** Alan Greenspan prédit que le marché immobilier américain va atteindre son plus bas début 2009… ce qui nous garantit que ce ne sera pas le cas.
– Quelles que soient les vertus dont Greenspan ait pu faire étalage au cours des 19 années qu’il a passées sous le titre de bureaucrate le plus célèbre des Etats-Unis, la clairvoyance n’en a jamais fait partie. En réalité, la médiocrité de ses pouvoirs de prédiction est désormais légendaire. A chaque fois qu’il jette un oeil vers l’avenir, ce dernier évite son regard. Greenspan se trompe à chaque fois.
– Nous éprouvons une certaine admiration pour ce cow-boy qui s’obstine à remonter sur le mustang qui ne cesse de le mettre à terre, mais ça ne signifie pas que nous espérons qu’il restera en selle. Greenspan semble passer beaucoup plus de temps à enlever la poussière de ses vêtements qu’à tenir les rênes.
– "Aux Etats-Unis, le prix des maisons devrait commencer à se stabiliser ou à atteindre son plus bas au cours du premier semestre 2009", a annoncé Greenspan cette semaine au Wall Street Journal.
– Devrions-nous le croire ?
– Avant de répondre à cette question, n’oublions pas que Greenspan est cette même personne qui déclarait en novembre 2006 : "le pire est derrière nous en ce qui concerne l’immobilier [américain]. Le quatrième trimestre devrait être assez bon, certainement meilleur que le troisième trimestre".
** Non content de faire une prédiction idiote concernant le marché immobilier, Greenspan a embelli ses remarques de novembre 2006 en lançant une prédiction idiote concernant l’économie américaine.
– "Beaucoup de gens vont perdre leurs maisons", a-t-il dit. "C’est une tragédie familiale. Ce n’est pas une tragédie économique — ou macroéconomique".
– Rétrospectivement, nous nous sommes rendu compte que "le pire en ce qui concerne le marché immobilier" est arrivé bien après novembre 2006. De plus, nous avons constaté que la tragédie entraînée par la crise de l’immobilier est devenue une énorme "tragédie macroéconomique" qui a touché tous les domaines.
– Au cours des douze derniers mois, près de 25% des maisons vendues aux Etats-Unis ont rapporté moins que ce que les vendeurs les avaient payées à l’origine.
– En d’autres termes, Greenspan avait complètement tort. S’il avait fait une centaine de prévisions différentes en novembre 2006, aucune n’aurait pu être aussi fausse que celle qu’il a vraiment faite.
– Par conséquent, les propos sereins de Greenspan sur le marché immobilier n’inspirent ni le calme ni la confiance… ce qui nous pousse à nous poser une question : "si Greenspan peut se tromper à tel point sur les tendances du marché immobilier — qui constitue un sous-ensemble de l’économie générale du pays –, se peut-il qu’il ait aussi complètement tort en ce qui concerne les tendances de l’économie américaine ? Et si Greenspan n’a aucune idée de ce que l’avenir réserve à l’économie américaine, Bernanke en a-t-il une ?"
– L’avenir demeure la grande inconnue quel que soit le nombre de prédictions faites par Alan Greenspan. Et l’avenir demeure la grande inconnue quel que soit le nombre de prédictions concoctées par les banquiers du reste du monde.
– L’avenir demeure la grande inconnue… ou presque.
– Parce que nous connaissons tout de même deux choses :
1. Les banques centrales vont imprimer beaucoup de devises.
2. La Terre ne va pas fabriquer plus de pétrole, de cuivre, de gaz naturel ou d’aluminium avant très très longtemps.
– En d’autres termes, les monnaies papier vont proliférer, tandis que les ressources naturelles vont s’épuiser. Ces tendances fournissent un puissant carburant au marché haussier des matières premières, qui bat son plein. Jim Rogers, le gestionnaire de fonds de couverture devenu globe-trotter, pense que les prix des matières premières vont continuer à monter pendant encore de longues années.