Le récent ralentissement du marché suscite des déceptions et remet en question les attentes initiales concernant l’adoption des véhicules électriques.
Pour les lecteurs de notre blog, Simone évoque « quelques lueurs d’espoir au fond du trou de l’étatisme ». En effet, la proposition de privatisation de la SNCF par Eric Ciotti et la suppression des droits de succession suggérée par François-Xavier Bellamy indiquent peut-être un changement d’opinion chez certains.
Simone rapporte :
« Bien sûr, il faudrait être très naïf pour s’imaginer que Messieurs Bellamy, Ciotti et compagnie feront ce qu’ils disent. Mais cela change du tout plus d’Etat et d’impôts. »
On assiste peut-être à une prise de conscience des limites des programmes et directives mondiales dans le secteur des voitures électriques. Après l’essor des ventes de voitures à batteries depuis 2020 (comme illustré ci-dessous), le secteur rencontre désormais des difficultés.
Les stocks d’invendus augmentent en raison de la perte des subventions et d’une baisse de la demande mondiale. L’Allemagne, notamment, voit ses ventes de véhicules électriques s’effondrer depuis la fin des aides à l’achat en décembre.
Frandroid :
« Dans un pays réputé pour son amour des voitures et son industrie automobile florissante, il est surprenant de constater que des dizaines de milliers de voitures électriques neuves sont actuellement entreposées en Allemagne. Selon une analyse des experts automobiles de Chemnitz, le surplus est estimé à environ 100 000 exemplaires. »
Le graphique ci-dessous illustre les ventes de voitures à batteries en Allemagne. Depuis l’arrêt des subventions en décembre, les achats des consommateurs ont cessé, laissant les véhicules invendus dans les entrepôts en attente d’acquéreurs.
Mais le ralentissement des ventes de voitures électriques se manifeste à l’échelle mondiale, en raison d’un plafonnement de la demande des consommateurs, et ce malgré les incitations en place.
En France également, les rapports de la Plateforme automobile française indiquent un ralentissement des ventes de véhicules électriques.
Les émissions de carbone par voiture, selon l’indice WLTP (illustré ci-dessous), augmentent depuis le début de l’année. Cette hausse indique une diminution de la part des voitures à batteries dans les ventes totales de véhicules.
Face au manque d’acheteurs, la fin des illusions pour l’électrique semble se profiler à l’horizon.
Excès de voitures à batteries : une demande des consommateurs en berne
Frandroid résume :
« La transition vers le 100% électrique n’est pas simple. Les consommateurs hésitent encore à franchir le pas, en raison de préoccupations telles que l’autonomie de la batterie, le manque de bornes de recharge et le coût élevé des voitures électriques. »
La croissance des ventes de voitures électriques, malgré les subventions et quotas, se heurte désormais à des obstacles partout dans le monde.
Forbes rapporte :
« La croissance rapide des ventes de véhicules électriques ralentit depuis 6 à 9 mois, selon la plupart des analystes. L’enthousiasme des amateurs de voitures électriques, et les diverses incitations à les acheter atteignent leurs limites.
En Europe, les ventes stagnent autour de 2 millions d’unités par an. Selon Schmidt Automotive Research, la part de marché est restée bloquée à 14,4% sur le premier trimestre de 2024, sans progression par rapport à l’année précédente.
Selon le consensus des analystes, une explosion des ventes de voitures électriques est attendue d’ici 2030, avec un objectif d’environ 9 millions de véhicules par an. Cette croissance dépendra de l’arrivée de modèles abordables sur le marché. Pour l’instant, ce type de modèles n’est pas proposé par les constructeurs européens, bien qu’ils existent en Chine. »
Une étude de S&P Global sur la demande de voitures à batteries montre le ralentissement en cours pour l’électrique.
Le rapport de mai 2024 précise :
« Le rythme d’adoption des voitures électriques est en déclin. Les voitures à batteries perdent des parts de marché dans toutes les principales régions. Nous avons donc réduit nos prévisions au cours des 12 derniers mois, abaissant nos attentes pour la part de marché des voitures électriques de 2,3 points de pourcentage d’ici 2030. »
De plus, la transition vers l’électrique entraîne une perte de bénéfices pour les constructeurs :
« La plupart des constructeurs historiques sont confrontés à une diminution de leur rentabilité en raison des ventes de voitures à batteries, et ils auront besoin de plus de temps pour compléter leur conversion à l’électrique. »
Le graphique ci-dessous illustre les prévisions du groupe pour les ventes de voitures, avec les voitures à batteries en bleu, les hybrides en orange, et les voitures à moteurs en rose. Comme vous pouvez le voir, le groupe reste confiant dans l’électrique pour le moment.
Ils avertissent toutefois du risque de déceptions :
« Si la demande des consommateurs ne s’accélère pas comme prévu, les gouvernements pourraient réduire les objectifs et les quotas pour les hybrides et les voitures à moteurs, ce qui entraînerait un ralentissement des ventes de voitures électriques. »
Le graphique ci-dessous montre la part de marché des voitures à batteries par région.
Comme vous pouvez le constater, le ralentissement est global. Les voitures électriques subissent une baisse de parts de marché en Chine, en Europe occidentale (France, Espagne, Royaume-Uni, Italie, et Allemagne), ainsi qu’aux Etats-Unis.
Le rapport de S&P Global attribue la contraction de la demande au coût élevé des voitures à batteries et au manque de confiance des consommateurs.
Il précise :
« La réticence des consommateurs à acheter des voitures électriques en Europe et aux Etats-Unis est principalement due aux coûts. Actuellement, le prix moyen de vente des voitures à batteries dépasse de 24% celui des autres types de voitures en Europe occidentale et de 37% aux Etats-Unis. L’hésitation des consommateurs en Europe et en Amérique du Nord est également liée à des préoccupations concernant l’autonomie et le réseau de recharge. Les acheteurs s’inquiètent également de la valeur de revente des voitures, craignant une dépréciation plus rapide par rapport aux voitures à moteurs thermiques. »
Le graphique ci-dessous montre les résultats d’un sondage réalisé par S&P.
En vert, sont indiqués les répondants ayant confiance dans le nombre de bornes de recharge. En rouge, ceux qui estiment qu’il y a un manque de bornes. La première colonne représente les propriétaires actuels de voitures à batteries. La seconde, les anciens propriétaires. La troisième, ceux ayant possédé plusieurs voitures à batteries. La quatrième, ceux qui envisagent d’acheter une voiture à batterie.
Le rapport met aussi en cause les prévisions de baisses de prix des batteries.
Il explique :
« Les constructeurs automobiles occidentaux s’efforcent de proposer des véhicules électriques plus abordables. Néanmoins, les modèles à batterie entre 20 000 et 25 000 euros ne devraient pas arriver sur le marché européen avant 2025 ou 2026. Pour y parvenir, une réduction significative des coûts de production est nécessaire, en particulier pour les batteries qui représentent en moyenne 40% du coût total d’un véhicule électrique. »
D’après S&P Global, la baisse des prix des batteries est étroitement liée à l’augmentation de la production de métaux essentiels comme le lithium.
Cependant, le développement de la production minière est un processus long, nécessitant en moyenne 18 ans d’exploration et de préparation avant la mise en exploitation d’un gisement.
Le rapport de S&P Global indique :
« Le prix des métaux de batteries continue de baisser. Le prix d’un groupe de batteries a atteint environ 142 $ le kWh en 2023, et devrait atteindre 128 $ cette année. Cependant, les prix des matériaux présentent un problème pour les baisses de prix sur la durée : les investissements dans les usines de batteries réduisent les coûts de production, mais les coûts de métaux prennent sont de plus en plus importants. »
Au-delà des réticences des consommateurs, on observe également un pessimisme grandissant chez les investisseurs.
Le graphique ci-dessous montre l’évolution des cours de constructeurs, dont les cours boursiers ont considérablement chuté par rapport à leurs plus hauts niveaux.
Tesla a perdu 54,9% de sa valeur, BYD 34,6%, tandis que d’autres acteurs comme Nio, Polestar ou Rivian ont vu leurs actions chuter de plus de 90%.
Poussés par les incitations et les contraintes gouvernementales, les constructeurs automobiles se sont engagés massivement dans la voie du tout-électrique. Cependant, le récent ralentissement du marché suscite des déceptions et remet en question les attentes initiales concernant l’adoption des véhicules électriques. Cette situation pourrait marquer la fin d’une période d’optimisme excessif quant à l’avenir de la mobilité électrique.
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2 commentaires
Le prix des véhicules électriques chinois est beaucoup plus élevé que pour un véhicule à moteur thermique, avec d’ailleurs une batterie beaucoup moins chère (pour un véhicule thermique) que pour un VE. Acheter un VE consiste à suivre une mode(écolo) qui nuit à ce qui reste de ‘l’industrie française de l’automobile. la transition écologique nous enlève nos marchés nationaux au profit de la Chine et des USA.
La France renaîtra de ses cendres en construisant sois-même ses véhicules par ses ouvriers, ses techniciens et ses ingénieurs, produisant ainsi de la richesse pour son propre peuple. Le frexit demeure incontournable!
Cette mode pour le véhicule électrique a été poussée pour inciter les consommateurs à dépenser plus et à crédit. En effet l’acheteur d’un véhicule à batteries paie d’avance son carburant via le prix d’achat de la batterie. Comme la France , quoi qu’en disent les mécontents, est un pays repu, il faut trouver des artifices pour que la production et la dépense se maintiennent. La pseudo innovation de l’électrique a donc été poussée, alors même que les limites physiques imposées par les potentiels rédox des éléments chimiques sont irrductibles. De plus le fonctionnement de la batterie doit être réversible (cycles charge-décharge) . Cela créée des complication là où le combustible est brulé (et donc détruit) en utilisant l’air ambiant comme oxydant sans contrainte de réversibilité de cette réaction. Pour moi qui m’intéresse aux moteurs à explosion depuis mon enfance, je constate qu’on voudrait nous faire abandonner cette technologie alors même qu’elle est parfaitement au point. Les véhicules ne sentent plus l’huile brulée, les moteurs ne cliquettent plus, l’entertien se réduit à une vidange que le propriétaire peut faire lui même , l’électronique gère parfaitement les paramètres d’injection et d’allumage en fonction de la température , la pression atmosphérique, le régime moteur, la demande de puissance … Je voyais mon père galérer avec le delco et le rupteur dans les années 70-80, aujourd’hui je constate qu’un véhicule essence bas de gamme est devenu très fiable. Il me paraît beaucoup plus avantageux pour son propriétaire , et pour la préservation des ressources naturelles, de le retrofiter au gaz de ville qui contient plus d’hydrogène que l’essence (CH4 au lieu de C8H10) et qui est moins taxé que de passer à un véhicule électrique .Si le gazoduc reliant la Russie à l’europe n’avait pas été détruit par qui vous savez, ce produit serait aujourd’hui très bon marché;