Par Isabelle Mouilleseaux (*)
Les autorités américaines veulent nous faire croire à l’impossible
Face à la débâcle, la probabilité de voir les déposants se ruer aux guichets des banques n’est pas nulle. A tel point que les Etats-Unis, après l’Allemagne, pourraient garantir l’ensemble des dépôts bancaires et l’endettement des établissements bancaires.
C’est tout simplement impossible…
Les montants en jeu sont hallucinants. Il s’agit ni plus ni moins de couvrir des milliers de milliards de dollars ! Aucune institution, aucun gouvernement ne pourrait faire face à ses engagements s’il devait y avoir dérapage. Pas même les Etats-Unis qui usent et abusent de leur "dollar roi" pour faire tourner les planches à billets à tout-va.
On y est. Vous étiez prévenu
Cette crise, nous vous l’avions annoncée. Aussi bien dans les colonnes de La Chronique Agora quand dans L’Edito Matières Premières & Devises.
Combien de fois Bill Bonner nous a-t-il répété avant l’été 2007 que les subprime allaient faire tout sauter ? Combien de fois vous ai-je mis en garde contre les discours rassurants que tiennent journalistes et analystes qui ne cessent de répéter depuis mars que "c’est le moment d’acheter des actions à prix cassé" ? Combien de fois vous ai-je dit "la crise est devant nous" quand tout le monde disait "elle est derrière nous" ?
En attendant, j’avoue que je suis écoeurée… écoeurée par tout ce gâchis
Ecoeurée par ces centaines de milliards de dollars — l’argent du contribuable, vous, moi, nous tous — que les gouvernements et autorités injectent pour sauver un système qui a failli parce qu’il est trop gourmand. Pourtant, pieds et poings liés, nous devons accepter, au risque de faire plonger l’économie dans une dépression dramatique.
Ecoeurée par cette économie réelle qui tournait et résistait contre vents et marées depuis plus d’un an et dont la crise bancaire et financière va finalement avoir raison. Les victimes dans l’histoire ? Certainement pas Richard Fuld, le patron de Lehman Brothers, qui a empoché 500 millions de dollars en huit ans passés à la tête de feue cette maison. Non. Les victimes sont bien plus anonymes : vous, moi, nous tous… Français, Allemands, Américains, Islandais…
Le grand jeu de cache-cache est loin d’être fini
Ecoeurée par tous ces professionnels qui ont joué avec le feu et qui nous ont précipité dans le gouffre. A commencer par Greenspan, père de la croissance économique assise sur l’endettement massif ! Ou encore ces organismes immobiliers qui ont massivement vendu des prêts à taux variable à des personnes non solvables, avant de les saucissonner, de les fragmenter et de les refiler à l’ensemble des acteurs de la planète finance. Le grand jeu de cache-cache ne fait que commencer…
Tant que les comptes ne seront pas faits, la confiance ne reviendra pas
Le FMI évalue les pertes liées à la dévalorisation des actifs financiers américains à 1 400 milliards de dollars. Pour l’instant, les banques n’ont provisionné que 580 milliards… On est très loin du compte.
Et tant que les comptes ne seront pas faits, la confiance ne reviendra pas.
Meilleures salutations,
Isabelle Mouilleseaux
Pour la Chronique Agora
(*) Isabelle Mouilleseaux rédige chaque jour l’Edito Matières Premières & Devises (Publications Agora), une lettre internet gratuite consacrée au marché des matières premières. Passionnée depuis toujours par la Bourse et par tous les marchés financiers, Isabelle s’est spécialisée dans les matières premières et veut permettre à l’investisseur particulier de découvrir et de comprendre l’investissement sur ce marché des matières premières.
L’Edito Matières Premières & Devises est bien plus qu’une chronique quotidienne. C’est un pôle d’activités centré sur les matières premières qui vous donne les moyens de suivre et de maîtriser ces marchés ! Vous pouvez recevoir gratuitement l’Edito Matières Premières & Devises en cliquant ici.