** La grande nouvelle, la semaine dernière, c’est que les ventes au détail ont grimpé le mois dernier aux Etats-Unis — à 1%, le double de ce qu’attendaient les économistes.
* Quoi ? Comment les consommateurs peuvent-ils continuer à dépenser ? Ils sont censés réduire leur train de vie. Peut-être dépensent-ils leurs chèques de réduction d’impôts.
* Parallèlement, nous découvrons que les prix ont grimpé de 2,3% en mai, en majeure partie à cause de la hausse des prix. Et le New York Times nous dit que l’augmentation des prix des matières premières ne montre "aucun signe de ralentissement". Des inondations dans le Midwest aggravent la situation — faisant grimper le cours du maïs à de nouveaux sommets record.
* "Les attentes d’inflation subissent une augmentation radicale", déclare le Financial Times.
* Le Beige Book de la Fed nous dit que l’économie est "généralement faible".
** Nous avons passé la semaine avec un groupe de spécialistes du marketing sur internet. Le secteur de l’édition financière est devenu largement électronique. Dans ce domaine, soit on apprend à publier sur internet… soit on fait faillite.
* Votre correspondant, qui a grandi sans air conditionné — sans parler d’internet — a du mal à suivre.
* "Il faut comprendre la dynamique sémantique des moteurs de balayage", a déclaré l’un des intervenants. Nous n’avions pas la moindre idée de ce dont il parlait, mais les autres participants hochaient la tête avec approbation.
* Ce n’est qu’un des problèmes qui apparaissent quand on vieillit ; on devient plus sage… mais au sujet de choses qui n’existent plus. Lorsque la voiture met du temps à démarrer, par exemple, on pense naturellement qu’il faut nettoyer le carburateur. Puis on réalise qu’il n’y a plus de carburateur. Les voitures aussi sont devenues électroniques.
* Une autre chose encore est devenue électronique : l’argent.
* Dans notre sagesse délabrée, nous nous méfions de ce nouvel argent électronique. L’ancien argent papier était bien assez catastrophique. Si on leur en donnait l’occasion, les banques centrales en imprimaient… bien plus qu’elles l’auraient dû. Il y avait vite bien plus de morceaux de papier que de choses qu’ils permettaient d’acheter. A présent, les autorités qui contrôlent l’argent n’ont même pas besoin de se salir les mains avec de l’encre. Elles peuvent créer de la monnaie de manière électronique. En fait, il n’y a pas de limite à la quantité qu’elles peuvent créer — en théorie. Il suffit d’ajouter des zéros. Ajoutez-les électroniquement. Il n’y a plus de limite.
* Mais la richesse réelle ne se crée pas si facilement…
* La richesse réelle n’est pas électronique. Elle ne se limite pas à des 0 et des 1 — elle n’est pas uniquement numérique… des fantômes qui disparaissent à la première coupure de courant. La richesse réelle est physique… des choses que vous pouvez toucher, manger, conduire, habiter.
* La richesse réelle et "l’argent" sont liés. Mais ce nouvel argent électronique est très flexible. Les maisons, par exemple, sont de la richesse réelle. Mais en termes d’argent, leur valeur varie. Durant les dix années entre 1886 et 2006, par exemple, le prix des maisons américaines a quasiment doublé. Bien entendu, il s’agit des mêmes maisons, dans l’ensemble… peut-être un peu plus grandes… et avec quelques plans de travail supplémentaires, mais guère différentes sur le fond. Que s’est-il passé qui les rend plus précieuses ? Eh bien, elles ne sont pas vraiment plus précieuses… juste plus chères. L’argent élastique des Etats-Unis les a étirées de manière à les rendre plus coûteuses.
* Et voilà que l’élastique est en train de revenir à sa position initiale. Les maisons ont chuté de 13% — selon Case/Shiller — par rapport à l’an dernier. Un analyste de JP Morgan affirme qu’elles baisseront probablement de 30% avant que tout se termine, en 2010.
* Pour le secteur de la finance, cela coûtera, selon lui, environ 1 000 milliards de dollars de pertes sur les titres adossés à des créances hypothécaires. Et cela coûtera au pays tout entier 4 000 milliards de dollars de "perte d’accès aux capitaux".
* Ouille ! Voilà bien le problème avec l’argent étirable — lorsque l’élastique claque, ça peut faire mal.