▪ On aurait pu croire qu’entre plan d’aide européen et mesures de restriction budgétaire, la Grèce aurait jeté suffisamment de poudre aux yeux des investisseurs pour se faire oublier pendant un petit temps… mais il n’en est rien.
L’agence de notation Moody’s a annoncé hier qu’elle avait une nouvelle fois abaissé la note de la Grèce — la faisant passer à A3.
"Il est peu probable que la note reste à A3, à moins que les mesures du gouvernement puissent restaurer la confiance sur les marchés et contrer les vents contraires que sont des taux d’intérêt élevés et une croissance faible, qui pourraient finalement nuire à la capacité du gouvernement de réduire durablement le niveau de la dette", selon Sarah Carlson, analyste de Moody’s sur la Grèce citée dans Investir.fr.
"Cette spécialiste a ajouté que l’agence de notation pourrait mettre un terme à la surveillance de sa note à n’importe quel moment au cours des trois prochains mois", continue Investir.fr."Pour autant, un nouvel abaissement reste possible à moins que l’agence n’observe une ‘mise en oeuvre parfaite’ du programme de réduction du déficit budgétaire de la Grèce pensé par Athènes, qui espère ainsi ramener le déficit à moins de 3% en 2012, a indiqué Sarah Carlson".
Hm… Sachant qu’Eurostat a de son côté révisé les chiffres du déficit budgétaire grec en 2009 — il se monte à 13,6% du PIB, et non 12,7% comme annoncé à l’origine… la "perfection" de la mise en oeuvre du plan d’assainissement financier me semble pour le moins discutable. Mais qui vivra verra…
▪ En tout cas, la nouvelle a mis les marchés européens à genoux hier. Le CAC 40 est repassé sous les 4 000 points, perdant 1,33% pour atteindre 3 924,65 points en clôture. A Londres, le FTSE a chuté de 1,02%, tandis qu’à Francfort, la dégringolade n’était "que" de 0,99%.
L’euro a lui aussi pris un sérieux coup dans l’aile, se retrouvant à un plus bas de près d’un an par rapport au dollar ; à l’heure où j’écris ces lignes, il est à 1,33 $ et des poussières. La monnaie unique va-t-elle "exploser en vol", comme nous le disait ma collègue Simone Wapler ce matin ? A suivre… mais visiblement, les investisseurs continuent de préférer le dollar, comme valeur refuge, à l’or : le métal jaune a perdu plus de 10 $ entre le premier et le deuxième fixing londonien, terminant la journée d’hier à 1 133,75 $.
Les statistiques du jour n’étaient pourtant pas si mauvaises… L’activité du secteur privé a grimpé dans la Zone euro en avril : les indices PMI Markit provisoires ont grimpé à des sommets de quatre mois en France (58,4 points), de 32 mois en Allemagne (59,1) et dans la Zone euro (57,3). En Angleterre, les ventes au détail ont enregistré une hausse de 0,4% le mois dernier, soit 2,2% sur un an. Et dans l’Hexagone, les industriels reprennent des couleurs : leur moral s’est redressé en avril, selon l’Insee, qui a publié un indicateur du climat des affaires passé de 93 en mars à 97 ce mois-ci.
▪ Du côté des places boursières américaines, les résultats trimestriels ont pris le dessus sur "l’affaire grecque", et permis aux indices US de terminer dans le vert… même s’il n’y a pas de quoi pavoiser.
Le Dow Jones a enregistré une hausse de 0,08%, à 11 134,29 points. Le S&P 500 grimpait quant à lui de 0,23% pour aller rejoindre les 1 208,67 points, alors que le Nasdaq finissait la course en tête sur une hausse de 0,58% et 2 519,07 points en clôture.
Les trimestriels seront bientôt tous publiés… et les marchés se retrouveront donc à court de prétextes haussiers. Entre Grèce et Goldman, que nous réserve l’avenir boursier ?