▪ Les célébrations du 70ème anniversaire de la défaite de l’Allemagne nazie ont donné lieu à Moscou au défilé militaire et populaire le plus grandiose depuis l’ère Brejnev/Andropov (autrement dit, les années 80).
Ce fut une démonstration d’unité nationale, selon l’interprétation Bisounours… Et surtout l’occasion pour Poutine et les généraux russes de dévoiler au monde la nouvelle génération de blindés en comparaison desquels ceux de l’armée ukrainienne font figure d’antiquités dignes d’un pays en voie de sous-développement.
C’est ce qui faisait dire à un chef d’état-major occidental il y a déjà un an — alors que le rattachement de la Crimée à la Russie se profilait — que si Poutine avait eu comme projet d’arracher les provinces russophones à l’influence de Kiev, "cela aurait été réglé en trois jours", tant la supériorité matérielle et stratégique des troupes russes était écrasante.
Les Occidentaux n’ont jamais interprété la non-intervention militaire du Kremlin — qui s’est contenté de fournir aux rebelles de quoi échapper à leur anéantissement promis par Kiev — comme une preuve de retenue… Ou même comme une preuve de désintérêt pour "l’autonomie" de Donetsk et de sa région, se traduisant par un rattachement de fait à l’espace économique et géopolitique russe.
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La propagande de l’OTAN a continué de présenter Poutine comme le "méchant" de l’histoire |
La propagande de l’OTAN a continué de présenter Poutine comme le "méchant" de l’histoire malgré l’accumulation de preuves que le coup d’Etat de Maïdan aurait été téléguidé depuis Washington avec l’appui diplomatique de l’Union européenne et des complicités polonaises (qui se sont elles-mêmes dévoilées et revendiquent certaines "initiatives décisives").
Il fallait aller au bout de cette logique de diabolisation de Poutine ; cela passait par le boycott des cérémonies de Moscou par les principaux chefs d’Etat européens et occidentaux.
Angela Merkel, qui se rendait à Moscou en visite officielle… après les festivités du 70ème anniversaire de la victoire de 45, s’est empressée de déplorer l’absence de cessez-le-feu en Ukraine, oubliant d’associer Kiev dans son appel à l’arrêt des hostilités.
▪ L’Europe a-t-elle raison ?
Quel message géostratégique l’Europe envoie-t-elle au reste du monde en ne cessant de clamer un isolement de Moscou qui est constamment démenti ?
Car si la tribune officielle de la Place Rouge ne contenait aucun représentant des démocraties occidentales… Poutine était bien entouré des principaux acteurs du projet de "dédollarisation" de la planète. Etaient présents le numéro un chinois Xi Jingping, le président indien Pranab Mukherjee, le Vietnamien Truong Tan Sang… sans oublier la présence du président égyptien Abdel Fattah al-Sissi ainsi que du secrétaire général de l’ONU Ban Ki-Moon.
Les citoyens occidentaux réalisent-ils à quel point la frontière géopolitique que trace la diplomatie américaine n’a jamais autant coïncidé avec la zone d’influence (et d’usage autorisé) du dollar (voir la "punition" de neuf milliards de dollars de la BNP en juillet 2014) ?
Depuis 20 ans, les guerres ne surgissent plus là où naît une menace militaire contre les intérêts stratégiques américaines mais là où la monnaie-dette sans contrepartie émise par la Fed — et démultipliée à l’infini par l’ingénierie bancaire de l’axe City/Wall Street — est rejetée comme moyen de paiement par des pays "dissidents"… immédiatement catalogués Axe du Mal.
Qu’est-ce que l’alignement de la France sur l’OTAN dans le conflit ukrainien ou celui de Sarkozy sur Washington dans le boycott de l’Iran nous ont rapporté ?
Qu’est-ce que la non-livraison des Mistral à la Russie va nous coûter ? |
Qu’est-ce que la non-livraison des Mistral à la Russie va nous coûter ?
Après le racket de la BNP, de quelles sanctions Washington et le Pentagone nous menacent-ils encore pour que la France renonce au respect de ses engagements ainsi qu’à la poursuite d’une diplomatie "équilibrée" (notamment vis-à-vis de la Russie) ?
A partir de quel degré de marginalisation géopolitique, de perte d’influence économique, de perte de nos marchés extérieurs au profit des multinationales américaines (qui nous font espionner par la NSA depuis 20 ans) l’Europe va-t-elle prendre conscience qu’il serait temps de réagir ?
▪ N’oublions pas la Grèce
Mais l’Europe a d’autres soucis : l’écorchure budgétaire grecque s’est infectée au fil des ans.
Le refus d’administrer des soins adéquats a été motivé par le souci de "donner une leçon" à la Grèce qui en avait trop pris à son aise avec les règles communes.
Aujourd’hui, la plaie a dégénéré et s’est surinfectée. C’est à tel point que plus personne n’espère qu’elle pourra se refermer, même si l’Europe décidait d’appliquer des kilotonnes d’antibiotiques qu’elle ne possède plus.
Seule solution — repoussée de semaine en semaine : l’amputation.
Le FMI ne veut pas en entendre parler et veut récupérer 100% de sa mise. Quant à la BCE, elle peut y perdre gros (encours de dette grecque détenue + ELA, le fonds d’urgence aux banques) mais elle n’aurait en théorie qu’à émettre une quantité d’argent équivalente, ex nihilo, pour restaurer l’intégralité de son capital… sauf que cela lui est interdit.
En réalité, la monnaie unique constitue en elle-même… le problème |
Elle risque de se tourner — ainsi qu’il est prévu par les textes européens — vers les Etats, qui eux-mêmes sont insolvables. Il ne leur resterait plus qu’à ponctionner les épargnants. C’est le scénario "à la chypriote"… celui qui risque d’anéantir les dernières illusions que l’euro constitue une solution à nos problèmes. En réalité, la monnaie unique constitue en elle-même… le problème.
Pour qu’une ponction ne déclenche pas une insurrection anti-Europe, il faudrait que la BCE et Bruxelles profitent d’un éventuel chaos plus global. Cette confiscation de 10% à 15% de l’épargne nette (hors endettement des ménages) déjà évoquée par Christine Lagarde serait alors diluée au milieu d’autres mesures d’exception.
Mais pousser Athènes vers la sortie — en douceur, pour ne pas traumatiser les marchés –, cela ne va-t-il pas priver la Grèce orthodoxe d’autre alternative que de basculer dans la sphère d’influence Russe ?
Comment la Turquie y réagirait-elle alors que le sanglant dossier de la ville martyre de Kobané a révélé aux yeux du monde entier la complicité objective d’Ankara dans la déstabilisation de la Syrie par les islamistes ?
Il faut souligner que la Syrie reste le seul allié et point d’ancrage stratégique de Moscou au Proche-Orient ?
Jusqu’où l’Europe est-elle prête à tourner le dos à son principal partenaire naturel sur le sol asiatique… et que gagne-t-elle à le pousser dans le renforcement de son alliance avec Pékin ?
A-t-elle encore les moyens de se priver de richesses russes qui demeurent pour l’instant bon marché, d’éviter la faillite de l’Ukraine et d’assumer les conséquences potentiellement très fâcheuses de la stratégie de confrontation de l’OTAN avec Moscou depuis 18 mois ?
Si le QE de la BCE produisait des effets d’enrichissement incontestables, l’Europe pourrait peut-être se payer le luxe d’une guerre commerciale avec la Russie téléguidée par Washington. Sauf que l’assouplissement quantitatif est déjà en train d’échouer : trois mois après son lancement, la circulation monétaire (masse M2) poursuit son ralentissement, comme si le vrai coeur économique — celui qui pompe du vrai sang et non le sérum physiologique injecté par les banques centrales — aller s’arrêter de battre.