▪ Quelles nouvelles des marchés, cher lecteur ?
En un mot : rien.
Comme les investisseurs commencent à s’en rendre rapidement compte, les marchés ne pouvaient rien nous apprendre, même s’ils le voulaient. M. Marché est bâillonné, sa voix est étouffée par les magouilleurs des prix. Et nous n’entendons pas par-là seulement les banquiers de la City qui manipulent le LIBOR. Nous pointons du doigt les véritables magouilleurs…les banques centrales.
C’est quelque chose que nous n’avons cessé d’entendre au symposium de l’investissement Agora qui s’est tenu à Vancouver cette année. « La fixation des prix est cassée » notait Dan Denning, éditeur du Daily Reckoning australien. « Il ne faut pas leur faire confiance. »
Dan parlait avec franchise des mécanismes en coulisse :
« Comment est-il possible de prendre Ben Bernanke au sérieux ? Il a déclaré à la Commission Bancaire du Sénat que les politiques non conventionnelles de la Fed ont été ‘efficaces pour assouplir les conditions financières et promouvoir la force de l’économie’ et que ‘les achats d’actifs à grande échelle ont également contribué à la croissance économique.’ Il a ajouté que la Fed est ‘prête à engager d’autres actions appropriées pour encourager une plus forte relance économique.’
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Plus d’actions. Plus de combines. Plus de déformations. Et plus de contraintes sur la capacité de M. Marché pour communiquer les prix du monde réel, les informations du monde réel, la demande du monde réel. Par conséquent, où allons-nous en partant de cette situation ?
« Nous sommes à la frontière absolue de la politique monétaire, » a écrit Dan dans un récent article. « La Fed ne peut ‘encourager la croissance’ lorsque les ménages réduisent leurs dettes. Il est révélateur que Bernanke ait dit que le gouvernement a besoin d’avoir une politique budgétaire en ordre (dépenses), afin que les consommateurs et les entreprises aient plus confiance dans la prise de risques. Mais c’est comme si la Fed et sa horde de valets étaient totalement incapables d’imaginer que l’ensemble de leurs outils ne fonctionne pas sur l’économie.
« Bernanke a dit qu’il reste à la Fed trois outils non encore utilisés pour encourager la croissance. Il peut réduire le taux que paie la Fed sur les dépôts des réserves bancaires du jour au lendemain. Il a dit que la Fed peut communiquer ses intentions de façon différente. Et il a ajouté que des achats supplémentaires d’actifs pourraient avoir lieu. »
Bla, bla, bla…
Dan continue : « Est-ce quelqu’un croit vraiment que les Etats-Unis et les autres économies mondiales ne connaissent pas de croissance parce que la Réserve Fédérale ne communique pas efficacement ? Peut-être est-ce parce que la Fed a détruit toute prise de décision rationnelle en anéantissant le système d’établissement des prix via la manipulation de l’argent. »
Le Dow est en hausse de plus de 600 points sur un an. Mais 600 points de quoi ? Grâce à leur incessante contrefaçon à un niveau institutionnel, l’argent n’est plus ce qu’il était auparavant. Comment, alors, pouvons-nous mesurer ce qu’il permet d’acheter ? Nous ne le pouvons tout simplement pas. Pas de façon honnête en tous les cas.
« La Fed EST le problème, » conclut Dan, « pas la solution. »
Malheureusement, les marchés financiers ne sont pas le seul secteur de la société qui peine sous le poids écrasant de l’Etat. Comme l’explique Jeffrey Tucker, directeur éditorial de Laissez-Faire Books, le Léviathan augmente à la fois de façon mesurable… et, ce qui fait plus peur, de façon immesurable. Attention où vous mettez les pieds !…
