** Si le boom des Etats-Unis est un boom d’hier, comme nous le disions la semaine dernière… quel est le boom d’aujourd’hui, et qu’est-ce qui sera le boom de demain ? Quelle sera notre Transaction de la Prochaine Décennie ?
* Eh bien, nous n’en savons rien. Mais nous commençons à penser que notre collègue, Manraaj Singh, a raison. Nous sommes dans le Siècle des Marchés Emergents.
* "Le premier choc pétrolier des années 70 était fondamentalement un transfert de richesse des utilisateurs de pétrole occidentaux vers les producteurs de pétrole", déclare-t-il. "A présent, nous voyons un transfert de richesse vers les producteurs de pétrole… et vers les producteurs de denrées alimentaires et de matières premières".
* Aux dernières nouvelles, les marchés émergents se sont déjà remis de leurs pertes d’octobre-mars. Vous vous rappellerez, cher lecteur, qu’ils avaient été particulièrement mis à mal par les nouvelles du credit crunch en Occident — même si, d’une manière générale, ils n’avaient aucune exposition à la dette subprime. Ils sont à nouveau en plein boom.
* L’indice MSCI des marchés émergents a été multiplié par quatre ces cinq dernières années. Comparez cela au Dow — qui stagne.
* Une bonne partie de cette croissance peut être directement attribuée au boom des matières premières exportées par ces pays — mais pas uniquement. Certains marchés émergents — notamment la Chine — n’exportent ni nourriture, ni carburant, ni matières premières. Au lieu de cela, ce sont les plus grands importateurs de ces choses au monde. En d’autres termes, ce devraient être les pays qui souffrent le plus lorsque les prix grimpent. Mais non : ils sont eux aussi en plein boom.
* "En 1990, la Chine a importé 20 000 tonnes métriques de cuivre. Aujourd’hui, elle en est à plus d’un million… ses importations ont été multipliées par 50 en moins de deux décennies", nous dit Chris Mayer de la lettre Capital & Crisis. "La Chine est désormais le principal consommateur de cuivre au monde".
* La Chine n’est pas le seul marché à surveiller. Chris garde un oeil sur l’Inde, dont la modernisation a environ 13 ans de retard sur celle de la Chine.
** Ce qui semble se produire, c’est que les marchés émergents font exactement ce à quoi on pouvait s’attendre. Après avoir entendu tant de sermons par tant de conseillers et de fouineurs américains, ils ont finalement intégré le nouveau paradigme du développement moderne. Et peu importe le gouvernement qu’ils ont, apparemment. Oligarchie, dictature communiste, dictature à l’ancienne, démocratie populaire, monarchie — George W. Bush déclare au monde entier qu’il faut avoir une démocratie à l’américaine pour s’enrichir ; le président américain doit ouvrir les yeux. Tous ces marchés émergents ont accès aux capitaux et à la technologie… ils ont le désir… et ils ont les marchés mondialisés qui leur permettent de vendre ce qu’ils fabriquent et acheter ce dont ils ont besoin.
* Des erreurs seront-elles faites ? Vous pouvez en être sûr. Des erreurs énormes. Des erreurs coûteuses. Mais pour autant que nous puissions en juger, rien ne semble pouvoir les arrêter. Ce qui semble également raisonnable. L’une des lois universelles de l’économie est "le retour à la moyenne". Il faut s’attendre à ce que les Etats-Unis — tout comme d’autres pays développés — reviennent à la moyenne. Il n’y a pas de raison inhérente qu’ils soient plus riches que d’autres pays — du moins nous n’en voyons aucune. A présent, maintenant que les marchés émergents connaissent une croissance rapide… et qu’une croissance ralentie est la "nouvelle norme" aux Etats-Unis… l’un s’élève tandis que l’autre chute. Avant longtemps, ils se rencontreront — à la moyenne.