▪ Il s’en passe, des choses, ces derniers temps ! Les Etats-Unis ont envoyé Oussama ben Laden fumer les mauves par la racine. L’argent-métal s’est effondré. L’emploi américain semblait épouvantable jeudi… et plus sympathique vendredi. On aurait dit que les actions avaient des problèmes… puis elles se sont stabilisées.
Et le président Obama est soudain devenu Le Décideur.
Que faut-il en penser ? Ou — une question plus concrète — si vous avez de l’argent à investir, que faut-il en faire ?
L’or a perdu un peu de terrain, lui aussi. Faut-il en acheter maintenant ? Qu’en est-il des matières premières, puisqu’elles semblent redescendre de leurs sommets record ? Le pétrole a perdu près de 10% la semaine dernière. Et les actions ? Faut-il en acheter — alors que toutes les preuves démontrent qu’elles sont susceptibles d’entamer une longue baisse… et produiront probablement des rendements inférieurs à la moyenne pendant de nombreuses années ?
Quelle est l’alternative ? Des liquidités !
Mais attendez un peu. Qui veut détenir des devises papier — et notamment des dollars — quand l’inflation grimpe… et que le billet vert perd actuellement du terrain au rythme de plus de 7% par an (selon le Billion Prices Project du MIT) ?
Une situation difficile pour les investisseurs, coincés entre le marteau et l’enclume.
▪ Voici ce que notre amie Merryn Somerset-Webb, rédactrice en chef de l’édition britannique de MoneyWeek, a à dire sur le sujet :
« Un baissier de long terme sur l’immobilier m’a dit cette semaine qu’il allait acheter un appartement. Pourquoi ? Parce qu’il ne peut se résoudre à garder son argent en liquidités alors que le taux d’épargne est de 3%, l’inflation est à 5% et les impôts sur le revenu sont à 40%. Mais il ne peut se résoudre à acheter d’autres choses non plus : la plupart des actions semblent surévaluées, les matières premières pourraient être au bord d’un nouveau sommet cyclique et on ne peut pas non plus détenir tout l’or du monde. Mais son argent doit bien ‘aller quelque part’. Au moins l’immobilier offre-t-il un peu de rendement ».
« Je comprends ses arguments — détenir des liquidités durant une période de taux d’intérêt négatifs peut être douloureux. Mais si c’était l’option la moins mauvaise ? Selon Dylan Grice, de la Société Générale, s’il est vrai que les liquidités ‘ont généralement un rendement réel attendu de zéro’, il y a au moins ‘une quasi-certitude quant à ce rendement attendu’. En gros, si vous avez des liquidités, vous savez que vous ne gagnerez pas d’argent, mais vous n’en perdrez pas non plus beaucoup ».
« En général, cela ne suffit pas. La plupart du temps, les actifs ‘à risque’ rapportent plus de 0%. Il semble donc raisonnable de favoriser les actions, les obligations, les matières premières, les maisons et le vin plutôt que les liquidités. Mais il y a également des occasions où les actifs à risque ne rapporteront probablement pas plus de zéro — des périodes où le risque de perdre de l’argent dans un actif autre que les liquidités est si élevé qu’il est plus sensé de viser un rendement zéro qu’un vrai rendement. Actuellement, déclare Grice, nous vivons peut-être ‘exactement une telle période’. »
Merryn a probablement raison. C’est du moins ce que nous avons conclu, à notre Bureau familial. La part du portefeuille de la famille Bonner dédiée aux liquidités est inconfortable.
Elle est inconfortable parce que nous sommes d’avis que les liquidités seront bientôt le pire endroit où mettre votre argent.