▪ C’est l’heure du bilan de ce premier semestre. Bonne nouvelle : cette fois encore, les small caps ont surperformé les blue chips.
▪  L’indice small  caps remanié… et beaucoup plus large
 L’indice CAC Small prend 15,5% depuis le 1er janvier alors que le CAC 40 ne gagne  que 5,3%. C’est donc trois fois mieux.
 
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En fait, l’indice CAC Small a remplacé l’indice CAC Small 90 le 21 mars dernier. Il comprend aujourd’hui 238 valeurs — contre 90 avant. Le poids des entreprises y figurant dépend de leur capitalisation mais également de leur flottant. En fait, pour calculer le poids de chaque valeur dans l’indice, Euronext pondère la capitalisation et le flottant.
Je vais vous donner un exemple. Le 31 mai dernier, la capitalisation d’Artprice.com était de 184 millions d’euros (mero), mais le véritable flottant du groupe n’était que de 128 mero. C’est ce dernier chiffre qui a été retenu dans le calcul de la pondération du titre par rapport à l’indice.
Euronext ne prend pas en compte dans le calcul les participations de l’actionnaire principal ainsi que les pactes d’actionnaires. Un raisonnement assez logique et qui minore donc le poids des sociétés détenues majoritairement par leur actionnaire principal…
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Depuis 1999, les small  caps réalisent des performances jusqu’à six fois supérieures à celles du CAC 40…
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Je ne sais pas si je suis très clair… Prenons un autre exemple. La société Diagnostic Medical (DGM) a une capitalisation boursière de 15 mero. Mais il n’y a pas d’actionnaire de référence : le flottant est de l’ordre de 98%. Euronext calcule donc le poids de Diagnostic Medical à partir de ce flottant de 98%, ce qui fait ressortir une capitalisation de 14,7 mero. C’est ce montant qui sera pris en compte dans la pondération de DGM dans l’indice.
Résultat de ce remaniement : les sociétés composant l’indice sont extrêmement différentes en termes de poids.
▪  Un indice qui fait le grand écart entre les mid et les petites small
 On y trouve ainsi des sociétés comme DGM mais  également des poids lourds comme Mersen (capitalisation de 700 mero !), Delachaux  (capitalisation d’un milliard d’euros) ou encore Eurofins Scientifics (capitalisation  de 900 mero). A elles trois, ces valeurs pèsent plus de 8% de l’indice CAC Small… Vous comprenez donc que si  ces trois valeurs se tiennent très bien, la performance de l’indice peut être  quelque peu biaisée.
Conséquence : certains gérants, s’ils veulent faire mieux que l’indice, sont obligés d’acheter les plus fortes pondérations — délaissant donc les plus petites. C’est un effet purement mathématique. Mais puisque nous devons faire avec cet indice, essayons de voir les éléments qui ont permis cette forte hausse.
▪  Enormément de fusions/acquisitions depuis le début  de l’année
 Le premier semestre a été marqué par le retour des  fusions/acquisitions. Evidemment, ces rapprochements ont soutenu la cote et  permis à des titres de s’envoler. Tenez par exemple, le groupe Qatar Luxury  Group a pris le contrôle de Le Tanneur (maroquinerie) qui gagne ainsi 72%  depuis le 1er janvier. Soulignons également les opérations sur Tharreau  Industries (production de textiles techniques) ou encore sur Metrologic Group (éditeur  de logiciel).
▪  Spéculation sur les titres… fallait-il acheter la  rumeur ?
 Il y a eu également un vent de spéculation qui a  soufflé tout au long du semestre sur certaines valeurs qui connaissent des  progressions stratosphériques. Que dire par exemple des 377% pris par Artprice.com,  le leader mondial de la cotation des oeuvres d’art ? Certains anticipent  dans les prochaines années des croissances du chiffre d’affaires à quatre  chiffres pour le groupe !
Les tablettes d’Archos ont déchaîné un vent de folie en dépit d’une nouvelle augmentation de capital de plus de 30 mero. Apparemment, l’effet dilutif n’a pas eu d’impact particulier, sauf au début de l’opération. Mais les investisseurs ont préféré se concentrer sur le chiffre d’affaires du premier trimestre qui a plus que doublé (à 39 mero) et sur la nette réduction des pertes au titre de l’exercice 2010. Quand le marché ne veut voir que le côté plein du verre…
Citons également les 94% pris par Eurodisney sur des rumeurs largement démenties de prise de contrôle par un groupe chinois (qui n’a jamais eu lieu, bien évidemment…) ou encore les 112% pris par Stentys le spécialiste des stents pour la chirurgie cardiaque dont on dit que la technique pourrait intéresser des prédateurs.
▪  Cette belle performance cache des chutes plus  douloureuses
 A la baisse, les replis sont moins spectaculaires et  concernent surtout des sociétés qui ont déçu par leurs résultats ou leurs  perspectives. A NOVO perd ainsi 33% sur les six premiers mois de l’année — et  il a encore perdu 38,4% suite à l’annonce de ses résultats.
HF Company (-29,2%) a lui aussi péché par des perspectives moroses. Il a annoncé un profit warning sur son premier semestre. Nicox abandonne encore 18,8% sur une absence réelle de perspectives claires pour ses molécules. N’oublions pas également les 60% de recul de Lexibook, lié à une énorme augmentation de capital très dilutive mais destinée à pérenniser l’avenir de l’entreprise.
En somme, si les small caps surperforment largement les grosses valeurs… vous commencez à vous douter qu’il faut être extrêmement sélectif et prudent quand on achète. Et encore plus sur Alternext, où les obligations de communication sont encore moins rigoureuses !
Première parution dans Small Caps Confidentiel le 05/07/2011.
