▪ Nous terminons aujourd’hui notre analyse des bons… des brutes… et des truands. Vous vous rappellerez qu’il y a quelques jours, nous avons imaginé une conversation entre deux soldats allemands sur le front de l’est en 1943.
« Hans, est-ce que c’est nous les méchants », aurait pu — ou aurait dû — demander l’un d’entre eux.
Aujourd’hui, nous allons plus loin que les brutes à deux sous, les escrocs et les zombies… pour nous intéresser aux vrais truands. Les plus moches.
Qui sont-ils ?
Il est facile de voir le mal une fois que les gens sont morts. Staline, Hitler, Pol Pot… l’Etrangleur de Boston… Jack l’Eventreur… les gens qui torturent et tuent simplement par plaisir. Les mâchoires de l’enfer doivent être spécialement grand ouvertes pour les accueillir.
Qui devrait aller au diable aujourd’hui ? Ce n’est pas à nous d’en décider. Mais nous pouvons faire quelques recommandations :
Paul Wolfowitz, Richard Perle et Lindsay Graham nous viennent en tête, ainsi que John McCain, Dick Cheney, George W. Bush et tous les autres clowns va-t-en guerre. Bien entendu, nous voulons être équitable et respectueux. Chacun d’entre eux devrait avoir un procès en bonne et due forme… puis son propre gibet.
Grâce à notre nouvel Indice du Mal, il sera aisé de départager les bons des mauvais |
Mais nous avons chacun nos idées sur qui il faudrait pendre. Essayons donc de regarder les choses avec objectivité. Les actions des gouvernements sont quantifiables. Nous pouvons suivre l’argent. Nous pouvons compter les corps. Grâce à notre nouvel Indice du Mal, il sera aisé de départager les bons des mauvais. Quels pays sont vraiment maléfiques ? Lesquels sont bons ? La Russie ? L’Iran ? La Corée du Nord ? L’Etat islamique ? Qu’en savons-nous ?
▪ Peut-on quantifier le mal ?
Nous avons mis une investigatrice de confiance, Kelly Green, sur l’affaire.
« Kelly », avons-nous demandé, « peut-on quantifier le mal ? Pouvez-vous aider nos lecteurs à décider qui est bon et qui est mauvais ? Pouvez-vous identifier qui devrait vraiment être inclus dans l’axe du mal ? »
Kelly ne s’est pas laissé intimider par l’ampleur et la gravité de la tâche. Elle s’est mise au travail. Quelles sont les marques du mal dans un pays ? Les meurtres. Les assassinats. Les guerres. La torture. Les emprisonnements à mauvais escient.
Qui tue ? Qui jette des gens en prison ? Qui torture ? |
Nous pardonnerons le vol. Tous les gouvernements volent — certains plus que d’autres. Dans la mesure où nous parlons du mal absolu, nous nous en tiendrons aux crimes capitaux et aux péchés mortels, pas aux péchés véniels et délits mineurs. Qui tue ? Qui jette des gens en prison ? Qui torture ? Kelly a tout calculé.
Hélas, la torture, nous dit Kelly, ne peut être quantifiée avec exactitude :
« La torture ou, comme l’appelle la CIA, ‘les techniques d’interrogation améliorée’. Trois décennies après la Convention contre la torture de l’ONU, 141 pays la pratiquent encore ».
Soyons juste : John McCain s’oppose à la torture depuis toujours ; ce mois-ci, il a mis en place de nouvelles législations pour l’empêcher.
Nous avons également dû passer des pays pour lesquels les données n’étaient pas disponibles. La Corée du Nord, par exemple, est un mystère. L’EI est lui aussi un cas à part, pour lequel les chiffres ne diront pas grand-chose.
Vous remarquerez que nous avons inclus de nombreux chiffres qui n’étaient pas clairement « mauvais ». Les dépenses militaires, par exemple, ne sont pas nécessairement une mauvaise chose. Le taux d’homicide n’est pas toujours de la faute d’un gouvernement maléfique.
Néanmoins, les chiffres sont là ; tirez-en ce que vous voudrez.
Nous avons ajouté les Etats-Unis, à titre de comparaison :
|
Dépenses militaires en tant que % du PIB |
Prisonniers pour 100 000 habitants |
Taux d’homicide |
|
Militaires en exercice pour 1 000 personnes |
Guerres lancées au cours des 20 dernières années |
Total des victimes de ces guerres |
Etats-Unis |
3,8% |
707 |
4,7% |
|
4,7 |
4 |
1 472 350 |
Russie |
4,2% |
470 |
9,2% |
|
5,2 |
5 |
84 071 |
Chine |
2,1% |
172 |
1% |
|
1,7 |
0 |
0 |
Iran |
2,1% |
284 |
3,9% |
|
6,5 |
1 |
937 |
Alors, Hans, qui sont les méchants ?
1 commentaire
Votre graphique est trompeur: les dépenses militaires des USA sont passées de 4,7% à 3,8% entre 2010 et 2013, celles de la Russie de 3,9% à 4,2% pour la même période. Pareil pour les militaires en exercice: ces chiffres ne veulent rien dire car ne reflètent pas les activités militaires en cours, les exercices à grande échelle, oubli(volontaire?) de l’activité de l’OTAN, des drones, de la cyberguerre, de l’activité satellitaire, des espions en activité ou des commandos non répertoriés sur plusieurs théâtres d’opérations(les USA etant avec l’OTAN et Israël en tête de classement!). En tenant compte de ces paramètres les USA arrivent en première position avec l’Europe de l’OTAN et en réaction la Russie. Quant aux guerres lancées, il aurait fallu les nommer car je ne tombe pas sur vos chiffres, probablement à cause de conflits non avoués ou au contraire amplifiés. Pareil pour les victimes: aucune distinction entre militaires tués et blessés et civils tués ou blessées. Quant aux taux d’homicides vous reprenez les chiffres de l’UNODEC sans préciser qu’ils ont diminué entre 2010 et 2012 simplement par des méthodes de mesures différentes. Si on le calcule en rapport à 100’000 habitants, l’Honduras est le pays le plus criminogène avec un taux à 90,4%!! Même constat pour les prisonniers pour 100’000 habitants. Puisque les méthodes de calcul ont changé aussi et les mêmes sources, celles de l’UNODEC( United Nations Office on Drugs and Crime) et en les reprenant depuis 1992, tous les taux ont augmenté dramatiquement pour les USA jusqu’au changement de méthode de calcul. Exemple: pour les USA ce taux était de 730 en 2010 et 707 en 2013. Pour la Russie 609 à 470, pour l’Iran 276 à 284. Et pas de courbe valable pour la Chine. Ces chiffres sont à prendre avec une grande circonspection et beaucoup de doutes quand on voit les sources des chiffres.