deux ans à venir, avec la complicité des médias grand public. Le délire devrait être collectif et savamment entretenu jusqu’aux élections présidentielles.
Ceci signifie qu’il faut se préparer à l’éventualité d’une crise sur la dette française d’ici à 2022 et bien en anticiper les effets.
Les hausses d’impôt sont inévitables
Autant dire que nous ne croyons absolument pas aux délires présidentiels sur la stabilité fiscale.
Assez rapidement, la France devra se défendre contre les spéculations des marchés financiers sur sa capacité à rembourser ses dettes. Là aussi, on connaît les réflexes de la technostructure française : les prétextes ne manqueront pas pour éviter de toucher aux privilèges des fonctionnaires.
Si quelques mesures de réduction des dépenses sont ordonnées, elles ne pèseront guère par rapport aux hausses d’impôts dont les contours sont déjà connus : alignement de la fiscalité du patrimoine et ciblage des retraités les plus aisés (mais pas seulement… la CSG des retraités devrait être augmentée assez rapidement).
Il faut donc, d’ores et déjà, mettre à l’abri ses économies et surtout protéger le plus intelligemment possible son patrimoine pour éviter la spoliation. Et, dans cette stratégie, il faut penser au patrimoine immobilier, mais aussi au patrimoine financier.
Nous reviendrons sur ces sujets dans les semaines à venir. D’ici là, il faut bien comprendre que le pouvoir cherche à endormir les esprits par des propos démagogiques, mais le réveil sera brutal.