Le « match à mort » entre Trump et ses opposants est lourd de conséquences pour les investisseurs à l’approche des élections de 2020.
En avril 2017, au tout début du gouvernement Trump, j’ai publié un article d’Intelligence stratégique intitulé La nouvelle guerre civile américaine.
À l’époque, le pays digérait encore l’élection d’un outsider de la politique, ex-démocrate désormais républicain, sans aucune expérience d’élu l’ayant préparé à la fonction présidentielle.
Les partisans de Trump étaient euphoriques. Peu d’entre eux arrivaient à croire qu’il ait réellement gagné (je faisais partie des rares analystes ayant prédit avec exactitude sa victoire).
Quant aux détracteurs de Trump, ils étaient en état de choc et profondément déprimés. La victoire de Hillary Clinton était si fermement attendue qu’il a fallu deux semaines rien que pour intégrer la réalité de la victoire de Trump, et à plus forte raison élaborer une contre-attaque. Mais certains de ses détracteurs disposaient bien d’un plan. Ce plan anti-Trump du Deep State avait été élaboré avant même l’élection.
Cela s’apparentait davantage à une tentative de coup d’État, une démarche illégale visant
à faire tomber un responsable dûment élu.
Ce « coup d’État » du Deep State a d’abord consisté à persuader les grands électeurs du collège électoral de faire fi de leur devoir en votant en faveur de Hillary Clinton (Trump a remporté le vote du collège électoral le 19 décembre 2016, par 304 voix contre 227). Sur ce total, un revirement de la part de 43 grands électeurs seulement, aurait suffi pour que Hillary Clinton soit présidente.
Trump aurait dû l’emporter par 306 voix, mais deux « grands électeurs déloyaux » de l’État du Texas l’ont lâché et voté pour John Kasich et Ron Paul. Cela a permis de rappeler que les voix du collège électoral ne sont pas garanties, même après le décompte du vote populaire.
Après cet échec, la tentative de « coup d’État » s’est poursuivie début janvier 2017 avec la fuite d’un faux (fake) « dossier russe » destiné à embarrasser Trump au point qu’il démissionne avant son investiture, et que cela permette l’investiture de Mike Pence. Cette démarche a également échoué.
Dès l’investiture de Trump, l’assaut mené à son encontre par le Deep State et les médias s’est poursuivi, au moins pour faire dysfonctionner son gouvernement – si ce n’était pour l’écarter de ses fonctions – et poser les premières pierres de sa défaite aux élections de 2020.
Aujourd’hui, cela a l’air évident, mais début 2017, on n’appréhendait pas toute l’intensité et la longévité de l’attaque. Voici ce que j’avais écrit à l’époque :
« Vous aimeriez probablement croire que le choc immédiatement consécutif à la victoire de Trump s’est atténué. Trump a prononcé son discours d’investiture, un autre face au Congrès lors d’une session conjointe, et est dans le dernier tiers de ses ‘100 premiers jours’.
Dès lors, on aurait pu penser que la Maison Blanche serait plongée dans une routine de travail et que l’opposition s’apaiserait.
C’est totalement faux. En réalité, les États-Unis vivent une deuxième Guerre de Sécession. Cet état de fait ne va pas disparaître, mais s’intensifier jusqu’à ce que le président Trump soit politiquement ‘désactivé’, ou que ses opposants soient politiquement mis sur la touche.
[…]
Cette nouvelle Guerre de Sécession n’est ni violente, ni sanglante mais ses enjeux sont extrêmement élevés. Elle se livre sur les questions de ‘nationalisme versus mondialisation’, de ‘sécurisation des frontières versus leur ouverture’, sur des questions de commerce, de monnaie saine, de production nationale et de soi-disant ‘progressisme versus les traditions’.
[…]
Cette Guerre de Sécession va au-delà des foires d’empoigne habituelles liées au processus politique. Là, il s’agit d’un combat à mort. Les premières attaques réussies, engagées contre la Maison Blanche, ont enhardi les opposants de Trump. Ils ont ouvertement appelé à la destitution ou cherché à créer les conditions d’une démission forcée, dans un contexte où aussi bien les républicains que les démocrates s’en prennent au président.
[…]
Les deux camps prennent fermement position pour une longue bataille. »
Deux ans plus tard, nous voyons bien que le scénario que j’avais ébauché en 2017 s’est déroulé exactement comme je l’avais décrit. À l’époque, je disais que l’opposition virulente à l’encontre de Trump provenait de trois principaux vecteurs : le Deep State, la résistance et les médias.
Les menaces de l’anti-Trumpisme
Le Deep State est composé d’innombrables bureaucrates bénéficiant d’un emploi à vie et campant sur leurs positions, protégés par le statut de la fonction publique et capables de déstabiliser Trump en dissimulant certains documents, en faisant traîner les projets de mesures, en organisant des fuites dans la presse et en ne répondant pas aux demandes d’information du Congrès.
Au plus haut niveau du FBI et de la CIA, leurs démarches ont été encore plus malveillantes, avec entre autres des écoutes téléphoniques, de l’espionnage, la fabrication de fausses accusations et des mensonges prononcés devant le Congrès. Trump n’ayant pas vraiment réussi à déraciner le Deep State (il le contourne, essentiellement), leur démarche persiste.
La résistance regroupe d’anciens hauts fonctionnaires, des « community organizers1 », des agitateurs professionnels et des voyous néofascistes ayant recours à la violence, tels que les « antifas ». Ils sont unis par une seule et même cause : contrecarrer Trump et le vaincre.
Ils disposent de financements confortables (principalement via des versements de plusieurs milliards de dollars provenant de banques internationales, et distribuées par l’ancien procureur général Eric Holder, non pas aux clients des banques mais à des groupes communautaires ayant des sympathies pour Obama).
À l’instar du Deep State, la résistance n’a pas faibli et elle est plus forte que jamais.
Quant aux médias, il y a peu matière à débat. Leurs a priori sont bien connus, et leurs attaques contre Trump sont incessantes. Certaines études menées par des institutions respectées ont montré que la couverture média de Trump était entre 80 et 90% négative (en fonction des études).
Considérant que Trump bénéficie d’une couverture média sur Fox News qui lui est généralement favorable, cela veut dire que la couverture est à près de 100% négative sur les autres plateformes. Certains attaquants ont démissionné dans la disgrâce ou été renvoyés à juste titre (James Comey, Peter Strzok, James Baker et Lisa Page, du FBI, entre autres), tandis que d’autres sont décédés ou ont quitté leurs fonctions politiques (John McCain, Jeff Flake, John Kasich, etc.). Mais les attaques persistent et sont toujours aussi intenses.
De nouveaux attaquants ont pris du galon, notamment Adam Schiff, président du comité du renseignement de la Chambre des représentants, et Jerome Nadler, président du comité
judiciaires de la Chambre des représentants. Bien entendu, dans les médias, les attaques n’ont jamais cessé, malgré le remplacement occasionnel de certains chroniqueurs et journalistes.
Ces attaques proviennent essentiellement des médias suivants : Washington Post, New York Times, ABC, NBC, CBS, NPR, entre autres chaînes d’idéologie similaire. Bien que certains personnages soient entrés en scène puis aient disparu, la démarche anti-Trump continue. Et cela ne va pas changer.
Malgré la ténacité personnelle de Trump face à ces attaques, la résistance se poursuit dans la rue, avec des attaques menées contre des conservateurs qui tentent d’exercer leur droit à la liberté d’expression. La résistance considère le discours conservateur comme un « discours haineux » et, par conséquent, ne méritant pas la liberté d’expression.
C’est exactement ce qu’Orwell avait prédit en 1949. Big Brother et la police de la pensée se portent bien.
À présent, les forces anti-Trump se focalisent sur autre chose. Trump n’a pas été écarté de ses fonctions, contrairement à ce qu’elles souhaitaient. La liste de ce que Trump a accompli est longue et impressionnante. Le rapport Mueller tant attendu, concernant la « collusion » entre Trump et la Russie, est décevant et ne montre aucune collusion. Trump est sur le point d’achever un premier mandat essentiellement réussi.
Alors la résistance, avec l’aide du Deep State et des médias, concentre désormais son attention sur les élections de 2020. Les efforts déployés pour harceler et détourner l’attention de Trump sont désormais principalement destinés à affaiblir ses chances de réélection, et à favoriser l’élection d’un opposant figurant parmi les candidats démocrates.
Edmen IS