▪ Les marchés se comportent comme si on était déjà en été — flânant sans grande ambition à la hausse ou à la baisse.
En attendant, nous contemplons… et essayons d’expliquer… ce que nous faisons vraiment. Nous nous attendons actuellement à un violent choc monétaire durant lequel le dollar — le dollar papier, physique — disparaîtra quasiment. Mais pourquoi ?
Comme vous le savez, nous avons tendance à prendre la défense des perdants… aussi bien que des benêts, des dipsomanes et des romantiques impénitents. En ce moment, nous sommes debout pour les jeunes, les pauvres et tous ceux qui ont été meurtris et handicapés par la bulle du crédit.
Quasiment tous les décideurs ont le même penchant : ils veulent voir la fête du crédit se poursuivre |
Ce n’est pas que nous sommes un saint ou une bonne âme. Nous essayons simplement de gagner notre vie, comme tout le monde. Mais nous venons d’une direction différente de la plupart. Quasiment tous les décideurs ont le même penchant : ils veulent voir la fête du crédit se poursuivre. La banque centrale américaine a déjà "investi" (si c’est le terme approprié pour le fait de jeter de l’argent par les fenêtres dans une futile tentative d’empêcher l’avenir de se produire) 4 500 milliards de dollars pour protéger l’argent des élites. Cet argent a été multiplié, grâce aux politiques de taux zéro, pour atteindre quelque chose comme 12 000 milliards de dollars de gains boursiers… et plus encore en gains obligataire et immobiliers. Naturellement, les gens qui possèdent ces actifs — et qui, au passage, fournissent des financements aux candidats présidentiels et autres — ne veulent pas voir un nouveau film. Ils veulent la suite : "La Bulle du Crédit V". Puis "La Bulle du Crédit VI". Et ainsi de suite.
Et le spectacle continue ! Ils achètent leurs candidats. Ils placent leurs publicités. Les journaux qu’ils soutiennent transmettent leurs opinions. Leurs entreprises brassent de l’argent sur les marchés, engendrant bonus, honoraires et cours encore plus élevés. Et leurs économistes nommés à la gestion des banques centrales suivent leurs ordres.
Nous ne nous en plaignons pas. Enfin, pas exactement. Nous attirons simplement l’attention sur ces faits. Parce que nous pensons qu’il y a beaucoup d’argent à perdre si l’on ne reconnaît pas ce qui est en train de se passer… et peut-être un peu d’argent à gagner, aussi, en suivant attentivement l’intrigue qui se déroule.
▪ La différence entre nous et les autres
La plupart des gens ne reconnaissent pas ce qui se passe parce qu’ils sont payés pour ça. Comme nous l’avons souligné à de nombreuses reprises, aucune banque centrale ne va embaucher un type qui pense qu’il doit s’occuper de ses propres affaires. Peu d’investisseurs vont râler parce que le film se termine bien. Personne ne sera nommé secrétaire au Trésor US en citant le fameux conseil d’Andrew Mellon de "liquider les actions… etc".
Le système tout entier est biaisé à la hausse, causée par la bulle du crédit. Quasiment personne ne veut que ça se termine. Sauf nous.
Nous ne sommes pas payé pour ignorer les choses. Nous ne devons rien à l’élite… |
Est-ce parce que nous sommes plus intelligent ou plus vertueux ? Pas du tout. Simplement, nous ne sommes pas payé pour ignorer les choses. Nous ne devons rien à l’élite… parce que nous ne touchons pas d’argent de sa part. Notre business model (et peut-être aussi notre nature contrariante) nous dit d’ouvrir les yeux et d’essayer de voir ce que les autres ont manqué.
Oui, nous avons aussi des actions. Mais en termes d’importance, les plus-values arrivent loin derrière notre désir de relier les points.
Depuis nos débuts en 1980, nous avons publié des centaines de rapports et de recommandations d’investissement. Nous avons désormais des analystes et des économistes dans 10 pays différents. Nos conseils sont publiés en français, allemand, espagnol et portugais, en plus de l’anglais. Les conseils sont-ils bons ? Les recommandations grimpent-elles ? Nous avons demandé à un spécialiste externe de les étudier. La conclusion ? Certains sont excellents. D’autres le sont moins. Certains de nos spécialistes semblent très bien s’en tirer — plusieurs d’entre eux font bien mieux que le S&P 500 sur ces 10 dernières années. Peu d’entre eux, cependant, peuvent lutter contre la tendance dans leurs marchés-cible. Par exemple, lorsque les matières premières baissent, les analystes en matières premières tendent à être entraînés eux aussi à la baisse. Quant à certains services, il a fallu les fermer car les résultats étaient décevants… voire désastreux.
Notre expérience personnelle est similaire. Parfois nous nous en sortons bien. Parfois non. Ce qui confirme généralement ce que nous savons de la manière dont fonctionnent les marchés d’investissement : si vous avez de la chance et si vous travaillez dur, vous pouvez faire un peu mieux que l’investisseur moyen. Mais M. le Marché est toujours difficile à battre. L’Hypothèse des marchés efficients — qui nous dit qu’il est impossible de faire régulièrement mieux qu’une "marche au hasard" sur les marchés — exagère peut-être un peu. Mais probablement pas beaucoup.
La suite dès demain…