Selon différents modèles, une récession a entre 14% et 28% de probabilité de se produire en 2019. Mais quelle foi attacher à ce genre de prévisions ?
C’est bien gentil de savoir l’économie condamnée à ralentir, mais c’est évidemment mieux d’inscrire une date sur le calendrier. Je vous rappelle le pronostic du CBO : pas de récession avant fin 2028. D’autres analystes se sont risqués à ce périlleux exercice de prospective. Voici leurs résultats.
A tout seigneur tout honneur, débutons avec les chiffres les plus officiels. Selon la Fed de New York (1), au 2 novembre dernier, l’économie américaine n’avait que 14% de chances de sombrer en récession d’ici 12 mois.
Vous noterez cependant que cette probabilité est en forte augmentation depuis début 2018, ce qui n’a rien d’étonnant puisque cette période correspond à une forte poussée sur les taux.
Goldman Sachs : 18% de chances de récession en 2019, 32% de chances en 2020
Continuons avec Goldman Sachs. La banque est légèrement plus pessimiste que la Fed de New York, puisqu’elle estimait au mois de juin que « la probabilité d’une récession était d’à peine 4% au cours des 12 prochains mois pour se monter à 18% au cours des deux prochaines années, et à 32% au cours des trois prochaines années (correspondant à 2020) », comme le relève le site Zero Hedge(2).
Cependant, Goldman Sachs a depuis précisé deux choses. Tout d’abord, la banque ne croit pas une seconde au conte pour enfants de la croissance éternelle qu’essaye de nous vendre le CBO :
[NDLR : L’élite financière de la Fed menant à une catastrophe ? C’est aussi l’hypothèse de notre collègue américain Jim Rickards, qui vous propose d’investir profitablement sur ce thème. Cliquez ici pour découvrir comment.]
Par ailleurs, elle notait en novembre que la marge de profit des entreprises a au moins quatre raisons de diminuer dans les mois qui viennent : l’augmentation des salaires, l’augmentation du coût des matériaux et des autres coûts de production, le risque de renchérissement des produits en provenance des fournisseurs chinois suite à de nouvelles hausse potentielles de droits de douane et, enfin, le risque de taux qui augmenterait le coût d’emprunt des entreprises.
Et Goldman de rappeler qu’une « contraction des marges de profit des entreprises est difficilement dissociable d‘une récession ».
Pour 59% des analystes interrogés, ce qui pourrait devenir la plus longue expansion économique de l’histoire des États-Unis s’achèvera probablement en 2020, après que la Fed aura augmenté ses taux d’intérêt pour calmer une économie en surchauffe (scénario retenu par 62% d’entre eux).
Moins de 10% des analystes interrogés voient une récession se produire dès l’année prochaine.
JPMorgan : 28% de chances de récession en 2019, 60% de chances de récession en 2020
Mi-octobre, c’était au tour de la banque de Jamie Dimon de tenter sa chance au grand jeu du pronostic.
Pour ses analystes, « l’économie américaine a environ 28% de chances de tomber en récession au cours des 12 prochains mois », résume Zero Hedge. Ce « taux de succès » monte cependant à 60% si l’on considère les 24 mois à venir.
Pour JPMorgan, aucune chance que l’économie américaine ne traverse les quatre prochaines années sans se heurter à une récession.
Pas de scénario particulier à mettre en avant, puisqu’il s’agit des résultats issus de son nouveau « real-time economic monitor » [« indicateur économique en temps réel », ndlr.]
Ray Dalio : 70% de chances de récession d’ici 2020
En février 2018 (3), le fondateur de Bridgewater Associates, Ray Dalio, a annoncé que les Etats-Unis n’en avaient maximum plus que pour deux ans avant la prochaine récession.
Pour lui, nous avons affaire à une bonne vieille crise de la dette, lesquelles se déroulent toujours en six étapes :
- Début du cycle pendant lequel la dette se développe et le prix des actifs augmente
- Phase de bulle où tout le monde s’endette voyant que son voisin s’enrichit ce faisant
- Pic de la dette où les banques centrales commencent à mettre le pied sur le frein
- Entrée en récession avec la normalisation de la politique monétaire
- Décroissance du stock de dette mais à un rythme moindre que celui auquel il avait été constitué
- L’économie se prépare à recommencer le cycle.
Charles Gave : « En route vers la récession mondiale de 2019 »
Poursuivons notre tour d’horizon avec Charles Gave (3) fondateur de la société de gestion de portefeuille pour clients institutionnels GaveKal.
Début juillet, le financier et essayiste écrivait :
« Nous sommes en train d’entrer dans une crise de liquidités dollar tout à fait classique, la septième depuis 1973. J’en ai déjà traversé six dans ma carrière, c’est vous dire si je connais le scénario. D’habitude, la seule solution est de se mettre en dollar cash et d’attendre que la poussière retombe. »
Cette fois-ci, le scénario est différent. Charles Gave recommande en effet de prendre des positions en yuan, la Chine ayant anticipé et s’étant préparée à cette crise de longue date.
Je ne sais pas si l’Asie parviendra à résister à la crise qui couve, mais je partage l’avis de Charles Gave lorsqu’il écrit que « la Zone euro en général et l’Italie en particulier sont complètement incapables de supporter une autre récession […], tant la BCE n’a plus aucun outil pour traiter les problèmes qui vont se poser. »
Notez que la prédiction de Charles Gave dépend de deux variables :
« Notre seule chance serait que le cours du pétrole s’écroule dans les quelques semaines qui viennent puisque cette baisse ‘libèrerait’ des dollars. Ou alors que la Fed se remette à imprimer des dollars, ce qui me parait peu probable tant que nous n’avons pas eu de crise financière. Et du coup le dollar monte, ce qui ne fait qu’aggraver la situation ».
Une vision très pessimiste donc, mais pas la plus noire qu’on puisse trouver, comme nous le verrons.
(1) https://www.newyorkfed.org/medialibrary/media/research/capital_markets/Prob_Rec.pdf
(2) https://www.zerohedge.com/news/2018-06-16/probability-recession-rising-according-goldman-good-it-gets
(3) https://institutdeslibertes.org/en-route-vers-la-recession-mondiale-de-2019/
1 commentaire
Tous ces pour-cents sont des effets de manche dans un tribunal quand un avocat n’a aucun argument. Non seulement nous somme en Récession depuis au moins 2008, mais également en Décroissance. Mais on manipule tellement les chiffres et les graphiques statistiques qu’on appelle cela officiellement « STAGFLATION ».
La seule économie qui fonctionne aux Etats-Unis c’est l’industrie de l’armement fortement corrompue et peu productive pour la défense du territoire. Pire, les effectifs humains de l’US Army sont déficients, obèses, cas psychiatriques, drogués, etc. ou simplement pas performants(je parle des officiers de carrière qui pensent plus à leur retraite dorée qu’à défendre leur territoire et Mattis le sait, c’est pourquoi The National Interest appelle le Pentagone à réviser son approche à l’égard des forces armées, notamment en ce qui concerne la corrélation entre le niveau de compétence d’une unité et sa capacité à remplir une tâche militaire!).
Pire, si l’armée américaine était une ville, ce serait la 10ème plus grande des Etats-Unis ; avec plus d’un million de soldats (actifs et réservistes) qui composent ses rangs. Si l’armée était un état, elle serait plus grande que Hawaï et le Massahussetts ; elle est étalée sur plus de 62’000 km2 dans environ 74 pays du monde entier(environ 1’000 bases!).
Le plus gros employeur américain ? Walmart, avec environ 2,2 millions de personnes. Le 2ème ? L’armée, avec ses plus d’un million de soldats. L’armée brûlerait 1 milliard de gallons( 1 gallon = 3’785,41 litre) d’essence par an!! En 2014, les Etats-Unis ont dépensé plus de 580 milliards de dollars (budget militaire record de 686 milliards de dollars pour 2019 montre que Washington se prépare à des guerres conventionnelles entre Etats et non plus seulement à faire face à des groupes terroristes) pour ses besoins militaires, le plus grand montant jamais dépensé.
1Litre d’eau, c’est ce que peut contenir les préservatifs qui sont distribués aux militaires, qui peuvent alors leur servir de gourde en plus de leur fonction première.
Nous sommes bien en décroissance face à un Etat américain(Deep State) en pleine panique ne pensant qu’à déclencher une guerre nucléaire soit en mer Baltique, soit en Ukraine, soit au Moyen-Orient, soit en mer de Chine pour croire que son économie se portera mieux.
Les cons ça osent tout, c’est même à ça qu’on les reconnaît(Michel Audiard) : https://www.youtube.com/watch?v=CMzgMva5ekk