** Whoosh… whoosh… whoosh…
* C’est le son de pales d’hélicoptère. Oui, "Hélicoptère Ben", président de la Fed, est en train d’échauffer son escadron… se préparant à larguer des dollars sur les Etats-Unis.
* Vous vous rappellerez, cher lecteur, que Ben Bernanke, ancien directeur du département économique à Princeton, est également un disciple assidu du "Bourbier Sushi" — la longue récession par intermittence qui a commencé au Japon en 1990. Il veut l’empêcher d’atteindre les Etats-Unis, et pour ce faire, il s’y prend de la pire des manières — c’est-à-dire en distribuant de la monnaie papier à pleines poignées, "depuis des hélicoptères si nécessaires".
* Il a essayé les paroles apaisantes. Il a essayé de baisser les taux. Il a essayé de s’allier aux banques centrales du reste de la planète pour injecter des liquidités dans le système (le monde n’avait pas vu une telle cascade depuis les attentats du 11 septembre). Mais il semble qu’à présent, le temps est venu de faire chauffer les hélicos.
** Et notre théorie a ainsi été mise à l’épreuve la semaine dernière.
* Ladite théorie est simple : M. le Marché veut corriger. Il veut faire baisser les prix des actions… mettre les Etats-Unis en récession… et réduire le niveau de dette. M. Bernanke, par contre, veut l’en empêcher, craignant qu’avec tant de dettes en cours et des ménages aux finances si fragiles, toute correction se termine par une Crise du Sushi — ou pire !
* Mais tout ce que les politiciens peuvent faire, c’est donner à M. le Marché une dose supplémentaire du médicament même qui lui a donné la nausée — encore plus de cash et de crédit. Et chaque fois qu’ils forcent leur patient à absorber plus de liquidités et de crédit, cela provoque une sorte de fièvre de l’or… faisant grimper le prix du métal jaune et chuter le dollar.
* Si le remède ne fait pas effet… s’ils ne réussissent pas à entraver une récession majeure, en d’autres termes… les actions s’effondreront.
* Par contre, s’ils réussissent à stopper la récession (et/ou à empêcher un marché baissier des actions), le prix en sera très élevé : ce sera l’inflation, qui fera grimper le cours de l’or.
D’une manière ou d’une autre, en théorie, le mieux que vous puissiez faire, cher lecteur, est probablement ce que nous faisons depuis huit ans — vendre les actions lors de rebonds… et acheter de l’or durant ses creux.
* La semaine dernière, nous avons pu voir comment cela fonctionnait en pratique. Le chef de la Fed a déclaré qu’il était prêt à "prendre de nouvelles initiatives fortes afin de soutenir la croissance et fournir une assurance supplémentaire contre les risques de baisse".
* Traduction : whoosh… whoosh… whoosh…
* Les investisseurs n’ont même attendu les analyses des médias. Ils ont vu venir une baisse de 50 points de base arriver pour le taux directeur de la Fed d’ici la fin du mois. Ils ont donc acheté des actions, et le Dow a grimpé… temporairement.
* Mais si notre théorie était la bonne, nous aurions aussi vu le cours de l’or grimper. Et celui du dollar baisser. C’est bien ce qui s’est passé — l’or a atteint un nouveau sommet historique, à 894 $… tandis que l’euro atteignait les 1,48 $.
* Et maintenant ? La même chose. Tant que l’économie continue de ralentir, la Fed doit maintenir les portes de ses coffres ouvertes. Et tant qu’elles sont ouvertes, le dollar ne pourra que perdre de la valeur, tandis que l’or — que le Financial Times appelle désormais "la nouvelle devise mondiale — ne pourra que grimper.
* La Fed prête déjà de l’argent à des taux réels frôlant le zéro. Soustrayez le taux d’inflation du taux directeur de la Fed et il ne reste rien. S’ils baissent encore les taux, ils prêteront substantiellement sous zéro.
* La Fed gère le régime le plus souple de l’Occident. Les taux réels dans la Zone euro comme en Grande-Bretagne sont plus élevés qu’aux Etats-Unis, tandis que l’inflation, dans les deux régions, est plus basse qu’aux USA.
* Tendez l’oreille… le bruit des hélicoptères va se faire de plus en plus fort.
* C’est peut-être de la folie… mais c’est amusant à observer.