Voici que le marché obligataire voit son niveau baisser à vue d’œil et, dans le sens inverse, ses rendements grimper à un rythme record. La vague pourrait emporter le marché immobilier avec elle…
Tellement de choses se sont produites, ces dernières semaines, que l’on pouvait facilement se perdre, ou être retardé. Chaque gros titre exigeait de l’attention. Etait-ce important ? Ou juste absurde ?
- La Russie, la Russie, la Russie ! Le mal, le mal, le mal. L’Ukraine, l’Ukraine, l’Ukraine ! Le bien, le bien, le bien.
- Les taux des prêts immobiliers avoisinent de nouveau les 5%. Est-ce que la fantastique « machine à refinancement » est en train de tomber en panne ?
- Taxez les riches : ils doivent payer leur juste part ! Mais attendez, plus de la moitié des foyers américains – 57% – n’ont payé aucun impôt fédéral, l’an dernier. Où est la justice ?
- Et il y a cette proposition budgétaire de 5 800 Mds$, le programme de dépenses le plus somptuaire jamais constaté… la plus forte hausse de la fiscalité jamais constatée : même le Pentagone, qui a gaspillé des milliers de milliards de dollars ces 60 dernières années, perçoit une plus grande part du butin.
Et selon MarketWatch :
« Les obligations souveraines américaines ont bouclé l’un des pires trimestres de ces 157 dernières années, en qui concerne les rendements totaux.
C’est ce qu’a déclaré Jim Reid, directeur de la recherche thématique chez Deutsche Bank AG, en citant des données remontant à la guerre de Sécession. [Le jeudi 31 mars] marquera la fin de ce qui devrait être le pire trimestre jamais enregistré par le bon du Trésor américain à 10 ans depuis le début des années 1980, soutient-il.
La seule autre période où le rendement trimestriel total a été encore pire, pour les bons du Trésor à 10 ans, ou leurs équivalents, fut le quatrième trimestre 1931, durant la Grande Dépression, selon des données remontant jusqu’en 1865. »
Est-ce que c’est important ?
Oui, probablement.
Des vagues houleuses
Rappelez-vous, il y a toujours des vagues houleuses, en surface, sur les marchés et, en dessous de la surface, de puissants courants de marée.
Le chaos en surface importe peu. Mais le « cycle des rendements » – tel le mouvement de la Terre elle-même – transforme l’eau en glace… les rayons du soleil en rafales de neige.
En juillet 2020, le taux à 10 ans de l’obligation souveraine américaine de référence a atteint un plus bas record de 0,51%. Hier, il était quatre fois plus haut, à 2,4%. Cela pourrait signifier un peu plus de houle, en surface. Ou, plus vraisemblablement, que la marée s’est inversée.
La dernière marée basse mémorable, en ce qui concerne les taux d’intérêt, remonte à la fin des années 1940. Ensuite, l’économie est devenue florissante et les taux d’intérêt sont remontés.
Ils n’ont pas atteint un somment avant 1980, soit près de 40 ans plus tard. C’est à ce moment-là que Paul Volcker – impatient d’endiguer l’inflation – a augmenté les taux de la Fed jusqu’à ce qu’ils atteignent brièvement 20%.
Les plus hauts et les plus bas ne sont pas ordinaires. Ils s’apparentent au premier de la classe… et au cancre. C’est entre les deux que se situe la plupart des autres. Ni intelligents ni idiots… On ne sait pas trop ce qu’ils feront dans la vie.
On ne s’en rend compte que des années plus tard… lorsqu’ils se présentent au Congrès. Là, on découvre qu’ils sont totalement idiots.
Le plus bas a été atteint
A présent, 40 ans après le dernier plus haut enregistré par les rendements, les taux d’intérêt ont à nouveau atteint un plus bas. Et, alors que Paul Volcker les avait fait grimper afin d’endiguer l’inflation… Jerome Powell et sa clique d’ignares en économie les ont fait baisser de sorte que l’inflation flambe.
Et maintenant ? Les investisseurs doivent-ils s’attendre à une nouvelle longue période – de 40 ans peut-être – d’augmentation des rendements ?
Est-ce que les entreprises zombies – qui dépendent du refinancement de leur dette pour rester en vie – vont couler ?
Est-ce que des emplois vont être supprimés à mesure que les entreprises réduiront les effectifs pour survivre ?
Est-ce que les investisseurs vont se détourner des actions FANGMAN, surévaluées… des entreprises risquées axées sur les nouvelles technologies… des « meme » favoris… des NFT… Des cryptomonnaies ?
Dans notre précédente chronique, concrètement, nous avons suggéré que, si le cycle des rendements s’était retourné, les taux d’intérêt des prêts immobiliers allaient peut-être grimper pendant un long, long, moment.
Cela signifierait vraisemblablement que le prix (réel) des logements chuterait, lui aussi.
Alors les vendeurs pourraient subir 40 ans de baisse des prix… et attendre à nouveau 40 ans avant qu’ils ne renouent avec leurs niveaux de bulle actuels.
A quand la prochaine hausse des prix de l’immobilier ? Tablez sur… 2100 !
Mieux vaut commencer à faire vos cartons dès maintenant.