▪ Vous voulez savoir ce qui se passe ? David Rosenberg nous donne quelques explications…
Les consommateurs américains réduisent leurs dépenses — et là où ils ne les réduisent pas, ils les diminuent. Ce nouveau cycle consiste à "rapetisser" ; il est déflationniste. Pour un autre signe dans la litanie de statistiques montrant qu’un changement social est en train d’avoir lieu, voyez ce qui se passe dans les échelons supérieurs de la pyramide des salaires : "à présent, même les millionnaires voient les avantages d’un budget plus limité", déclarait le New York Times samedi.
Non seulement les riches réduisent leur train de vie, mais l’article cite un conseiller financier de haut vol déclarant : "bon nombre de nos clients sont ravis d’avoir des portefeuilles obligataires et des réserves en liquide". Et voyez un autre article du New York Times, de dimanche, cette fois-ci : "les produits de beauté perdent de leur attrait durant la récession". Selon le groupe de recherche NPD, les ventes totales de produits de beauté dans les grands magasins sont en baisse de 7% par rapport à la même époque l’an dernier. Les femmes choisissent apparemment le "look naturel" — "certaines personnes remplacent certains produits chers par des produits plus économiques en parapharmacie et en grands magasins".
Bien vu, David !
Et voilà le PDG de Pepsico :
"L’ère de l’économie est arrivée".
Même au Japon, après 20 années de toux et d’éternuements, les gens ont attrapé "le virus de l’épargne", déclare le New York Times.
▪ De quoi a besoin une économie de consommation pour continuer à se développer ?
Euh… elle a besoin de dépenses de consommation.
De quoi ont besoin les consommateurs pour stimuler les dépenses ?
Euh… ils ont besoin de plus d’argent !
Ah, c’est là que les choses commencent à tomber en morceaux, n’est-ce pas ? Où obtiennent-ils plus d’argent ? Soit ils le gagnent… soit ils l’empruntent. Pour l’instant, ils ne peuvent pas le gagner — pas avec un chômage à 12% en Californie ! Ils ne peuvent pas non plus l’emprunter. Les banques ne veulent pas prêter — pas quand la valeur des nantissements continue de chuter.
▪ On a appris hier matin que les défauts de paiement sur les prêts hypothécaires ont atteint un nouveau record. Et un titre avertissait que le pire était à venir :
"Prêts immobilier : une bombe à retardement de 30 milliards de dollars réglée pour 2010".
Même les propriétaires solvables qui ne sont pas acculés à la faillite trouvent qu’il vaut mieux déménager à la cloche de bois. "Les défauts de paiement stratégiques" deviennent un problème pour les prêteurs hypothécaires, explique le Los Angeles Times
Nous n’avons pas lu l’article. Nous avons commencé à réfléchir, à la place. Et si nous possédions une maison valant 200 000 $ avec un prêt hypothécaire de 300 000 $ ? Quelle serait la chose la plus intelligente à faire ? Facile… partir. Puis la racheter aux enchères !
Les consommateurs au désespoir font ce qu’ils ont à faire. Les consommateurs malins font ce qui est futé. Actuellement, le plus futé consiste à se défausser de toute dette que vous ne devez pas absolument payer.
▪ Quant à rajouter de la dette, vous pouvez en juger vous-même d’après les commentaires ci-dessous : les consommateurs ne sont pas pressés d’emprunter. Ils ont vu ce qui se passe lorsqu’ils s’endettent trop. Ils sont plus vieux et plus sages que durant les années de bulle. Voilà 10 ans que la bulle des technologiques a explosé. Depuis, les investisseurs boursiers n’ont rien gagné. Zéro. Et les prix de l’immobilier chutent aussi.
Si un Américain a besoin d’argent pour sa retraite, par conséquent, où va-t-il l’obtenir ? Pas de sa maison. Pas d’une augmentation de salaire. Pas plus de son portefeuille boursier. Il a besoin d’épargne. Il a besoin de véritable argent.
Les Américains ne sont pas si idiots, en fin de compte. Lorsqu’ils doivent arrêter de dépenser, ils arrêtent de dépenser. Lorsqu’ils doivent épargner, ils épargnent. Dommage pour l’économie.
Oui, ce qui est bon pour les individus semble mauvais pour l’économie. Lorsque les gens épargnent au lieu de dépenser, l’économie de consommation cale. Les économistes pensent alors que quelque chose ne va pas. Ils pensent qu’une économie doit se développer en permanence. Ils essaient donc de trouver des "solutions" au "problème".
En fait, il n’y a pas de problème du tout. C’est juste comme ça que fonctionne le capitalisme. Il y a des booms. Et il y a des krachs. Des périodes de croissance… et des périodes où les erreurs faites durant les booms sont corrigées. Il y a une époque pour chaque dessein sous le soleil. C’est comme ça que ça marche. L’économie inspire et expire.
Et il se trouve toujours un idiot d’économiste pour essayer de l’étouffer avec un oreiller !