Il y a dû avoir une pleine lune… un nouveau plus haut dément sur le Nasdaq… et un déficit mensuel historique record. Les investisseurs sont devenus fous à lier…
Mais quelle semaine !
Il y a dû avoir une pleine lune… un nouveau plus haut dément sur le Nasdaq… et un déficit mensuel historique record. Si les déficits mensuels devaient se poursuivre au rythme de celui de juin, le déficit annuel pourrait atteindre les 7 600 milliards de dollars.
C’est la meilleure et la pire des époques.
Les investisseurs, sur le marché actions, sont devenus fous à lier… Pour l’indice Dow Jones Industrial Average, le trimestre dernier aura été le meilleur enregistré sur 33 ans. Mais pour l’économie, ce fut le pire trimestre de l’histoire !
Des sommets vertigineux
La semaine dernière, Tesla s’est envolée vers des sommets si vertigineux que nous avons failli avoir un torticolis en l’observant.
Selon Chris Mayer, expert en gestion de portefeuille :
« Tesla vaut désormais plus que Toyota, GM, Ford et Fiat réunis… et pourtant ne peut toujours pas produire 500 000 véhicules par an, dégager un profit, le chiffre d’affaires n’a pas beaucoup progressé depuis 2018, son PDG nargue ouvertement la SEC avec des injures à caractère sexuel, et ses chiffres financiers sont au mieux bricolés (au pire frauduleux). »
L’action Tesla est en hausse de 270%, cette année, jusqu’à présent. Elle cote 288 fois son flux de trésorerie disponible.
Wow ! Quelle entreprise géniale, non ? Ou bien quoi ?
Ce « ou bien quoi » est ce qui nous intéresse, aujourd’hui. Et nous avons le sentiment qu’il concerne bien plus que Tesla…
20 milliards de dollars de paris à la baisse
Tesla est si ouvertement surévaluée que cela a généré 20 milliards de dollars de paris à la baisse (« shorts« ) basés sur ce « ou bien quoi ». C’est la valeur des titres TSLA vendus à découvert.
Selon Matt Levine, chroniqueur chez Bloomberg :
« Donnons-lui le nom d’Anti-TESLA… c’est apparemment la plus grande entreprise artificielle de tous les temps, le plus gros volume d’actions jamais produit par des gens qui parient contre une entreprise. Sans être Toyota, Anti-Tesla est plus importante que Fiat Chrysler Automobiles NV ; la valeur boursière de l’action Tesla produite par les vendeurs à découvert est plus importante que la valeur boursière d’un constructeur automobile dans son intégralité.
C’est… quelque chose. Je ne sais pas. Il est facile de se moquer du fait que Tesla, une jeune entreprise qui évolue toujours dans une niche et n’a pas encore généré beaucoup de profits, vaut plus que ces grands constructeurs automobiles matures ; mais même cette moquerie en soi a plus de valeur que certaines de ces entreprises. La finance est bizarre. »
Bizarre ? Oui. Et jusqu’à présent, cette année, les moqueurs ont perdu (sur le papier, du moins) quelque 18 milliards de dollars. Tesla a augmenté. Leurs positions short ont baissé.
Mais quel est le problème, avec ce « ou bien quoi ? »
Ce qui se passe est dément. Mais si vous arrivez à garder la tête froide alors que tout le monde autour de vous perd la tête, vous allez probablement perdre beaucoup d’argent.
Les dégâts subis dans le monde réel
Un investisseur sain d’esprit, sensé et posé devrait garder ses distances avec les actions américaines.
Après tout, les actions représentent des entreprises réelles. Et les entreprises réelles opèrent dans le monde réel… lequel, mesuré par le PIB, a peut-être chuté de 38% au trimestre dernier.
Ces entreprises ne vaudront probablement plus jamais ce qu’elles valaient il y a un an.
Et à présent, nous pouvons nous attendre à une « reprise ». Mais une perte est une perte. Elle est permanente, comme un été passé confiné.
Le temps passe et ne revient pas. Et lorsque l’économie remet enfin le nez dehors – le teint blafard, les muscles fondus, et avec des milliers de milliards de dettes à charrier – il est peu probable qu’elle retrouve sa vigueur d’autrefois.
Les actions devraient refléter les dégâts subis dans le monde réel, autrement dit ne pas les ignorer.
En février 2020, le marché actions était « dans les cordes » et se faisait tabasser par le blocage provoqué par le Covid-19.
Il n’y avait aucune raison de penser que l’économie sortirait du ring sans écorchures. Mais les investisseurs qui avaient parié contre les actions ont raté un rebond de 35%.
En ce moment, l’économie est toujours couverte d’hématomes et elle boite. Mais les moyennes de marché sont revenues là où elles étaient lorsque le Donald pouvait affirmer que c’était « la meilleure économie jamais vue ».
Mesurer la démence
Mais les moyennes sont dingues, elles aussi.
Retirez les valeurs technologiques du Top 10 – Apple, Facebook, etc. – et vous effacez la moitié du Nasdaq.
Sur le S&P 500, le Top 10 des actions représente 80% de l’indice. A l’exception de Berkshire Hathaway et Johnson & Johnson, ce sont également des entreprises technologiques ou financières.
Mais ces entreprises de divertissement, de perte de temps et qui rapportent gros représentent-elles la moitié, ou plus, de la richesse réelle de l’Amérique ?
Bien sûr que non. Comme Tesla, ce qu’elles mesurent, c’est la démence, comptée en argent virtuel de la Réserve fédérale… et en engouement des spéculateurs pour des gains de type casino.
Prenons les obligations américaines, par exemple.
Que vaut une obligation émise par une entreprise qui a 244 ans et qui dépense (au mois de juin) quatre fois ce qu’elle gagne ?
Qu’est-ce que cela vaut, lorsque cette société contrôle également la monnaie dans laquelle l’obligation est payable… et lorsqu’elle couvre ses déficits en imprimant encore plus d’argent frais ?
Et que se passe-t-il, si elle n’a aucune intention d’arrêter de perdre de l’argent… ou de cesser d’en imprimer pour régler ses pertes ?
Réponse rapide : ses obligations ne devraient pas valoir grand’chose. Or les obligations américaines ont augmenté, en fait. Si vous vous étiez débarrassé de bons du Trésor américain il y a trois ans, vous auriez raté un rendement total d’environ 50%.
Bref, les temps sont durs pour les gens qui sont sains d’esprit.
Un seul pari anti-démence a réellement été payant…
A suivre…