Certains, parmi l’élite économique et financière, se plaignent d’un « excès d’épargne ». Et s’il s’agissait plutôt… d’un manque d’investissement ?
Il est conseillé de conserver le graphique ci-dessous.
S’il y a peu de nouvelles technologies profitables, il y a peu de raisons de faire un nouvel investissement en capital. On ne peut pas acheter de nouveaux ordinateurs si les nouveaux ordinateurs n’ont pas encore été inventés.
Le résultat est que la soi-disant « surabondance d’épargne » est en réalité une « sécheresse des investissements ».
Il y a peu de bons endroits où investir.
On achète donc des contrevaleurs, des titres qui représentent du capital ancien. Leurs prix montent… surtout si en plus on crée de la monnaie et du crédit qui ne coûtent rien.
La politique monétaire n’a aucun effet dans monde réel, l’argent reste dans l’imaginaire que constituent la finance et les marchés financiers.
Le rôle des entreprises
Les sociétés – qui ne ratent jamais une bonne affaire lorsqu’elle est facile – empruntent lourdement à un taux d’intérêt proche de zéro. Elles en utilisent le produit pour racheter des actions (passage du financement par actions à un financement par emprunt moins cher).
On rachète le capital ancien – ou plutôt ses contrevaleurs « papier ».
Conjuguez l’érosion de la productivité, l’inflation des contrevaleurs du capital, la progression colossale des dettes, l’absence de destruction de ce qui est dépassé… et vous obtenez la situation actuelle !
2 commentaires
Excellente analyse, il semble que le décrochage qu’on peut constater sur le graphique intervient au moment de l’abandon du système de Breton Woods qui limitait le pouvoir de création monétaire des banques centrales.
@ SÉBASTIEN MAURICE
Vous avez raison de souligner l’origine de la nette transition au début des années 1970.
La célèbre « décennie perdue » est passée par là.
Ce résultat n’est guère étonnant, en effet, la monnaie-papier est toujours moins efficiente que la monnaie métal marchandise.
Et nous n’avons encore rien vu, je le crains.
On est bien parti pour perdre encore quelques décennies de plus…