Ou l’euro se zombifie, ou il explose. Dans les deux cas, ceux qui n’ont pas de dette mais de l’épargne seront victimes.
En relisant mon titre, je me suis dit qu’il était très vague.
- L’union monétaire enchaînant de force des pays bien gérés et mal gérés
- L’Italie qui souhaite vivre à crédit avec des taux d’intérêt allemands
- Les retraites en France
- …
Il y a beaucoup de désastres en vue, mais finalement, ils nous toucheront de la même façon : moins de pouvoir d’achat et plus d’impôts.
Commençons par l’Italie. Malgré les interventions de la Banque centrale européenne, le taux d’intérêt de l’emprunt italien à 10 ans s’enflamme. Il a même atteint hier 3,7%.
A ce taux, l’argent emprunté n’est plus vraiment gratuit…
Le gouvernement italien campe cependant sur ses positions et prédit « un tremblement de terre » aux prochaines élections européennes.
Les gens ne supportent plus l’austérité, indique Luigi Di Maio, le chef du mouvement Cinq étoiles.
C’est vrai que c’est abominable.
Vous viviez tranquillement de l’argent des autres, vous étiez élu en distribuant l’argent des autres, vous remplissiez votre caddie de supermarché avec l’argent des autres et, pof, tout d’un coup, il faut faire avec ce que vous avez vraiment… C’est cruel.
Les banques et la bourse italiennes accusent le coup. Comme vous le voyez, les banques se prennent une plus grosse claque sur le museau que les entreprises cotées italiennes en général.
Parmi les banques italiennes, Unicredit figure dans la liste des banques systémiques, c’est-à-dire que ses difficultés pourraient déstabiliser d’autres banques.
L’indice Eurostoxx des banques n’a pas bonne figure non plus. Depuis le début de l’année, il recule de plus de 23%.
« La complaisance des investisseurs quant aux menaces de la crise de dette italienne repose sur l’idée fausse que les scénarios du pire ont été évités ailleurs.
Soyons clair : dans l’Histoire, aucun pays n’ayant pas le contrôle de sa devise n’a jamais eu une si grosse dette. La situation est sans précédent ».
Mark Curdmore, Bloomberg
Que peut-il se passer après les élections européennes ?
- L’Italie met de l’eau dans son vin et se « grecquise »…
- L’Italie sort de l’union monétaire
- L’Allemagne sort de l’union monétaire
Dans les trois cas, l’euro va plonger. Peu importe l’issue politique, en fait. Qui à l’étranger voudra stocker de cette devise ? Soit les taux d’intérêt proposés sont minables car c’est la condition pour que l’euro survive ; soit les taux reflètent les risques de pays comme l’Italie, la Grèce, l’Espagne, le Portugal, la France et l’euro s’autodétruit.
Depuis février 2015, la Banque centrale européenne et la Banque d’Italie ont été les seuls acheteurs nets de dette italienne. Que va-t-il se passer si la BCE tient parole et arrête ses achats en 2019 ?
Ou l’euro se zombifie parce que la BCE fera machine arrière… ou il explose parce que l’Italie représentera le plus gros défaut de toute l’histoire financière.
Dans tous les cas, vous perdrez en pouvoir d’achat.
C’est pourquoi vous devriez diversifier votre épargne de précaution, l’argent que vous tenez disponible en cas de coup dur.
Un peu d’or
Un peu de bitcoin
Un peu de dollar, de franc suisse ou même de livre sterling
…
Vous avez le choix. Le seul mauvais choix est 100% euro.
5 commentaires
Pour l’instant depuis 2009, en moyenne, aucune prédiction précise d’analyste financier ou d’économiste ne s’est réalisée. La Vie est simplement toujours plus créative que les meilleurs scénaristes humains. Je pense que la Vie trouvera une issue imprévue à « crise italienne ».
Avant-hier soir sur BFM, Murtaza Saied, le nouveau Marc Riez de la place parisienne, a affirmé que le niveau des taux italiens actuel « n’a aucune importance: il faudrait 5 ans à ce régime pour observer un effet économique sur l’Italie, alors qu’actuellement, sa maturité obligataire est de 7 ans à 0,8% de moyenne ».
Pour ma part, je pense que les gens les plus à risque sont les super-riches ultra-minoritaires qui n’arriveraient pas à limiter leurs comptes bancaires à 100K€ chacun, malgré tous les CGP qu’ils peuvent se payer. Et leurs actifs ne devraient baisser que de max 50% en euros constants comme en 2009. Si les dividendes sont peu impactés, leur rendement pourrait même doubler. Il faut juste savoir supporter la mauvaise passe.
Le jubilé, la spoliation des épargnants au profit des débiteurs en dehors de tout processus contractuel ou légal classique, ou comment foutre en l’air l’économie pour les trois prochaines générations.
» Pour ma part, je pense que les gens les plus à risque sont les super-riches ultra-minoritaires qui n’arriveraient pas à limiter leurs comptes bancaires à 100K€ chacun, malgré tous les CGP qu’ils peuvent se payer. »
Parce que vous pensez que le fonds de garantie des dépôts a suffisamment de fonds propres pour couvrir les épargnants jusqu’à 100 K ? de mémoire en France il dispose de 2 milliards d’euros…
» C’est vrai que c’est abominable.
Vous viviez tranquillement de l’argent des autres, vous étiez élu en distribuant l’argent des autres, vous remplissiez votre caddie de supermarché avec l’argent des autres et, pof, tout d’un coup, il faut faire avec ce que vous avez vraiment… C’est cruel. »
j’ai explosé de rire…je pense toujours la même chose quand j’entends parler de » l’austérité «
Comment cela : « les gens ne supportent plus l’austérité,… vivent avec l’argent des autres » ???
Mais non :
1/ce n’est pas du tout l’argent des autres !
2/Qui vit avec cet argent ? Pas le commun des mortels !
Cet argent est créé de telle façon qu’il est la dette du peuple… C’est donc en théorie l’argent appartenant au peuple, car le peuple doit le rembourser et en payer les intérêts.
Et pourtant tout cet argent-dette le peuple n’en voit pas vraiment la couleur : dès sa création cela fait des années qu’il passe directement dans la poche des 1 ou quelques pourcents des gens les plus riches au monde. Quelle arnaque ! Il serait temps de soit redistribuer au peuple tout cet argent que s’accaparent indûment les plus riches, ou alors d’annuler la dette du peuple pour un argent qu’il ne voit jamais dans son portefeuille !