Les réflexions sur le bitcoin et les cryptomonnaies nous dévoilent les enjeux du contrôle par la Parasitocratie de la monnaie, de l’inflation et des impôts.
Dans mon terroir, les vendanges sont désormais bien avancées. Les cheminées fument, la chasse vient d’ouvrir. Le bitcoin ne s’échange pas couramment entre vignes et bois.
Un cuissot de chevreuil contre six bouteilles de blancs… Des confitures contre du fromage… Des noix contre de l’huile… Un coup de main avec un tracteur pour refaire un chemin contre un coup de main pour une toiture… Du bois de chauffage contre de la maçonnerie… Tout se sait mais peu se dit. Le troc a toujours cours, le cash aussi.
Retour en ville et à la finance.
Le grand mérite du bitcoin ou autres cryptomonnaies est d’avoir mis un coup de pied dans la fourmilière des monnaies fiduciaires, grouillante de parasitocrates. Les gens recommencent à réfléchir.
« Quelle est la vraie valeur du bitcoin ? », s’interroge le chroniqueur James Mackintosh dans The Wall Street Journal d’aujourd’hui.
« Les grandes banques centrales ne peuvent plus ignorer l’expansion du bitcoin », indique la Banque des règlements internationaux qui recommande à ces grandes banques centrales d’émettre leurs propres cryptomonnaies.
Jamie Dimon, le président de JPMorgan Chase & Co parle d' »escroquerie ».
Pourquoi donc les cryptomonnaies dérangent-elles autant certains qu’elles suscitent de l’enthousiasme d’autres ?
La Russie la déteste… et l’Arabie Saoudite plus encore
Découvrez la substance mystérieuse qui fait trembler les puissances pétrolières mondiales — et pourrait vous rapporter des gains spectaculaires : il suffit de mettre cette valeur en portefeuille. |
Après tout ce ne sont que des monnaies fiat, qui n’ont aucune valeur marchande, contrairement à l’or ou à l’argent. Ces monnaies ont besoin de confiance pour avoir une valeur.
Par rapport à une monnaie fiat officielle, les cryptomonnaies sont simplement :
- Conçues pour être non inflationnistes (disponibles en quantité limitée)
- Gérées de façon décentralisée et indépendante de tout Etat ou autorité
Mais justement, ces deux caractéristiques – qui sont des qualités pour leurs supporters – sont d’horribles défauts pour la Parasitocratie qui s’enrichit avec les monnaies fiat contrôlées par elle.
Le lien entre monnaie d’Etat et impôts
Car l’inflation est un impôt. Grâce à l’inflation, l’Etat augmente ses recettes et diminue le poids réel de sa dette. Il plume les épargnants et favorise les débiteurs et ses commis. Les fourmis pleurent et les cigales trinquent à la nouvelle récolte.
Il existe un lien indissociable entre monnaie et impôts — c’est pourquoi Etats et gouvernements veulent contrôler la monnaie depuis la nuit des temps.
La centralisation de la monnaie est indispensable à la collecte de l’impôt.
Un Etat, un gouvernement doit faire face à des dépenses. Il lui faut des soldats, de la police, des juges, des fonctionnaires, des collecteurs d’impôts et nourrir tout ce monde. Il doit donc prélever, taxer l’activité des autres gens.
Evidemment, peu de gens paieraient spontanément des impôts. A vrai dire, s’ils avaient le choix, très peu de gens paieraient des impôts. Les catholiques ont le denier du culte, un impôt dont les fidèles fixent eux-mêmes le montant en leur âme et conscience. C’est, je pense, un rare cas d’impôt volontaire. Pour la majorité des organisations politiques, il faut la force légale – l’argent ou la prison – pour que l’impôt rentre.
Pour faciliter la taxe, les gouvernements imposent la monnaie dans laquelle les impôts sont dus.
Supposons que le bitcoin se généralise mais que vous deviez continuer à payer votre taxe d’habitation et votre impôt sur le revenu en euro.
A un moment, il vous faudrait des euros pour vous acquitter de votre impôt et éviter les soucis. Votre voisin est dans le même cas que vous, ainsi que le voisin de votre voisin.
[NDLR : vous avez déjà probablement reçu votre taxe foncière. Sachez que cet impôt à l’assiette compliquée est truffé d’erreur. Comment la vérifier, faire opposition, obtenir jusqu’à 50% de réduction, abattements et remboursement ? Tout est ici !]
Ceci crée une demande pour les euros qui autrement n’existerait pas.
« Et alors, la belle affaire, pensez-vous peut-être, le Trésor public n’a qu’à accepter les bitcoins ou autres cryptobidules ! »
Mais non, malheureux, il ne peut pas.
Car il ne peut pas les créer lui-même, les bitcoins et autres cryptomonnaies.
C’est toute la question de l’inflation avec laquelle on nous gonfle (au sens propre et figuré) depuis des décennies de keynésianisme.
L’inflation n’est pas le signe d’une économie en surchauffe. L’inflation est simplement un impôt. Cet impôt s’obtient grâce à la création monétaire.
L’objectif des banques centrales de 2% d’inflation est simplement un objectif de taxe généralisée.
Les Etats veulent contrôler la monnaie et veulent de la monnaie fiduciaire (qui ne repose sur rien) uniquement pour cela.
Un cuissot de chevreuil contre six bouteilles de blanc, ni vu ni connu, c’est le cauchemar du percepteur !
9 commentaires
» L’inflation n’est pas le signe d’une économie en surchauffe » complétement d’accord, mais cela contredit l’affirmation dans le précédent article concernant l’idée que l’absence d’inflation serait liée à l’absence d’augmentation des salaires.
Les monnaies cryptées sont en quantité limitée:sensass!Comment on fait pour le vérifier?Ah!oui ,c’est la « blockchain »,donc tout est ok. Tout le monde fait semblant de savoir et comprendre ce qu’est la Blockchain……Je n’ai jamais vu autant de moutons et de crédulité….
Un point de vue inédit et une réflexion intéressante !
Gérard, le code source est disponible, ainsi qu’une multitude de sites permettant d’explorer l’historique des transactions, d’analyser les performances du réseau, de connaître en temps réel le nombre de Bitcoins émis (les 21 millions seront atteints en théorie en 21xx).
La technologie blockchain est un pas en avant dans les échanges mondiaux. Il s’agirait de faire preuve d’ouverture d’esprit et de curiosité pour comprendre l’intérêt et les enjeux de ce qui peut potentiellement être une révolution technologique. Le traitement médiatique associant fluctuation de cours des monnaie à une bulle alors qu’il faut voir le potentiel de la technologie.
Alex, la blockchain est souvent employée dans la même phrase que des adjectifs comme infaillibe ou incorruptible, ce qui peut faire croire que tout logiciel qui utilise une blockchain est automatiquement sécurisé.
Mais le blème est celui-ci: Chacun sait – ou devrait savoir – aussi que la blockchain peut être compromise si 51% de la population a décidé de mentir. Elle est donc plus faillible que la cryptographie utilisée quotidiennement pour sécuriser les communications avec les sites marchand en ligne; qui pourrait être corrompue par un ordinateur quantique dont la perspective est encore théorique, mais en bonne voie…
Pour comprendre la blockchain, c’est à peu près aussi important pour un non-informaticien de comprendre la blockchain que de comprendre SQL, TCP/IP ou NoSQL.
Demandez aux estoniens qui utilisent X-toad( Toad = « Tool for Oracle Application Developers » est un logiciel de la société « Quest Software » qui permet de consulter et d’administrer une base de données, le système utilisé dans leur pays depuis les années 90 et comptez les couacs…
Amusez-vous bien avec Bitcoin… hum qui quelque part mérite bien son nom… 😉
L’inflation essaime par les salaires qui aident à la propager
Mais effectivement ce n’est pas parce qu’il y a inflation et augmentations de salaires que l’économie est en surchauffe
L’inflation des QE = inflation des actifs financiers mais pas du taux horaire de MainStreet
(les 21 millions seront atteints en théorie en 21xx):Alex,je vous fais confiance,vous allez tout compter et vérifier pour nous……Et puis si toutes les informations sont disponibles sur internet,qui sommes nous pour douter?
A un moment il faut arreter de voir des complots partout et se cultiver, se former pour pouvoir comprendre soi-même le fonctionnement de certaines choses. J’ai horreur des gens qui parlent de moutons à tout bout de champs sans avoir de réel argument ni d’expertise. Un code source en accès libre qui définit clairement les paramètres de fonctionnement du protocole ne sont pas des informations fiables à vos yeux ?
@Amora – tout à fait d’accord avec vous pour l’attaque 51%, meme si avec le temps les risques s’amenuisent (passage en Proof of Stake, multi-plateform mining (sur NXS par exemple), énorme coût financier et perte assurée derrière en cas d’attaque 51%. Pour BTC, avec un hashrate de 8.000.000 TH en moyenne (https://blockchain.info/fr/charts/hash-rate), il faudrait donc détenir environ 290 000 antminer S9 générant 14.000GH chacun pour avoir 51% du hashrate, à 1000$ pièce minimum, avec les hangars, l’élecricité et la rareté du matériel, c’est quasiment impossible. A moins que les « mines » déjà en fonctionnement s’allient mais je ne voie pas l’intérêt car la valeur, basée en partie sur la confiance s’évaporerait.
Je vous rejoins aussi sur le fait que les ordinateurs quantiques remettront totalement en question l’approche actuelle du cryptage a base de clé publique/privé. Le concept que je trouve intéressant et qui se dégage de ce projet, c’est la suppression d’un tiers de confiance, qui allège les transactions et redistribue une partie du pouvoir aux usagers tout en automatisant la tâche. Je pense que dans les années à venir, beaucoup de choses du quotidien seront extremement simplifiées grâce à cette technologie.
J’ai pris des profits intéressants sur ce marché en 2017, même si je reste très lucide et dissocie totalement la technologie blockchain du bitcoin, qui est une réserve de valeur basée sur cette technologie. Il y a bien un amalgamme entre la technologie et son cas d’usage qui est bitcoin et autres crypto-monnaies (qui sont pour moi en majorité du vent, mais un vent valorisé à prix d’or).
@gérard
Déjà « vous » êtes tout seul à en douter, de 2, le code source est dispo ici : https://github.com/bitcoin/bitcoin – SI vous n’avez pas les compétences pour comprendre le contenu, je vous invite à contacter une personne qui pourra vous expliquer. Des (dizaines de) milliers de personnes travaillent quotidiennement dans ce secteur d’activité qui évolue très rapidement. Pensez-vous sérieusement que personne ne dirait rien si effectivement un des principes de base qui est le total supply n’était pas limité ? Le projet en lui même n’est pas porté par une entreprise mais par une équipe de developpeurs bénévoles. L’intérêt idéologique et technologique prévaut sur l’intérêt économique, même si certains acteurs ont vu la manne financière et interfèrent. Bref, voici le « white paper » qui est le document conceptuel à partir du quel le bitcoin a été créé : https://bitcoin.org/bitcoin.pdf Je vous invite à le lire et à vous faire votre propre opinion avec des documents originaux.
Il y a du bon et du mauvais dans cette nouvelle technologie, sachez juste faire la différence.
@ Alex: »Pensez-vous sérieusement que personne ne dirait rien si effectivement un des principes de base qui est le total supply n’était pas limité ».Non effectivement,les gens dans la finance son honnetes.Donc pas d’inquiétude