** Comme l’a dit Dick Tuck, après avoir perdu les élections en Californie face à Richard Nixon :
* "Et bien… les électeurs ont parlé. Les salauds."
* Les électeurs américains ont parlé hier. Et ils ont dit :"Donnez-nous Obama."
* Et ils ont eu Obama.
* "L’Amérique est un pays où tout est possible", a dit l’homme en question dans son discours de victoire.
* Oui, il est possible pour un métis afro-américain d’être élu. Mais non, tout n’est pas possible. On ne peut toujours pas devenir riche en dépensant de l’argent. Il n’est toujours pas possible non plus de sauver un homme surendetté en lui accordant plus de crédits. Et vous ne pouvez toujours pas faire confiance à un politicien… ni à son argent.
* L’élection a "tout changé", pouvait-on lire hier en première page de l’International Herald Tribune. Mais les vérités éternelles sont toujours là ; Barack Obama ne les changera pas.
* Et cela signifie qu’une chute provoquée par un surplus de dettes ne peut pas être simplement effacée. Vous pouvez la déguiser. Vous pouvez la retarder. Vous pouvez faire retomber les pertes sur quelqu’un d’autre. Mais vous ne pouvez pas y échapper.
* Jetons un oeil à ce qui se passe en ce moment dans le monde financier.
* Le Dow Jones a gagné 305 points le jour de l’élection. Les investisseurs se jettent sur n’importe quelle épave pour tenter de se maintenir à flot. Anticipant une victoire d’Obama, ils ont pensé que les choses pourraient changer. L’or a augmenté de 39 $. Les acheteurs d’or ont eux aussi des présomptions.
* Les "rebonds post-élections" sont plus un mythe qu’une réalité. Les actions ont grimpé suite à la première élection de Reagan à la Maison Blanche… après l’élection de Bill Clinton également. Mais après l’élection de Bush, que ce soit celle du père ou du fils, les actions n’ont pas bougé.
* Cependant, un rebond Obama est sûrement en marche. Les investisseurs l’attendent. Presque tous les principaux gourous de l’investissement l’appellent de tous leurs voeux. "Les actions sont bon marché", disent-ils. "Cela pourrait être la meilleure opportunité d’investissement de toute votre vie," ajoutent-ils. Même les contrariens s’y mettent. "Les investisseurs ont peur", affirment-ils. "La confiance est en baisse", expliquent-ils. "Il y a du sang dans les rues", ajoutent-ils pour consolider leurs arguments.
* Le monde entier a les yeux tournés vers Washington, le coeur plein d’espoir… et la tête pleine de balivernes.
* "L’Aube d’un Nouveau Jour", proclame le journal britannique Daily Mirror.
* Les gens voient un jeune Kennedy en Obama… ils pensent qu’ils vont pouvoir rembobiner la bande et refaire le montage — Une "Nouvelle Frontière" sans la guerre du Viêtnam… un "Camelot" sans Lee Harvey Oswald.
* Mais ce n’est pas une "Nouvelle Frontière" qui attend l’Amérique… ce sont plutôt les vieilles sornettes déjà entendues des milliers de fois. Ce n’est pas du tout une nouvelle aube qui se lève — c’est une nuit d’encre qui est en train de tomber.
* Notre vieil ami Adrian Day, originaire de Londres en Angleterre et qui vit maintenant à Annapolis, dans le Maryland, nous explique :
* "La position actuelle des Etats-Unis est proche de celle de la Grande-Bretagne à la fin de la Seconde Guerre mondiale. La Grande-Bretagne dominait le monde sur le plan économique, politique et militaire et détenait la devise de réserve mondiale. Mais en 1946, son pouvoir militaire avait été mis à rude épreuve et elle s’est retrouvée gravement surendettée. Les Etats-Unis ont pris la place de numéro un et le dollar est devenu la devise de réserve mondiale, la livre sterling ayant chuté de 5 pour 1 en 1946 à 1 pour 1, quatre décennies plus tard.
* "Le problème de la devise de réserve mondiale, c’est que l’on produit beaucoup plus de cette devise qu’il n’est nécessaire pour les besoins de l’économie domestique. Pendant des décennies, les Etats-Unis ont produit bien plus de dollars qu’il n’en fallait et ce n’était pas un problème tant que les autres pays étaient prêts à acheter et à garder ces dollars. Mais ces dollars existent toujours. Les autres pays perdent peu à peu confiance et tous ces dollars vont finir par revenir… "
* Oui, cher lecteur… un homme doit toujours équilibrer ses forces. Les Etats-Unis ont eu la devise la plus forte et la plus sûre pendant un demi-siècle. C’était notre plus grande force et notre plus grosse exportation. Mais c’est en train de changer : le dollar n’est plus notre plus grande force ; c’est sur le point de devenir notre pire faiblesse.